« The last day » ft Saori, Ha Neul et Prune

Hyun Ji regarda une énième fois le panneau d'affichage du métro. Il grogna. L'attente lui était insupportablement interminable, avec le monde fou autour de lui; il se croyait bien capable de hurler dans la seconde. Prendre le métro pour rentrer chez lui était une vraie corvée pour le coréen. Lui qui d'habitude se fait conduire où il veut, aujourd'hui n'a eu d'autres choix que de se débrouiller seul, comme quelqu'un de normal. Un souffle tiède et soufré envahit quelques instants après le quai, soulevant vêtements et cheveux, alors qu'un éclair métallique fusa derrière les baies vitrées. Presque aussitôt, l'engin s'arrêta.

« Mesdames, Messieurs, pour votre sécurité, veuillez patienter jusqu'à l'ouverture complète des portes. »

Un bruit de cliquetis métalliques courut le long de l'appareil, provoquant sur son passage l'ébranlement des portes puis leur ouverture. Lorsque le passage fut dégagé, un brouhaha s'éleva et la foule se mit en mouvement. A l'intérieur, le jeune homme préféra rester debout, dos contre la porte d'en face. Personne ne parlait. Tous somnolaient, lisaient ou s'ennuyaient. L'ambiance était décidément bien trop pesante pour qu'il se sente à l'aise. C'était sans compter la désagréable odeur chaude, humide, organique (autrement dit, de transpiration) qui planait dans le wagon. Deux trois filles qu'il avait aperçut à Yonsei étaient également présentes, mais le jeune homme feinta de ne pas les reconnaître; c'est à se demander s'il n'y a que des tarés qui empruntent cette ligne. Et petit à petit, le bruit de fond du wagon qui circulait diminua, puis disparut complètement. Une secousse indiqua que la rame s'était immobilisée entre deux stations. De tels arrêts étaient fréquents c'est pourquoi personne n'avait bronché, tous habitués aux caprices du trafic. Sauf que...

« Votre attention s'il vous plait, veuillez restez calme et patienter le temps que... »

Le temps que quoi ? Hyun Ji -qui avait levé la tête par réflexe- sentit quelques légères secousses sous ses pieds jusqu'à ce que l'alarme incendie se déclenche brusquement, tandis que l'arrière du wagon explosa, provoquant la panique générale. Le jeune adulte s'effondra au sol, un morceau de vitre d'une dizaine de centimètres dans bras.

Le métro, une terre inconnue pour Kim Saori. Quelle idée que de devoir se rendre à un rendez-vous le plus vite possible lorsque le trafic est bondé. Les figures qui l’entouraient sur le quai commençaient déjà à l’oppresser bien qu’il ne restait plus que quelques secondes à patienter avant que l’engin mécanique n’arrive. C’est dans ces moments-là que la ressemblance entre le monde humain et une fourmilière vous est frappante. Ces gens fermés, moroses et ridicules dans leurs conversations qui se pressent à l’approche de leur navette vous semblent tellement risibles lorsque vous les regardez avec le peu de sagesse que vous possédez.

Assise de manière classieuse sur le bord d’un des sièges les plus près de la porte –qu’elle avait obtenu par une chance miraculeuse- la jeune femme pu constater que trois têtes lui étaient familières au sein de cette boîte de conserve oppressante. Elle reconnut notamment Prune, la petite teigne qui lui servait de voisine de chambrée. Ses doigts pianotaient nerveusement sur son sac, cet endroit contenait tout ce qu’elle ne supportait pas ; pas besoin de faire une liste. Soudain, un appel sonore se fit. La phrase ne se termina pas. Une alarme. Une explosion. Une forte puissance vint frapper sa jambe ; ne pouvant s’empêcher de lâcher un hurlement de douleur, Saori se retrouvait recroquevillée sur elle-même au plus profond de son siège et –sans doute par réflexe- les mains appuyées sur sa tête. Sa voisine vint s’écrouler sur elle. La panique prenait emprise sur le wagon, les gens criaient, couraient et niaient les plus blessés. Relevant son regard, l’étudiante aperçu le bout de métal qui lui provoquait cette infinie douleur à la cuisse ; elle avait évité le pire au dépend d’une autre personne. Dans ces moments vous ne voulez pas être seuls, vous ne le pouvez pas d’ailleurs sinon c’en est fini. Cherchant du regard les étudiants de Yonsei, elle distingua ce type, Hyun Ji, qui était à terre. L'aider aurait été sa volonté si l'objet planté dans sa cuisse ne la torturait pas autant. Par mécanisme ses yeux cherchèrent Prune qu’elle vit non loin de là.

