Gabriel coulait des jours heureux ces derniers temps. Il sortait plus ou moins avec Mi Kyung. Il ne savait pas trop si il pouvait considérer leur relation comme sérieuse ou non. Pour le moment, il voulait juste se faire pardonner. De la pitié ? Pas vraiment. Il tenait vraiment à elle, comme une amie principalement, peut être légèrement plus. Puis il passait de bons moments avec elle mine de rien. Elle arrivait même à lui faire penser qu’une relation de couple pourrait ne pas être une si mauvaise chose que ça. Enfin, il y avait encore du travail pour ça. Gabriel restait pas mal sur ses gardes, mais disons qu’il profitait, passant le plus clair de son temps libre avec la jeune femme, à la bécoter comme les jeunes adolescents le font lors de leurs premières amourettes.
C’était pour cette raison qu’aujourd’hui, il rentrait un peu plus tard que d’habitude. Il était resté avec elle à la bibliothèque pendant une heure de libre que la jeune femme avait, puis après, n’ayant plus rien à faire là bas, il était rentré chez lui. Le cœur plus ou moins léger. Il essayait de penser le moins possible à Min Seok et au moment où ils devraient en parler tous les deux. Il ne savait pas comment appréhender la chose en vérité. D’un côté, ils étaient amis, il avait donc parfaitement le droit de voir quelqu’un mais d’un autre. Mais d’un autre, ils étaient tout de même beaucoup plus que ça, et surtout, Gabriel lui ne se gênait pas pour péter une pile au moindre sms d’un autre que Min Seok pouvait recevoir. Alors oui, ses craintes étaient justifiées. Puis cette sensation horrible de l’avoir trahis, vraiment, il avait du mal à s’y faire, mais il essayait de se résonner et de se répéter qu’ils étaient juste amis. Malheureusement pour lui, l’heure de la confrontation avait sonné plus tôt que prévu et voir son ami fumer devant sa porte n’annonçait rien de très bon en plus. Surtout, restez calme, techniquement, il n’avait rien fait de mal. Arg, le ton de sa voix, arg, les mots utilisés. Il ne dit rien, gardant la tête haute et passa juste devant lui pour rentrer dans son appartement. À l’intérieur, il alluma les lumières, enleva son écharpe et sa veste qu’il accrocha au porte manteau avant de se diriger vers la cuisine. « Tu veux quelque chose à boire ? » Mais oui Gabriel, empire encore plus ton cas. Il s’arrêta néanmoins dans sa démarche, se retournant vers Min Seok, il ne pouvait pas faire l’imbécile comme ça avec son meilleur ami. « Bien, parlons. » Le visage si fermé de son ainé, il ne l’avait jamais vu autant énervé à vrai dire, et ça l’effrayait légèrement. « J’imagine que tu es là parce que tu sais. Et je crois aussi qu'il n'y a rien à dire. On est pas ensemble toi et moi, je n'ai pas de compte à te rendre. » Perspicace Gabriel. Mais que pouvait-il dire d’autre ? Lui n’avait rien à lui dire, il n’avait pas à se justifier après tout non ? Il faisait ce qu’il voulait, non ? Oui, enfin, il disait ça, alors qu'il y a quelques jours il s'énervait sur Min Seok lui faisant promettre d'être à lui.

Gabriel sursauta presque lorsque Min Seok se mit à lui crier dessus. Il baissa alors les yeux, ne supportant pas de le regarder, encaissant ses paroles qui malheureusement n’étaient que vérité. Jamais il ne s‘était énervé de la sorte, surtout pas sur lui. Il l‘effrayait même, mais Gabriel savait qu‘il ne pouvait s‘en prendre qu‘à lui-même, qu‘encore une fois, c‘était de sa faute si ils en étaient rendus à tout ça. Elle venait donc de là, cette sensation de l’avoir trahis en se mettant avec Mi Kyung. Il avait dit tout cela, et plus que de l’avoir dit, il l’avait pensé. Min Seok lui appartenait et tout ce qu’il était en train de dire il ne pouvait le contester, ou même le nier. Il l’avait prononcé, il l’avait fait. Se mordant assez fortement la lèvre inférieur, il osa relever son visage. Mais ce qu’il vit lui brisa le cœur. Il se mettait dans un tel état pour lui ? Gabriel passa nerveusement sa main dans ses cheveux, cherchant ce qu’il devait dire ou même faire. Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas blesser tant que ça Min Seok. Ils étaient meilleurs amis pas vrai ? Amants si vous préférez. Mais Gabriel était aveugle. Il ne voyait pas ce qu’il fallait voir, refusait sans doute d’ouvrir réellement les yeux afin de comprendre pourquoi ça lui faisait si mal au cœur tout ce que Min Seok lui disait.
