La fin des cours venaient d’arriver. Du moins pour elle. Et Mi Kyung s’était rapidement emparé de ses affaires pour quitter la classe. S’il y avait ben un cours qu’elle détestait, c’était celui-ci. Un cours de dissection, quoi de plus horrible. Si au moins, on lui avait donné des trucs plus charmants à disséquer plutôt que des cœurs et des cerveaux, franchement c’était à lever le cœur. Et l’odeur, on n’en parle pas. Bref, ce fut pour cette raison qu’elle était directement allée à la salle de bain ensuite afin de se laver les mains pour finalement ressortir dans les couloirs plus ou moins achalandés. Il était quand même tôt et il faisait beau à l’extérieur alors Mi Kyung voulu en profiter un peu. Seulement, elle essaya d’abord de se trouver un ami pour l’accompagner et ce n’était pas forcément évident puisqu’elle savait qu’aujourd’hui, bon nombre de ses copains finissaient les cours plutôt tard. Elle prit tout de même le pas dans le couloir, à défaut, elle ira seule. Puis c’est là qu’elle aperçu Gabriel sortir de son cours. Elle sourit légèrement dans le vide avant de s’en aller dans sa direction. En fait, la dernière fois qu’elle avait voulu lui parler il l’avait totalement ignoré. Du coup, Mi Kyung eu cru que quelque chose n’allait pas; après tout, il y a des journées qui nous mettent de mauvaise humeur et elle n’avait pas trop hésité. En même temps, elle trouvait cela étrange tout de même qu’il ne se pointe plus à la bibliothèque alors qu’avant, il y était toujours. Nul doute que cette fois allait être mieux. Elle arriva donc à sa hauteur et lorsqu’elle vit le garçon la regarder, elle lui sourit. Cependant, celui-ci avait continué sa route, ne lui renvoyant même pas son sourire. Hm ? C’était impossible qu’il ne l’ait pas vu, car il l’avait carrément regardé dans les yeux. Elle fronça les sourcils avant de se tourner vers lui qui, étant maintenant à quelques pas d’elle, lui faisait à présent dos. Elle reprit donc le pas en sa direction, marchant au même rythme que lui à ses côtés. « Y a quelque chose qui ne va pas ? » Aucune réponse. Elle soupira. Qu’il l’ait ignoré une fois, ça va. Mais qu’il l’évite et l’ignore encore aujourd’hui… Elle lui attrapa doucement le bras pour l’arrêter dans sa marche, le forçant à se retourner vers elle. Le ton qu’elle employa était direct, mais pas froid ni bête. « Okay, tu vas me dire ce qui se passe avec toi, parce que j’ai dû sauté un épisode-là. Je rêve ou tu m’ignores et tu m’évites ? » Ses yeux croisèrent les siens. Elle avait peur. Peur que ce qu’elle croyait qui allait arriver depuis un petit moment arrivait; n’être plus rien pour lui maintenant qu’ils ont couchés ensemble. Et lui qui lui avait dit que rien ne changera… Il avait intérêt à ce que ce ne soit pas cela, parce que ça, Mi Kyung n’allait pas du tout apprécier. Mais bon, elle ne dit rien de plus pour l’instant, préférant ne pas sauter trop rapidement aux conclusions.

Il parait qu’on ne change pas les bonnes habitudes. Pourtant, il arrive que si. Gabriel venait d’en briser une. Son rendez-vous journalier à la bibliothèque avec Mi Kyung ne faisait désormais plus partie de son quotidien. Il n’y mettait plus du tout les pieds depuis la nuit qu’ils avaient passé ensemble, ou au alors il vérifiait bien qu’elle n’était pas dans les parages quand il avait absolument besoin de faire des recherches. Et lorsqu’il la croisait dans les couloirs, il l’ignorait tout simplement. Gabriel était passé maître dans cet art là. Même si pour le coup, il se sentait coupable d’agir de la sorte avec Mi Kyung. Elle ne méritait pas ça. Il avait eu le temps de s’attacher à elle, de lui offrir une petite place dans sa vie, alors forcément il détestait la rabaisser de la sorte au rang de simple conquête. Malheureusement, c’était le prix à payer. Aujourd’hui, en sortant de cours, il eut le malheur de croiser son regard. Il aurait adoré lui sourire à ce moment là, venir l’embêter, la mettre mal à l’aise, bref, ce qu’ils faisaient avant. Mais il ne pouvait pas. Il lui avait alors adressé un regard des plus froids avant de porter son attention sur ses camarades qui l‘entouraient. Sauf que, visiblement, elle ne comptait pas lâcher l’affaire. Il continua son manège, faisant comme si elle n’existait pas, continuant sa discussion avec les élèves qui l’accompagnaient. Ceux-ci étaient habitués, Mi Kyung n’était pas la première fille à être déçue. Par contre, elle était la première que Gabriel aurait aimé ne pas décevoir.