« Oh mon dieu…. »

Suite à ces murmures, elle tenta de se trainer au sol afin de la rejoindre, la foule qui la secouait se fichant bien de son sort.

Ça fait une éternitée que Prune n'avait pas emprunté métro pour se rendre quelque part, oui une éternitée. La dernière fois qu'elle était rentrée dans une de des rames, c'était en Chine et elle devait avoir a peine six ans. Et pourtant il fallait bien passer par la puisque le rendez vous qu'une amie lui avait donné ce jour la était dans un des quais qui composait le parcours de la bête.

Et tout ça commença de cette manière la, la jeune femme était face au panneau d'affichage du métro, suivant les instructions elle se rendit sur le quais et vit avec stupéfaction le nombre incalculable de personnes qui s'y pressait, c'était bien pire que ce don t'elle se rappelait. Elle se mit alors a pousser sans gêne les autres passant en se faisant une place devant un des wagons argentés qui venait d'arriver. Il y avait tellement de monde qu'une voix-off ce fit entendre. « Mesdames, Messieurs, pour votre sécurité, veuillez patienter jusqu'à l'ouverture complète des portes. »

Elle monta a bord aussi rapidement que possible en prenant place sur un siège qui était près d'une des vitres. Prune jeta un bref regard aux personnes qui se trouvaient dans son compartiment et reconnu en premier quelqu'un qu'elle appréciait beaucoup (a) c'était Saori sa voisine de palier, l'une de ses cibles préféré. Elle adore la taquiner, la faire chier comme pas possible ça l'amuse. Elle reconnu aussi deux autres visages familier de Yonsei qui se tenaient non loin d'elle. Soudain, une secousse, une annonce qu'elle ne comprit qu'a moitié et enfin une violente explosion.. C'était la panique tout le monde s'agitait et criait. La forte pression vint briser la vitre qui se trouvait près d'elle et blessa ses voisins et elle au passage, un des morceaux de verre s'était planté dans son bras et la faisait saigner. Bien trop «forte» pour crier la douleur qu'elle ressentait, elle se contenta de serrer les dents et de laisser une larme couler sur sa joue.

Elle leva la tête et chercha instinctivement les trois autres élèves de Yonsei. Espérant simplement qu'ils n'étaient pas trop blessés..

Tenue. ♥

« Est-ce que tu vas bien ? »

« Putin... »

C'était le mot. Hyun Ji était à terre, complètement sonné par ce qui lui était arrivé. Il lui fallut notamment quelques longues minutes avant de reprendre connaissance, l'ouïe encore sous le choc de l'explosion. Il prit appui sur ses coudes, peu soucieux du mouvement de foule autour de lui, et porta sa main à son front. « Qu'est-ce que... » Observant autour de lui les personnes elles aussi touchées par l'explosion, Hyun Ji senti une douleur aigüe au niveau de son bras droit, comme s'il avait une plaie ouverte et qu'on s'amusait à lui enfoncer des aiguilles brûlantes à l'intérieur de sa blessure. Et c'était presque ça. Le coréen grogna à la vue de cet énorme bout de verre planté dans sa peau, et de tout ce sang qui avait coulé sur lui. Il leva la tête vers le plafond, les lèvres pincées, tandis que sa main libre arracha d'une seule fois le morceau de verre planté dans son bras. Malgré toute sa bonne volonté le jeune adulte ne put retenir un gémissement de douleur, puis plaqua par réflexe sa main contre sa blessure.

Quel était le pourcentage de chance pour qu'il se retrouve en pleine alerte à la bombe aujourd'hui ? A l'intérieur du wagon, c'était la panique totale. Encore une fois c'est dans ces moments là que l'on voit à quel point les gens étaient hypocrites. Oh Hyun Ji se foutait complètement d'être snobé par tous ces connards, lui même aurait fait la même chose, car lui -contrairement aux autres - ne se cachait pas derrière un masque de gars altruiste et empathique. Pas une seule personne sortie indemne de cette explosion n'était venue en aide à celles qui avaient été blessées. Tout le monde cherchait à se sortir de cet enfer.

Le brun secoua la tête puis arracha un bout de son vêtement qu'il enroula fortement autour de sa blessure, avant de se lever difficilement. Il n'eut cependant le temps de ne faire que deux pas avant qu'une deuxième bombe n'explose, beaucoup plus violente que la première. Hyun Ji -sous la pression de l'explosion- se fit propulser en avant, et retomba inconscient, sur l'une des étudiantes de Yonsei.