Gabriel secouait négativement la tête, il ne voulait pas que Min Seok pense ce genre de choses. Il ne lui avait jamais menti, il n’oserait pas lui mentir. Il tenait trop à lui, c’était sa vie Min Seok, celui sur qui il était sur de pouvoir compter. Il était tellement heureux de l’avoir rencontré. « N-non, je jouais pas Min Seok. J-je te jure. C’est juste que .. » Juste que quoi Gabriel ? Que c’est plus facile d’aller voir ailleurs parce que ça fait moins peur ? Sans doute. Après tout, il avait toujours choisi la facilité, n’avait jamais fait d’efforts dans ses relations avec les autres. Par peur d’être blessé. Et ici, par peur de blesser l’autre. Il n’avait jamais voulu faire du mal à Min Seok. D’ailleurs, il ne pensait pas que ça l’atteindrait autant. Pauvre naïf qu’il était. « Mais non ! Je pense toujours ce que je te dis Seokie. J’ai vraiment besoin de toi pour vivre. V-vraiment. » C’est difficile de se justifier, de mettre tout au clair, pas vrai Gabriel ? Pour qu’il comprenne, il faudrait presque lui mettre un gros panneau devant la gueule.  « Tu es mon meilleur ami, pas un jouet. J'aime être avec toi, j'aime faire l'amour avec toi, réellement. » C’était la seule certitude qu’il avait. Il ne voulait pas le perdre. Toutes les limites qu’il s’était imposé, c’était juste pour ça, pour le garder au près de lui, et finalement, ça n’avait servis à rien. Les non-dits dans une relation, c’est toujours mauvais.

Que vouliez-vous qu’il fasse ? Tout s’embrouillait dans son esprit. Il essayait vainement de s’expliquer, de comprendre ce qui était en train de se passer. Mais tout serait tellement plus simple si au moins il savait ce qu’il ressentait exactement pour Min Seok. Oh, il y avait quelque chose de très fort entre eux, quelque chose d’unique, de passionnel, il ne l’avait jamais nié. Seulement, puisqu’ils en restaient au stade d’amants, de bons amis, l’idée de chercher plus loin ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Pour lui, tout se résumait à ça finalement. Une amitié passionnel, différente des autres. Quel idiot il faisait à se borner de la sorte. Juste que, ouvrir les yeux, ouvrir son cœur, c’était trop dur, trop difficile, trop impossible. Non, il n’était pas juste un bon coup pour lui, ça il en était certain, et qu’il pense cela c’était affreux. Gabriel ne savait plus où se mettre, il se contentait de laisser Min Seok parlait et déversait sa haine qu’il comprenait plus ou moins. Car en y réfléchissant, n’aurait-il pas réagis exactement de la même manière ? Si il ne supportait pas de savoir qu’il couchait avec d’autres, comment aurait-il pu supporter qu’il offre l’exclusivité à quelqu’un ? Parce que ça, n’est-ce pas juste donner son cœur sur un plateau d’argent à la personne ? L’avait-il réellement fait avec Mi Kyung ? Pas vraiment non, quelque chose lui en avait empêché. « Min Seok, crois-moi, j’ai besoin de toi. » Dit-il dans un souffle alors que son meilleur ami s’approchait de lui, plantant plus franchement son regard dans le sien.