Obstinée, elle lui attrapa le bras et là Gabriel n’eut d’autre choix que de s’arrêter pour lui faire face. Sa carapace de salaud enfilé, il leva les yeux au ciel, montrant sa fausse exaspération. D’un geste brusque, il dégagea son bras de son emprise avant de baisser les yeux vers le petit bout de femme. Comment faire ? Il aimerait la ménager, mais impossible. Il allait définitivement être le plus beau des salopards aux yeux de la demoiselle. « La vie va et vient, c’est ainsi. » Il haussa les épaules, jetant un coup d’œil pour être sur que ses potes l’attendaient. « Et tu me déranges là, j’ai autre chose à faire vois-tu ? » Il pencha la tête sur le côté, affichant son beau sourire hypocrite alors qu’il entendait les autres pouffer de rire. Pardonne-le Mi Kyung. Il est maladroit, il ne sait pas y faire avec les sentiments, et en a peur. Sa plus grande phobie c’est ça finalement, être un jour à la place des personnes qu’il blesse. Ne dit-on pas que l'attachement est une absurdité une incitation à la douleur.

Elle plissa les yeux légèrement démontrant un regard un peu dur. Une exaspération, un air je m’en foutiste, voir carrément moqueur. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait définitivement pas. « La vie va et vient, c’est ainsi. Et tu me déranges là, j’ai autre chose à faire vois-tu ? » Elle le regarda sans cligner des yeux, totalement perdue, insultée. C’était tout ce qu’il trouvait à dire ? Elle lança un regard à ses copains qui riaient visiblement d’elle avant de le reposer sur Gabriel. Elle le dévisagea faisant de petit non, comme si elle n’en revenait pas qu’il lui fasse ce coup. Sans doute ignorait-il tout ce que cette indifférence lui faisait à l’instant. Elle ne comprenait pas cette mentalité de délaisser quelqu’un après une aventure; elle n’avait pas été élevée comme ça, elle. « Eh beh je suis désolée de te déranger, mais moi j’ai des trucs à te dire. » fit-elle avec une pointe d’arrogance, un peu plus froidement que tout à l’heure. « Tu réalises un peu tout ce que ça me fait Gabriel ? Est-ce que tu réalises l’image que j’ai de toi maintenant ? T’as pas arrêté de me dire que rien ne changera, que j’étais différente, que j’étais unique. Et toi, maintenant que tu as eu ce que tu voulais tu t’es décidé du jour au lendemain de me jeter ? Alors là, franchement, je ne croyais pas que tu pouvais me rabaisser autant. » Bizarrement, elle se sentait trembler de l’intérieur. Elle n’aimait pas ce genre d’affrontement, pas du tout. Et encore moins avec quelqu’un qu’elle considérait comme son ami. Ses yeux n’avaient pas lâché les siens alors qu’ils se faisaient un peu plus vitreux. Insultée, abusée, utilisée.. voilà comment Mi Kyung se sentait à l’instant. « Je ne peux pas croire que depuis le début t’avais tout planifié. Être ami avec moi, simplement pour en arriver-là. Pourquoi est-ce que m’a offert une aussi belle soirée, une aussi belle nuit et… pourquoi tu m’as laissé prendre ta douche avec toi si dès le départ tu savais que tu allais me jeter ensuite ? Pour me voir souffrir ? C’est pour me voir souffrir que tu as fait ça Gabriel, dis-moi ? Non seulement t’as été un menteur, mais t’as été hypocrite. Et je ne sais pas lequel de nous deux est le pire; le fait que tu aies abusé de moi, que tu m’aies utilisé ou alors le fait que je t’ai cru et que je t’ai fait confiance. » Elle prit une grande respiration. Elle n’était pas capable de lui crier dessus, elle ne faisait que parler au travers des larmes qui commençaient à couler. D'ailleurs, elle les essuya avec ses doigts pour ensuite se pinçer les lèvres comme pour essayer de les retenir.