La foule la secouait dans tous les sens. En plus de l’ignorer ceux qui lui flanquaient des coups de pieds et qui lui marchaient dessus se fichaient bien de savoir dans quoi ils avaient shooté. Protégeant sa cuisse blessée au maximum tout en tentant de ramper de son mieux vers un coin où elle ne serait pas en situation de faiblesse face au troupeau, la jeune femme se faisait à l’idée qu’il allait falloir qu’elle enlève ce bout de métal le plus vite possible afin d’être plus apte à se déplacer. Alors qu’elle était presque arrivée au niveau de Hyun Ji qu’elle pouvait percevoir de temps en autre lorsque des jambes ne lui gâchaient pas la vue, un type vint lui flanquer son pied dans le cou. Trébuchant légèrement, Saori le fit carrément tomber à terre en lui agrippant la cheville. Elle était énervée et, comme tout le monde, en panique. Sauf qu’elle au moins elle n’était pas comparable à un éléphant effrayé par une souris.

« Toi, je te jure que… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une deuxième bombe explosa. Un bruit sourd puis plus rien. Son corps venait d’être projeté violement contre l’une des parois du métro, on peut dire qu’à quelques centimètres de plus la bombe faisait d’elle du hachi-parmentier. Inconsciente, elle chuta violemment sur le sol, ceci enfonçant encore un peu plus l’un des petits bout du métro coincé dans sa cuisse.
La seconde bombe avait fait du ménage mais aussi, contre toute attente, créé du silence. Bien sûr cela ne dura que quelques secondes le temps que tout le monde réalise ce qu’il venait de se passer. Ensuite tout repris de plus belle, les cris, la panique à la différence que les réactions étaient bien plus exacerbées que tout à l’heure. Ainsi tout le monde s’affolait en pensant affronter la mort, tandis que d’autres demeuraient dans l’inconscience ; qui sait ce qu’il pouvait bien se passer dans leurs têtes, ils paraissaient les plus sereins tout en étant les plus mal en points.

Cependant, quelque chose venait la secouer et la forçait à revenir au monde réel. Peut-être était-ce encore ces sauvages qui dorénavant faisaient d'elle un paillasson.

La foule en délire piétinait de chaque côtés et poussait des cris stridents, c'est a ce moment la qu'on peut s'apercevoir combien les humains ne sont pas si loin que ça des singes. Prune elle, était poussé contre la paroi du compartiment le bras toujours ensanglanté a cause du bout de verre planté dedans. La jeune femme prit son courage a deux mains et se leva en poussant ses voisins de siège. Pas question de retirer ce morceau de verre qui était ancré dans sa peau, si elle le retirait le sang se mettrait a couler et sa plaie s'affecterait. Prune tenait a son bras. La jeune femme était blasé de voir tout ses gens s'affoler autant, pourquoi faire ? De toute manière crier n'allait pas arranger grand chose et courir dans tout les sens non plus .. Elle se mit alors a pousser de toutes ses forces toutes les personnes qui lui bloquait le passage, les autres elle s'en foutait la priorité c'était d'abord sa survit ensuite ceux de Yonsei. Lorsqu'elle aperçu finalement ses autres camarades elle se précipita vers la personne la plus proche d'elle c'est a dire une fille qui lui demandait si elle allait bien, «Ça va, t'en fait pas faut qu'on sorte d'ici et vite j'ai pas envie de crever» Après réflexion, la jeune femme prit conscience qu'elle s'adressait a une peeker, mais peu importe. Ici les groupes ne comptaient plus vraiment, seul leur survie était la priorité.

Lorsque Prune eu finit sa phrase, une seconde violente explosion vint perturber tout le wagon. Plus un bruit c'était comme si on avait éteint tout ces cris de panique. Cette deuxième explosion déséquilibra la jeune femme et la fit tomber contre un des sièges présents près de la porte. Le bruit de panique recommençait bel et bien de nouveau mais pas que, la jeune femme n'eu le temps que de relever la tête qu'elle se fit écraser pars quelqu'un contre le siège. Lorsqu'elle leva les yeux elle vit un de ces camarades, le poussa lentement sur le coté pour ne pas aggraver la blessure qu'il s'était fait. Peut être que l'une des solutions pour sortir d'ici était simplement de sauter hors du wagon...

« Ça va, t'en fait pas faut qu'on sorte d'ici et vite j'ai pas envie de crever »

« Bon qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »

« On pourait passer par l'arriver du train et essayer de rejoindre le quai … ? »

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