Ce que Gabriel pouvait y lire ne lui plaisait pas. Toute cette douleur, c’était réellement à cause de lui ? Il souffrait par sa faute. Il se mordait toujours la lèvre, faisant de son mieux pour ne pas baisser les yeux. Il avait tellement honte de lui. Il avait eu raison de se sentir coupable lorsqu’il embrassait Mi Kyung, tellement raison. La rage de Min Seok était justifié, il l’avait trahis. Sa main tremblotante se leva, venant frôler de ses doigts la joue de son aîné, affrontant la dure réalité qu’il lui mettait sous les yeux. Bon sang Gabriel, si tu as mal parce qu’il a mal, n’est-ce pas pour une raison bien particulière ? Il l’écoutait, essayait de comprendre ce qu’il lui disait, parce que vraiment, il n’était pas sur de bien saisir ce qu’il fallait. Son cœur s’était soudainement affolé, et il avait relâché sa lèvre. « C-comment ça ? De quels sentiments tu parles ? » Pouvait-on faire plus ignorant que Gabriel à cet instant ? Il avait été incapable de voir les sentiments de Min Seok, et il ne pouvait même voir les siens. Pourtant, son cœur hurlait. Gabriel secouait la tête, on le sait que ça complique tout l’amour. C’était en train de compliquer sa vie, sa relation avec Min Seok. C’était dangereux, il l’avait vu, il l’avait toujours su et ça le faisait baliser comme pas possible. Qu’arriverait-il si le château de cartes s’effondrait ? Il était si bien dans leur bulle avant, pouvait-il en sortir ? « Je ne sais pas Min Seok, j-j’arrive pas à savoir. » Et tes couilles Gabriel, elles sont passées où ? Dis-le que ça te fait peur. « Pourquoi tu fais ça ? Je comprend pas, on est bien comme on est, non ? »

Il écarquilla les yeux en voyant la main bandée de son ainé, mais qu’avait-il fait pour se blesser de la sorte ? Il était prêt à le lui demander mais en sentant celle-ci contre la sienne, il ferma immédiatement sa bouche et de son pouce se mit à caresser doucement sa joue dans un geste qui se voulait réconfortant ainsi qu‘apaisant alors que leur discussion était toujours aussi vive, aussi douloureuse. Clairement qu’il savait ce qu’était la fidélité, il l’avait toujours été, fidèle, lors de ses quelques relations. Alors il était au courant qu’ils devraient arrêter, mais tout de même, ils pouvaient rester amis non ? Rester amis, cela sonnait tellement faux. Même Gabriel le remarquait à présent. Ils ne pouvaient pas rester amis, ils n’étaient juste pas fait pour être que de simples amis. Ça ne marcherait pas. D’abord parce que Gabriel avait besoin de sa tendresse, besoin de sa chaleur, et de ses mots doux aussi. Il s’y était trop habitué pour pouvoir s‘en passer. Et surtout il aimait trop cela. Ensuite parce qu’ils seraient toujours attirés l’un par l’autre, l’un vers l’autre. Il tenait trop à lui. « Je ne peux pas rester loin de toi. » Murmura-t-il sans oser regarder son ainé. Plus il y pensait, plus cela s’imposait comme une évidence. Sans Min Seok, qu’allait-il faire ? Il ne pouvait pas sacrifier son meilleur pour Mi Kyung, et surtout, il ne pouvait pas se voiler la face indéfiniment non ? Kyu avait sans doute raison lorsqu’il lui disait d’arrêter de jouer au plus con.