Visiblement, Mi Kyung n’allait pas le laisser s’échapper aussi facilement. Elle avait l’air de vouloir lui balancer ses quatre vérités au visage. Elle n’allait pas être la première à le faire d‘ailleurs, toutes les autres l’avaient traité de menteur, de connard et de tout ce qui s’y apparente. Cela ne lui avait jamais fait ni chaud ni froid. Mais cette fois-ci, c’était un peu différent. Il ne voulait pas la voir s’énerver, il ne voulait pas l’entendre dire qu’il l’avait déçu. Plutôt nerveusement, Gabriel passa sa main dans sa nuque la massant, se préparant à la suite en détournant le regard une seconde pour retrouver un peu de courage avant d’à nouveau la regarder dans les yeux. Il fallait être un homme, il l’avait voulu et même cherché cette situation, il fallait assumer maintenant. L’expression la plus neutre possible, il la regardait déverser son flot de paroles. Comme il aimerait lui dire qu’il avait pensé chaque mot qu’il lui avait dit. Mais il ne pouvait pas. Si il voulait qu’elle sorte de sa vie, qu’elle l’oublie et qu’il l’oublie par la même occasion, il ne devait pas craquer. Il n’aimait pas lire cette douleur dans les yeux de la jeune femme, il n’avait jamais voulu lui faire du mal. Ils n’auraient pas couché ensemble, ils seraient restés amis et n’en seraient pas là. On réfléchit avant d’agir.
Le silence s’était installé autour d’eux. Les amis de Gabriel ne riaient plus, mais l’attendaient toujours observant la scène. Après tout, c’est ainsi à l’université, lorsqu’on peut être témoins d’un truc, on en profite. Gabriel par contre, détestait ça. Il n’aimait pas être le centre de l’attention, alors même si il le cachait bien, il était mal à l’aise. Elle lui foutait pas mal la honte là. À la fin de sa tirade, il souffla. « C’est bon, tu as terminé ? Parce que bon, tout le monde te regarde. » Lâcha-t-il avant de pouffer légèrement de rire. Si il fallait être méchant, alors il serait méchant. Gabriel ne se retiendrait pas. Il devait faire comme si cela ne l’atteignait pas du tout. « Pitoyable. » Conclut-il le visage fermé, le regard froid. « Maintenant que tu m’as fait part de tes tristes désillusions et que tu as mis toute l'école au courant, je pense que tu peux me laisser respirer non ? Cela me semble être une excellente idée même. » Dégueulasse vous avez dit ? Disons qu’il savait l’être quand il le voulait.

Il ne répondait pas à ses questions. Il ne chercha même pas à s’excuser ni même à lui donner une explication. Tout ce qu’il faisait c’était d’entendre ce qu’elle dit et non pas de l’écouter. Et c’était frustrant. Comment mettre les choses au clair s’il ne collaborait pas ? « C’est bon, tu as terminé ? Parce que bon, tout le monde te regarde. » Elle écarquilla les yeux, ouvrant un peu la bouche, totalement choquée. Il s’en foutait carrément là. « Tu comprend au moins ce que je te dis Gabriel ? Putin, mais j’en ai rien à foutre des gens qui nous regarde. Tu crois vraiment que ça va égaler le fait que tu m’ais jeté de la sorte ? Y avait peut-être pas de sentiments mais je me suis quand même attaché à toi. Et le fait que tu t’en foute ça a le même effet; ça me répugne. Et ça me brise le cœur. » Plus elle parlait et plus ses larmes coulaient de façon abondante. En fait, elle ne savait pas ce qui la retenait de le gifler. C’est tout ce qu’il méritait non ? Sans doute avait-elle trop de respect pour lui malgré tout. « En plus t’es même pas capable de me donner une bordel d’explication ! Pourquoi rejeter quelqu’un après avoir couché avec hein ? POURQUOI ? Ne vient pas me dire que c’est la vie qui est comme ça. C’est vraiment bidon comme excuse. » Généralement, Mi Kyung avait une certaine tolérance envers la provocation. Seulement là, c’était le coup le plus bas qu’on lui ait fait et sa tolérance n’était pas trop présente. Même si elle essayait de garder son calme, au fond, elle était énervé, voir rebellée. « Pitoyable. Maintenant que tu m’as fait part de tes tristes désillusions et que tu as mis toute l'école au courant, je pense que tu peux me laisser respirer non ? Cela me semble être une excellente idée même. » Il lui avait lancé un regard froid. Ce genre de regard avait tendance à l’intimider et ce même s’il venait d’un ami. Du moins, d’un ancien ami. Et le simple fait qu’il continue à se moquer d’elle de la sorte fut assez pour qu’elle lui donne une giffle au visage. Et franchement, ça lui faisait horriblement mal au cœur de lui en avoir donné une. Surtout que celle-ci fut plutôt forte et elle le regretta soudainement. Même si pour le coup, ça lui avait fait du bien. Et cette giffle n’était rien à côté de sa souffrance. Quoiqu’il en soit, elle tourna rapidement les talons; de l’air, vite, avant que ça ne dégénère davantage.

