Quel vacarme… Faites que cela cesse… Par pitié... Cette pluie incessante…était…insupportable ! La tonalité de la pluie venant s’abattre sur les fenêtres et allant s’abattre sur le sol résonnait dans sa tête. Luttant contre ce son infernal, Soo Hee n’arrivait plus à penser à autre chose. Agacée, elle prit sa tête entre ses mains et pressa son front de ses doigts crispés par la frustration. La frustration d’être hantée par un bruit anodin qui parvenait aux oreilles de toutes les personnes dans la salle mais qui avait choisi de la hanter elle. Pourquoi? Qu’avait-elle fait pour mériter une telle sentence? La pluie résonnait comme un spectre dans sa tête, ne pouvant plus supporter cette situation oppressante Soo Hee se leva violemment de sa chaise. Les mains appuyées sur la table et ne réalisant pas de suite ce qui lui arrivait, il fallut quelques secondes à la jeune femme pour reprendre ses esprits avant de trouver l’excuse de l’infirmerie. Remballant ses affaires aussi vite qu’elle put, la jeune coréenne sortit de la salle de cours telle une tornade puis se stoppa net une fois la porte refermée derrière elle. Le couloir était si… calme. Un bruit de pas se fit entendre au loin, restant immobile et écoutant quelle direction ces derniers prenaient la jeune femme les écouta s’éloigner jusqu’à ne plus entendre un seul claquement de talon. Le silence régnait à présent en maître, il était tellement déconcertant d’observer une scène pareille que Soo Hee ressentait la fâcheuse envie d’hurler et de se conduire comme une atteinte mentale bonne pour l’asile. Cependant le conditionnement qu’elle avait subi lorsqu’elle était petite dû à son milieu de vie l’empêchait de faire ce genre de chose et l’amenait à penser que c’était du plus ridicule qui soit.

Le visage neutre, sans expression faciale apparente, la jeune élève de Yeonju parcourait les couloirs d’un pas lent et calme comme si le temps n’avait plus d’intérêt et qu’il venait de se stopper pour laisser place à l’infini. Le claquement de ses talons sur le sol brisait à chacun de leur retentissement le silence qu’imposait un lycée lorsque tous ses élèves sont en cours. Il était évident que l’héritière Kim n’avait pas dans l’intention de se rendre à l’infirmerie, mais plutôt aux toilettes. C’est en cet endroit petit et renfermé qu’elle aurait l’occasion de se refaire une beauté en attendant la sonnerie et la cohue des autres élèves.
Lorsqu’elle poussa la porte des toilettes pour femmes, Soo Hee pût de suite admirer son reflet grâce aux miroirs entourant toute la pièce. S’approchant de l’un d’eux, elle rapprocha son visage à quelques centimètres du verre pour tenter de détecter une potentielle imperfection. Rien. Évidemment, elle était parfaite. Alors qu’elle fouillait dans son sac pour tenter de trouver sa trousse à maquillage –se rafraichir le teint n’était pas de refus-, un bruit sourd si fit entendre. Bien sûr il fallait que quelqu’un vienne déranger sa solitude, il était tellement rare qu’elle se retrouve enfin seule, au calme, qu’il fallait qu’un intrus fasse son apparition. Et quelle intruse. En tant que « Queen de Yeonju » la jeune femme connaissait la plupart des visages des élèves de son lycée mais elle savait surtout reconnaître un roturier de Gwanju et là, en l’occurrence, il s’agissait bien d’une personne provenant de l’ancien lycée pour pauvres. L’identification n’était pas bien dure à réaliser étant donné que tout le monde connaissait cette femme vulgaire. Yu Seon Na, alias la sal*pe de Gwanju. Rien qu’à sa dégaine cette femme n’avait aucune classe apparente, tout se résumait à son allure peu éduquée. Regardant sa sujette par le biais du miroir, Soo Hee adopta un petit sourire en coin avant de lui adresser quelques paroles.

« Tiens, Yu Seon Na seule dans les toilettes… Bizarre que tu ne traines aucun mec en manque de sexe derrière toi.

Se retournant de façon à avoir le visage de son interlocutrice en face du sien, Soo Hee haussa légèrement les sourcils tout en les accompagnants d’un léger soupire.

- Cela dit, si tu viens pour moi saches que je ne couche pas avec les filles dans ton genre. »