Son regard suivit sa main qui descendait vers le torse de son ami sous la direction de celui-ci. Il avait déjà vécu une scène identique, dans les couloirs, avec Mi Kyung. Sauf que là, sentant le cœur de Min Seok dans tous ses états, il réalisa que le sien aussi cognait contre sa poitrine comme si il voulait en sortir. Est-ce que c’est cela que l’on appelle l’amour ? Cette envie de rester avec l’autre, et cette phobie de le perdre. Sentant son front contre le sien, il leva les yeux. Petit à petit, tout s’éclaircissait, et les pièces du puzzle se mettaient dans le bon ordre. Et avec ses derniers mots, Min Seok confirma le tout. D’ailleurs, Gabriel eut un léger mouvement de recul, il n’était pas sur d’avoir de ce qu’il venait d’entendre. Venait-il de dire qu’il l’aimait ? Mais pas comme on aime un ami, comme un amoureux. Oui, il venait de dire qu’il était amoureux de lui. Les limites avaient donc toutes été brisées pas vrai ? « H-hein ? J-je .. » Bafouillage, rougeur. C’était bien la première fois que Min Seok le faisait rougir d’ailleurs. Quand à son cœur, mon dieu, qu’est-ce qu’il lui faisait mal à bondir comme ça. Que devait-il dire ? Sa gorge était comme nouée. Pourtant il adorerait lui dire la même chose, puisque, finalement, il ressentait la même chose. C’était juste la peur qui le bloquait de la sorte. D’ailleurs, tout cela devait se lire sur son visage. La peur, la panique, la gêne, tout. Tant d’émotions différentes. Il souffla comme pour se calmer, et laissa un étrange silence s’installer entre eux. Doucement, il se rapprocha de lui, hésitant. Il vint alors l’embrasser, timidement, tremblant légèrement. Ce qui était bien loin de ce dont ils avaient l’habitude tous les deux. La main que Min Seok ne tenait pas s’accrocha à sa nuque, prolongeant leur baiser. Et après de longues minutes, Gabriel se détacha de ses lèvres. Son courage n’étant pas revenu pour autant. « Je vais la quitter. » Quatre mots et un bref sourire. C’était difficile pour le plus jeune, décidemment. « C’est toi. » Il prit une grande respiration avant de continuer. « C’est toi que je veux. »

Gabriel souriait contre les lèvres de Min Seok, alors que ses mains s’accrochaient à la veste de ce dernier pour le retenir contre lui. Il l’avait dit, il l’avait fait son choix. Mieux vaut tard que jamais, pas vrai ? Et il aura eu besoin de tout ça pour comprendre, pour ouvrir les yeux et bien sur lui laisser son cœur. Des tas de questions se bousculaient encore dans son esprit. Il savait qu’il aimait plus que tout son ainé, que c’était son oxygène, presque tout pour lui. Min Seok était entré dans sa vie petit à petit pourtant, mais il avait fini par prendre toute la place. Qu’avait-il essayé de faire en voulant se donner à quelqu’un d’autre ? Bonne question. Éviter de voir la vérité probablement, afin de ne pas souffrir aussi. Il avait peur de ce qui allait se passer entre eux à présent. L’amour, le vrai, il ne le connaissait pas. Mais tout portait à croire qu’il était sur le point de le découvrir plus en profondeur. Relâchant ses lèvres, Gabriel soupira de bien-être, rouvrant doucement les yeux. Il en connaissait un qui allait au moins être presque aussi heureux qu’eux ; Kyu. Entourant la taille de son amant avec ses bras, il nicha son visage au creux de son cou, respirant un grand coup son doux parfum. Plus de dispute par pitié, plus de mots qui blessent, plus rien de tout ça. Juste de la douceur, juste ce qu’ils sont d’habitude. Parce qu’il n’aurait jamais dû se dire qu’il pouvait vivre sans. Et cette couleur rouge qui ne partait pas de ses joues, puis Min Seok qui ne faisait rien pour arranger ça, continuant de le couvrir de je t’aime. Gabriel se détacha un peu de lui, pour venir lui voler plusieurs autres petits baisers. « Je crois que moi aussi. » Commença-t-il dans un murmure. « Je t’aime. »
