Voilà maintenant 5 jours que ma vie s’est écroulée, pendant ces jours j’ai vraiment eu l’impression d’être lunatique, des fois j’essayais de voir la vie du bon côté et d’autre fois je n’avais qu’une envie : me jeter par la fenêtre du vingtième étage. Pendant ces 5 jours j’ai tenté de me faire la plus discrète possible, voulant éviter au maximum les problèmes sachant très bien que dans l’état où je suis, je pourrais à tout moment déraper. Je me suis d’ailleurs fait absente 2 jours à l’école, de toute façon aujourd’hui, celui-ci ne m’apporte plus, la raison pour laquelle j’étais venue s’est envolée en même temps que ma bonne humeur. Les souvenirs sont toujours présent, j’ai beau essayer de me souvenir et de résonner comme Kume (oui je connais enfin son nom) m’a conseillé : ne pas vivre dans le passé, mais je n’y arrive pas, j’ai toujours ces pensées qui reviennent, lorsque je fais quelque chose ou dit quelque chose, ça me rappelle ma mère, mon père, ou encore mon but.


Il fait désormais nuit, et comme souvent, je sors la nuit. J’aime sortir et ne pas rester à l’internat, dans cet endroit bidon que je hais plus que tout au jour d’aujourd’hui. J’ai besoin de prendre l’air et j’ai envie de marcher. Être seule, loin de mes colocataires ne me fera le plus grand bien, les entendre jacasser, raconter leur vie, se plaindre ou se chercher des poux me sort par les trous de nez. Je me suis habillée rapidement, ne voulant pas passer une heure de plus dans cet endroit, un simple jean, des tennis et un tee shirt … Enfin je revis, j’ai toujours peur que l’histoire se répète et que je tombe à nouveau sur mon père, je revis parfois la scène dans ma tête croisant les doigts pour l’oublier ou bien l’avoir imaginé. Aujourd’hui l’envie de pleurer et de se morfondre est passé, je n’ai qu’une seule chose en moi : la haine. Aujourd’hui je pense me confier une nouvelle mission, retrouver mon père et le tuer … Mais pourrais-je vraiment faire ça ? Je veux le punir, je veux le faire souffrir comme il m’a fait souffrir : JE VEUX ME VENGER !


Je marche tranquillement dans la rue, assez large où des voitures passent, me posant cette question pour ne pas penser trop aux problèmes : où vont toutes ces voitures ? Ahh j’aime penser des trucs bizarres pour me distraire. Je regarde à nouveau devant moi puis aperçois un des gars qui me posent problèmes à chaque fois lorsque je le croise à l’école, entre lui et moi ce n’est que des mots, parfois quelques gestes déplacés venant de lui mais c’est tout. C’est un con que je ne peux pas voir en couleur, un fouteur de merde qui raconte tout et n’importe quoi sur tout le monde dans le seul but de semer la zizanie. Son réel problème est la bagarre, il adore ça … Se battre, yes He like, regarder les autres se battre ? Yes too. Je ne baisse pas les yeux fassent à lui, il me regarde, son sourire monte. *ne me fait pas chier ! pas en ce moment. Pour ton bien* oui pour son bien, je ne veux pas m’énerver, non … Je sais que je ne pourrais pas m’arrêter, me contrôler. Je dois partir ! Je souffle montrant qu’il m’énerve et que je ne veux pas me prendre la tête et tourne dans rue avant de le croiser.

« Hey hey, pourquoi tu t’en vas ! tu as peur de moi ? » Dit-il avec son air de branleur, il se rapproche de moi étant vraiment décider à chercher la merde. Après quelques mètres effectué, je me retourne rapidement pour me rapprocher de lui, c’est bien la première fois que je rentre directement dans le tas comme ça, que je ne tourne pas autour du pot. « Il y a un problème ? Je n’en vois aucun ! Alors dégage de là où tu risques de le regretter. » Je ne sais pas pourquoi j’avais dit cela, j’ai voulu jouer les dures et je sais très bien que lui ne laissera pas passer ça. Il me bouscule et je n’apprécie pas, mais alors pas du tout. Voilà que je perds patience et me revoit comme il y a quelques mois, l’adrénaline monte en moi et je sens que je vais attaquer, j’en ai envie ! Je lui décroche donc un coup de poing, enchainant de suite un coup de pied au niveau des ses parties intime, le laisse tomber à genou et se touchant celles que j’avais violemment frappé, et je le termine avec un coup de genou au visage. Il tombe rapidement au sol, mimant sa douleur n’étant capable d’effectuer aucun son. Ahh les testicules d’un homme sont vraiment très sensibles. Je souris alors fière de moi et je suis bien consciente de devenir méchante, je suis comme moi père … vous savez c’est quoi le pire ? Je n’en ai pas assez, je veux encore le frapper. Je m’accroupie alors face à lui et l’attrape par le col. « Je t’avais dit que tu allais le regretter sale petit merdeux » Il sourit alors, je ne comprends pas la situation. « Ah ah tu sais te battre ? Demain je ferais tourner ton secret à tout le monde, tous les gangs voudront alors te tester et tu mordras la poussière ! »Il avait raison, j’ai commis une erreur . Ce n’est pas le fait de me faire tabasser qui me fait peur, mais plutôt le fait qu’il dévoile qui je suis vraiment. Si tout le monde m’agresse je n’aurais d’autre choix que me défendre et alors je risque de ne pas pouvoir me contrôler.


Prise de panique je commets une autre erreur, je prends un bout de corde trouvé par terre à quelques centimètres de lui, et l’attache à la gouttière. Je me relève enfin me touchant les cheveux, me rendant compte de mes erreurs. Que faire ? Je réfléchis quelques minutes, surveillant alors le garçon des yeux. Comment le faire taire ? Une personne me vient à l’esprit : Kume ! Il a de l’influence et a promis de venir si j’avais besoin de lui. Je dois avouer que si je l’appelle en ce moment ce n’est pas seulement pour ça. Je suis perdue et ne sait pas quoi faire de l’autre con, et surtout je veux qu’il puisse m’arrêter si je l’emporte. « allo ? » Je laisse écouler deux secondes avant de répondre hésitant tout de même à raccrocher. « Kume ! J’ai besoin de toi. J’ai fait une connerie, faut que tu m’aides … Je suis au croisement des fers à cheval. Je t’en prie, vient ! » J’ai parlé vite et surement mal … Saura-t-il où je suis ? L’aura-t-il comprit … Je n’ai pas encore raccroché que l’autre dit : « T’appel ton mec pour qu’il finisse ce que tu as commencé ? » Il se foutait de ma gueule, je raccroche alors m’approchant de l’homme le frappant une nouvelle fois. Plusieurs coups sans m’arrêter, mais voilà il commence à saigner et je crois lui avoir cassé le nez. Je m’arrête alors me frottant les yeux et me rendant vraiment compte de ce que j’avais fait !

On devrait m’enfermer, je suis incontrôlable quand je suis triste et déçue.