Bon d’accord, les autres filles ne prenaient pas autant de temps. En général, elles se rendaient assez vite à l’évidence, et comprenaient que c’était peine perdue que d’essayer d’obtenir quelque chose de Gabriel. Même juste des excuses. Il prenait, il utilisait, et il jetait. Telle était sa philosophie de vie. Il n’avait encore jamais été confronté à un cas différent, à une véritable teigne comme semblait l’être Mi Kyung. Pour tout dire, ça l’ennuyait presque. Il en avait assez de cette histoire, il voulait la ranger dans un tiroir et ne plus en en entendre parler. Une erreur, il avait fait une belle erreur en couchant avec elle. Les amis ne couchent pas ensemble. Petite exception pour Min Seok, mais sinan non. Parce que comme Gabriel s’en rend si bien compte, c’est prendre le risque de s’attacher encore plus. Il soupira lorsqu’elle termina enfin toute sa tirade, ne se gênant pas pour la remettre à sa place. Non mais, d’accord il était un véritable salaud mais ce n’était pas une raison pour lui foutre une honte pas possible devant les autres élèves de sa classe. Il allait se faire charrier pendant des jours encore. Et pas qu’un peu en vue de la gifle qu’il venait de se prendre. Il ouvrit la bouche, comme choqué, portant ses doigts à sa joue qui virait au rouge. Elle venait de le gifler. Aucune fille n’avait osé faire ça avant elle (d’ailleurs, ça remettait pas mal les idées du jeune hommes en place)Elles étaient toutes parties en courant après même pas vingt secondes. Gabriel n’arrivait pas à y croire, et en plus ses camarades se payaient de sa tronche tout en lâchant des « ooooh ». Ils étaient plus au collège bon sang. Il se retourna pour les foudroyer du regard et lorsqu’il voulut à nouveau s’adresser à Mi Kyung, celle-ci avait tourné les talons. Son cœur rata un battement, non, il ne pouvait pas la laisser partir comme ça.
Passant à côté d’elle, il l’attrapa par le bras, la serrant assez fort pour qu’elle ne se libère pas de son emprise et l’entraina avec lui. Il chercha un couloir désert, parce que se donner en spectacle ça allait un moment puis ça devenait vite chiant, et d’un coup vira à droite, la plaqua contre le mur. « Yah ! Tu as fini de faire l’idiote. » Hurla-t-il et d’ailleurs, sa voix résonna quelque peu ce qui le fit instantanément parler plus bas. « On ne me gifle pas, est-ce que c’est bien clair ? » Il leva alors les yeux au ciel, avant de reposer son regard sur la demoiselle. Il était juste choqué qu’elle ait osé le gifler. Différente des autres, définitivement. Ses yeux se perdirent dans la contemplation de son visage, de ses joues humides. Ne pas céder Gabriel, tu n’as pas le droit d’être gentil avec elle. Elle va te rejeter de toute façon. Pourtant, cette lutte intérieure le blasait, le fatiguait même. Il passa ses doigts sur la peau de Mi Kyung, essuyant l’eau salée qui avait fait couler son maquillage.