Min Seok devait bien imprimer cela dans sa tête. Gabriel ne disait jamais je t’aime, ça lui avait couté beaucoup de le faire là. Mais il lui devait bien ça, il était obligé de lui dire pour que Min Seok comprenne bien que cette fois-ci, il ne jouait pas. Prenant son visage entre ses mains, il le contempla un instant, avant de rire d’un rire léger, enfantin. « Idiot. » Un nouveau baiser. « Tu es le pire des idiots. » Encore un. « Mais qu’est-ce que je ferais sans toi hm ? » Puis avec ses bras, il encercla sa nuque, venant se coller un peu plus à lui. Est-ce que c’est ça le bonheur ? Cet instant où le poids qu’on a sur les épaules disparait totalement ? En tout cas, c’est fou comme c’est agréable cette sensation de légèreté. Gabriel n’arrivait pas vraiment à y croire, tout s’était enchainé si vite. Mais cette fois-ci, plus question de règle pas vrai ? Et surtout, plus de limite à leur amour. Alors il l’embrassa encore, avec plus d’assurance cette fois-ci, jouant sensuellement avec ses lèvres comme il savait si bien le faire. Habilement il faufila sa langue entre ses lèvres, caressa la sienne, ce qui provoqua de grands frissons chez le plus jeune. Il mit difficilement fin à cet échange, et soupira même lorsqu’il quitta ses lèvres, plantant son regard dans le sien. Un long silence, pas gênant le moins du monde. Juste pour que chaque chose se mette en place, pour qu’ils profitent des secondes. « Alors, tu es vraiment à moi cette fois ? »

Il était juste dommage que pour en arriver à cette belle conclusion, ils aient eu besoin de passer par une dispute et Gabriel par une trahison. Car plus il y pensait, plus il le voyait réellement de cette manière. Si Min Seok avait fait la même chose, il lui en aurait probablement énormément voulu. Alors Gabriel prenait bien conscience de l’ampleur des dégâts, du mal qu’il lui avait fait. Il allait devoir se rattraper, faire de son mieux pour être le petit ami idéal. Est-ce que c’est difficile d’ailleurs ? De rendre heureux quelqu’un que l’on aime ? Le rendrait-il heureux ? Gabriel espérait que oui. Le jeune Jang secoua la tête de gauche à droite en entendant Min Seok s’excusait, bah voyons. Il ne devait pas faire cela, c’était plutôt à lui de présenter ses excuses pour l’avoir blessé de la sorte. « C’est à moi de m’excuser. Pardonne-moi Min Seok, je n’ai jamais voulu te faire de mal, je te le jure. » C’était juste qu’il n’avait pas compris. Il n’avait pas su mettre le bon mot sur ce qu’il y a entre eux. De l’amour, comment avait-il pu douter ? Peut être parce qu’il n’avait encore jamais ressenti cela pour quelqu’un ? Heureusement que Min Seok avait eu le courage de lui déclarer sa flamme, de lui mettre la vérité en face, sinon, il serait encore coincé dans son illusion, à croire qu’ils sont justes amis. Ils n’ont jamais été juste amis, depuis le début ils étaient destinés à finir ensemble, comme si Dieu l’avait choisi.
Il est étrange de se dire que deux types comme eux sont à présent un couple. Après toutes les relations qu’ils ont eu, tous les cœurs qu’ils ont brisé, ils finissent finalement dans les bras l’un de l’autre, pour le meilleur, et peut être aussi un peu pour le pire. Comme dit, Gabriel et les relations de couple, c’est pas franchement extraordinaire. Même si dans le fond, rien n’allait vraiment changer entre eux. Ils se comportaient déjà comme des amoureux avant, là, ils auront juste le statut en plus ainsi que l’exclusivité. Plus personne d’autre que Min Seok ne posera ses mains sur son corps, et inversement. D’ailleurs, cette idée était peut être ce qui plaisait le plus à Gabriel. « Et je suis à toi. Je suis tout entier à toi. » Il détenait désormais son cœur, et son corps. Ce qui est énorme. Gabriel étant un solitaire, un être à la base froid et distant, quelqu’un qui refuse de s’attacher ou de s’offrir, une personne qui tient à sa liberté. Il acceptait de s’enfermer dans une bulle avec lui, et il en était plutôt heureux. Il ferma les yeux en sentant ses lèvres sur son front, souriant niaisement. Lui qui détestait les petits couples amoureux, il arriverait presque à les comprendre à présent.
