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C'était un soir comme tous les autres que passait la jeune Soo Yeon dans un night club histoire de ne pas rester une fois de plus chez elle à ne rien faire. Sa vie était d'un ennui ces derniers temps. Elle n’avait pas rencontré beaucoup de gens encore, ainsi elle ne sortait pas beaucoup. Elle n’avait encore rien vu de la ville. C'est pourquoi elle était venue, d'ailleurs, alors qu'en temps normal elle aurait préféré ouvrir un bon bouquin.
Et encore, si ça n'avait été que l'ennui...Mais depuis quelques jours, une tristesse profonde s'était installée dans son coeur. Peut-être était-ce dû au fait qu'elle avait quitté sa famille adoptive il y a peu pour chercher sa véritable famille. Ce qui était sans doute une grosse erreur: si sa famille originelle l'avait abandonnée, c'est qu'elle ne voulait plus de Soo Yeon. Mais, sans savoir pourquoi, jusqu'ici, elle n'avait pensé qu'à ses blessures à refermer plutôt qu'à celles de sa famille. Il y avait une raison à cet abandon, oui. Mais Soo Yeon n'y avait jamais pensé...

C'était en comprenant cela qu'elle avait rappliqué au bar du nightclub, et se retrouvait maintenant devant son cinquième verre de whisky, assise négligemment sur un tabouret. Elle ne buvait pas, d'habitude, mais ce soir, elle avait besoin d'un remontant. Et elle était sûre que l'alcool pourrait lui faire oublier certaines choses. Il fallait qu’il lui fasse oublier.
Etre venue ici, dans cette université, songeait-elle, n’avait pas constitué l’idée du siècle. Les élèves d’ici se battaient plus pour leur popularité que pour leurs notes, et le comportement que certains avaient laissait vraiment à désirer…Mais ce n’était que temporaire. Du moins, elle l’espérait. Il lui faudrait juste bosser pour partir plus loin, avec comme excuse un déménagement…

Elle se leva d’un coup sec, titubant légèrement, s’approchant d’un inconnu pour lui taxer une clope. Elle n’avait pas non plus l’habitude de fumer (et ça se voyait quand elle recrachait ses poumons juste après), mais ça l’aidait aussi à faire le vide. Une fois que le garçon lui eut filé une cigarette (accompagnée de son numéro de téléphone, remarqua-t-elle), elle se dirigea dans un coin de la salle le plus proche de la sortie, alluma la cigarette, et la porta à ses lèvres.
Puis soudain, elle entendit une voix. L’alcool n’aidant pas, elle ne saurait dire s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. Elle savait juste qu’il ou elle voulait quelque chose d’elle, comme une clope, un dialogue, ou autre chose de bien moins sage. Elle savait aussi qu’elle ne lui donnerait pas. Et elle lui fit clairement comprendre en quelques mots.

« Casse-toi… »

Bon, il y avait mieux comme salutation. Mais elle n’avait aucune envie de parler à qui que ce soit à cet instant. Quoique se changer les idées ne serait pas de refus.