Elle tremblait. Et elle tremblait davantage lorsqu’elle sentit le bras du garçon l’agripper fortement, alors qu’elle donnait un coup dans le vide pour s’en défaire. Chose qu’elle nia de faire lorsqu’elle sentit que cela lui faisait plus mal qu’autre chose. Puis finalement, elle se fit entraîner autre part et son souffle se coupa soudainement lorsqu’il la plaque fortement contre le mur. Elle avait automatiquement fermé les yeux, rentrant sa tête dans ses épaules. C’était bien la première fois qu’elle agissait de la sorte avec quelqu’un et c’était loin de la laisser indifférente. « Yah ! Tu as fini de faire l’idiote. » Elle ne le regarda même pas. Elle ne voulait pas voir son regard glacial et méchant sur elle. Elle ne voulait pas avoir ce souvenir de lui. « On ne me gifle pas, est-ce que c’est bien clair ? » Son regard se ramena sur lui tandis qu’elle avala un peu de travers. Un silence s’installa alors entre eux. Et la suite elle allait ressembler à quoi ? Allaient-ils se quitter comme ça, n’essayant pas de passer par-dessus ce qui c’était passé ou Gabriel allait-il s’expliquer ? Elle l’énervait, elle en était bien consciente. Mais elle avait le droit de savoir après tout. « Et moi on ne me brise pas le cœur, c’est clair ? » lâcha-t-elle doucement cette fois. Mi Kyung le sentait la regarder et elle tenta d’éviter son regarder, le détournant. C’était dommage qu’il ne comprenne pas, qu’il ne veuille pas comprendre. Elle releva un peu le visage quand Gabriel vint essuyer ses larmes, son cour battant quand même assez rapidement. De la nervosité. Puis ses yeux se posèrent sur la trace que sa gifle lui avait laissé, passant doucement son index dessus. « Je suis désolée. » fut lâché dans un petit murmure. L’avantage avec Mi Kyung c’était qu’elle pardonnait quand même facilement, malgré ses tendances rancunières envers certaines personnes. Elle le regarda à nouveau pour de bon, ne voyant cependant pas grand-chose vu sa vue toute embrouillée par ses larmes. Dans le même ton que le précédent, elle prit à nouveau parole. « Tout ce que je veux, c’est que tu m’expliques. Et savoir si… tu comptes me reconstruire ou me laisser totalement détruite. » Façon implicite de lui dire qu’elle était prête à lui laisser une seconde chance. Elle se pinça les lèvres, balayant son visage des yeux en attente d’une réponse.

Gabriel ne lâcha pas son regard, malgré le coup qu’elle lui porta en lui disant qu’on ne devait pas briser son cœur. Il n’avait jamais désiré lui faire du mal, ni même la rabaisser au même niveau que les autres alors qu’elle valait beaucoup plus que cela à ses yeux. Mais c’était la vie, ou plutôt celle de Gabriel. Il ne pouvait pas faire mieux que ça. S’attacher à elle, construire peut être quelque chose avec elle un plus tard, et cesser d’être libre. Impossible. Pourquoi ? Parce qu’ol ne voulait pas arrêter ses plans culs, il ne voulait surtout pas mettre fin à ses habitudes avec Min Seok. Il ne pouvait pas faire ça. C’était son meilleur ami. Il allait lui en vouloir, il en était sur. Sans réellement commander ses gestes, il était venu essuyer les larmes de la belle. C’était à cause de lui tout ça. Il baissa les yeux lorsqu’il sentit l’index de Mi Kyung sur sa joue. Elle n’y était pas allée de main morte. Puis il les releva lorsqu’elle s’excusa. Attendez, elle s’excusait pour une gifle qu’il avait dans le fond amplement mérité ? Gabriel fronça les sourcils, l’interrogeant d’une certaine manière. Elle ne devrait pas s’excuser, c’était lui le salaud dans l’histoire, lui qui lui brisait le cœur. « Pourquoi ? » Demanda-t-il calmement. Il ne la suivait pas sur ce coup, elle débarquait, s’énervait, pleurait et puis s’excusait ? Gabriel avait l’impression d’être le pire des monstres.