C’est alors que Min Seok fit une demande plutôt étrange, qui surprit et choqua même le plus jeune. Il leva les yeux vers lui, ayant perdu son sourire. Il voulait réellement qu’il le fasse, là maintenant ? Bon Dieu, il n’avait non seulement jamais lâché personne, mais en plus, il allait terriblement la blesser. Après tout ce qu’il lui avait dit, le mal qu’il lui a déjà fait, il allait enfoncer encore un poignard dans son cœur. « J-je .. Maintenant ? » Oui, tout de suite Gabriel. Il l’a dit. Bon sang. Il hésita un instant, puis, non, il ne pouvait pas refuser ça à Min Seok. Il chercha donc son téléphone resté dans la poche de sa veste, et appuya sur le nom de Mi Kyung dans sa liste de contacts. Il revint dans le salon, ça sonnait et plus ça sonnait, plus il était angoissé. « Allô ? .. Tu vas bien ? … Oui, moi aussi … En fait, cela ne va pas fonctionner entre nous, je suis désolé de t’avoir donné de l’espoir, mais on ne peut pas être ensemble, je ne serais jamais amoureux de toi. » Il se mordit la lèvre, écoutant les paroles de la jeune femme. « Pardonne-moi Mi Kyung. » Ne laissant pas son amie terminer, il raccrocha et posa son téléphone sur la table, se retournant vers Min Seok, avec un léger sourire. « Je suis désormais tiens. » Conclut-il.

Il allait avoir du mal à regarder Mi Kyung dans les yeux après ce qu’il venait de lui faire, mais bon, il n’avait pas eu réellement le choix n’est-ce pas ? Qui valait-il mieux blesser ? Elle, ou l’homme qu’il aimait éperdument ? La décision était vite prise si on exposait le problème de cette manière. Néanmoins, il n’était pas fier de lui, pas du tout. Il venait de briser les promesses qui lui avait faites, et sans doute son petit cœur. Mais bon, cela valait le coup, il en était sur. Sentir les lèvres de son ainé contre les siennes n’avait pas de prix. Il ferma immédiatement les yeux, se laissant transporter par leur échange plus que grisant. Il y aurait droit n’importe quand à présent, pas vrai ? Même au milieu de la rue si il le voulait, plus de restriction, plus de frustration. Tout allait être parfait à partir de maintenant. Aussi parfait que l’avaient été chaque moment passé dans ses bras jusqu’au jour d’aujourd’hui. On ne vole pas le cœur de Gabriel facilement, Min Seok. Pourtant, il lui avait suffit d’un claquement de doigt. Une nuit il y a fort longtemps, et tout s’était enchainé. Il rouvrit doucement les yeux au moment où leurs lèvres se séparèrent, grognant légèrement parce qu’il en voulait toujours plus. Mais l’excuse de son ainé le fit sourire. « Je ferais tout pour toi. » C’était sorti tout seul. Oui, Gabriel l’être le plus suffisant voir égoïste, serait prêt à faire n’importe quoi pour garder Min Seok près de lui. Maintenant qu’il l’avait, il n’était plus question de laisser quelqu’un d’autre le lui voler. Alors que son amant, et désormais petit ami, commençait à s’en prendre à son oreille, Gabriel tourna la tête, lui laissant plus d’accès. Il soupira discrètement, se mordant ensuite la lèvre pour se taire. Il posa ses mains sur les hanches de Min Seok comme ce dernier semblait le vouloir. Les baisers dans le cou le rendaient juste fou, si Min Seok commençait à jouer à ce vilain jeu, Gabriel allait se faire un plaisir de participer. Puisque les mains du coréen était sur ses fesses, il glissa les siennes sous son haut, touchant du bout des doigts sa peau si douce. Sa tête bascula en arrière, offrant toute sa gorge aux lèvres de son ainé. Que voulez-vous, on ne les arrête pas, de vrais pervers ces deux là. Lorsqu’il redressa son visage, et qu’il planta son regard dans celui de Min Seok, ses mains avaient dévié sur son torse, chatouillant son bas ventre. « J’espère que tu n’as rien de prévu. » Il approcha ses lèvres des siennes, s’amusant à les frôler, avant de pincer celle du bas entre ses deux morceaux de chair. « Parce que tu ne risques pas de quitter cet appartement avant un moment. » Fit-il avec un petit sourire en coin. Il poussa son portable qui se trouvait toujours sur la table derrière lui, et se hissa dessus, tirant ensuite sur le t-shirt de son amant pour l’attirer à lui, encerclant ses hanches de ses jambes. « Tu crois que tu vas tenir le rythme maintenant qu’on est ensemble ? J’ai un sacré appétit tu sais. »

Bon d’accord, Gabriel était limite accro au sexe. Surtout quand il s’agit de Min Seok en fait, et à présent, il risquait fortement de devenir le pire des nymphomanes. Mais que voulez-vous ? On ne peut pas dire non quand c’est si bon. Il profita du court baiser que Min Seok lui offrit, avant de sourire d’un air tout aussi coquin que le sien à sa réponse. Chéri hein ? Gabriel sentait qu’il allait vite prendre goût à tous ces petits surnoms. Il n’en fallut pas plus pour que leurs lèvres se retrouvent et que leurs hauts s‘envolent. Il s’abandonna totalement à lui, se laissant guider par ses gestes. Néanmoins, lorsque sa peau rencontra la surface de la table, il grimaça, c’était froid, quelle horreur. Heureusement, il n’allait pas tarder à avoir chaud, vraiment très chaud. Dès que les lèvres de son ainé vinrent attaquer sa peau, il ferma les yeux, et glissa une main dans ses cheveux, les serrant légèrement entre ses doigts, l’invitant ainsi à continuer sa douce torture. Il se mordillait les lèvres, soupirait tout de même, haletait, se tortillait. En bref, il réagissait à chaque coup de langue, chaque morsure de son ainé. Gémissant presque contre sa bouche lorsqu’il vint lui dérober un nouveau baiser que Gabriel tenta de prolonger autant que possible. Tout en poussant sur ses mains, il se redressa sans relâcher ses lèvres. D’ailleurs, il s’apprêtait à pester contre Min Seok qui avait osé briser leur embrassade mais finalement, il sourit en entendant ses paroles. C’est vrai que cela avait quelque chose d’excitant, Gabriel était surtout sur que cela n’en serait que meilleur maintenant que tout était clair entre eux. « Ce qui est excitant c’est que je vais pouvoir profiter de toi quand je veux. » Fit-il en articulant chaque mot et surtout en appuyant sur la fin de sa phrase. « Et tu me résisteras encore moins. » Ajouta-t-il avant de rire légèrement. D’ailleurs, n’était-ce pas le moment de le rendre totalement fou ? Il le poussa doucement, afin de pouvoir descendre de la table et appuyant sur ses épaules, le força à prendre place sur une chaise. Il posa ses mains sur ses joues, ses lèvres sur les siennes, l’emmenant dans un nouveau baiser. Leurs lèvres se cherchaient, se frôlaient, se dévoraient et leurs langues dansaient une danse enflammée qui les faisait frissonner tout deux. Petit à petit il s’abaissa, jusqu’à se retrouver à genoux entre ses jambes sans avoir pour autant lâcher ses lèvres. Par contre, une de ses mains s’était faite baladeuse, se baladant sur son torse, jusqu’à son ventre, puis s’arrêta juste entre ses jambes pour exercer une légère pression sur le jean de son amant. Mais légèrement impatient, il s’occupa de la ceinture, puis de déboutonner le pantalon et de faire descendre la tirette. Ses doigts habiles effleurèrent donc l’objet de ses désirs, alors qu’il relâchait ses lèvres restant proche de celles-ci. « Hm, est-ce que tu mérites cette petite gâterie ? » Le provoquer, encore et toujours. « Je n’en suis pas sur. Peut-être que je devrais arrêter là ? » Et sur cette question, il enleva sa main qu’il posa plutôt sur la hanche de Min Seok.