Il ne savait plus vraiment quoi faire. Juste qu’il ne pouvait pas élever la voix une deuxième fois sur elle, il ne pouvait pas continuer à se moquer d’elle parce qu’elle ne méritait pas ça. D’un autre côté, l’autre solution était-elle réellement la meilleur ? Pouvait-il faire bon usage de cette deuxième chance qu’elle semblait lui proposer ? Trop de choses se mélangeaient dans sa tête. L’image de Min Seok s’imposait sans cesse à lui. Il ne pouvait pas lui faire ça. Il était sur que si ni l’un ni l’autre n’y avait jamais pensé, cela ne voulait pas dire que l’interdiction d’avoir une relation officielle n’était pas présente. Pourtant, il prit le visage de la demoiselle entre ses mains, brisa la distance qu’il y avait entre eux et posa ses lèvres contre les siennes. Rien de plus, rien de moins. À cet instant, il se disait qu’il faisait une autre erreur, qu’il ne devrait pas, que c’était dangereux, mais aussi que cela pourrait fonctionner. Il arriverait peut être à entretenir quelque chose de plus sain avec elle. Mais Min Seok, rah, ça revenait sans cesse. Il ne se sentait plus mal par rapport à elle à présent, mais par rapport à son meilleur ami. Il relâcha ses lèvres, posant son front contre le sien. « C’est moi qui dois m’excuser. » Il soupira, cherchant encore un baiser avant de continuer. « Je suis désolé. Je savais pas, je sais toujours pas en fait. » Il recula son visage, rouvrant les yeux pour trouver son regard. « J’ai pas l’habitude. Je te promet rien d’ailleurs. Mais, si tu veux je peux faire des efforts, je peux essayer aussi. Je crois que j’ai envie d’essayer. »

Elle s’était déjà calmée à l’intérieur. Il n’y avait plus vraiment de raison d’être énervé. En tout cas, Gabriel semblait avoir retrouvé ses esprits. Et les larmes de Mi Kyung diminuaient de plus en plus pour ne laisser que ses yeux encore mouillés et rouges. Le regard qu’il lui lança suite au fait qu’elle s’excusait lui démontrait qu’il ne semblait pas comprendre. Et pourtant, c’était très clair pour elle. « Parce que… » Elle se perdit un instant dans son regard. « Parce que ça m’a fait un pincement au cœur d’avoir posé la main sur toi. C’était contre ma volonté, mais je… ça m’a fait du bien en même temps. Et… j’avoue qu’on aurait pu s’isoler hors vue de tes copains. C’est la première fois que j’ai perdu le contrôle comme ça. Faut croire que ça m’a vraiment fait quelque chose… » Non, elle ne se culpabilisait pas pour rien. Elle avait manqué de classe à l’engueuler comme ça devant ses amis. Et puis, elle regrettait aussi d’avoir lâché ça à voix haute. Ça allait facilement faire du bouche à oreille et ce n’était pas vraiment ce qu’elle voulait. Ni pour lui ni pour elle. Étant toujours à la même proximité, Mi Kyung vint replace les quelques mèches de cheveux du garçon qui lui bloquait le visage. Un nouveau silence s’était installé et celle-ci ne fit que contempler le garçon. Elle le surpris néanmoins à venir l’embrasser, de la même façon qu’il avait toujours fait. Elle ne le repoussa pas, prolongeant un peu. Là, elle devait avouer qu’elle n’était pas sûre de comprendre. Était-ce sa façon de s’excuser ou… ? Il avait collé son front au sien et elle vint automatiquement lui caresser la joue de son pouce. « C’est moi qui doit m’excuser. » Elle sourit intérieurement. Elle savait qu’il n’était pas un con malgré tout. Lui au moins, il était capable de reconnaître ses tords, même si cela avait prit un petit moment. « Je suis désolé. Je savais pas, je sais toujours pas en fait. » Elle ne dit rien. C’était à son tour de parler et elle le laissa faire. Même si elle n’avait pas vraiment réponse à ses questions. Forcément, il y a des choses qu’elle ne comprendra jamais. « J’ai pas l’habitude. Je te promet rien d’ailleurs. Mais, si tu veux je peux faire des efforts, je peux essayer aussi. Je crois que j’ai envie d’essayer. » Elle fronça les sourcils légèrement. Mh, essayer ? Essayer quoi exactement ? De saisir sa deuxième chance ? Elle afficha un peu regard perdu, incertain. « Euh..att…attend là, je suis un peu perdue. Qu’est-ce que tu veux dire exactement ? » Histoire qu’elle ne se fasse pas de fausses idée.

Gabriel n’avait jamais été aussi peu sur de lui. Habituellement, il savait toujours quoi dire, ou quoi faire. Enfin, c’était plutôt qu’il était du genre à tout laisser passer, à ne jamais s’imposer alors forcément lorsqu’il faut faire des choix ça devient un peu plus compliqué pour le Jang. Il détestait donc se retrouver dans ce type de situations plutôt délicates et comme il ignorait quelle était la meilleure solution, il décida juste de se laisser aller, porter par ses envies. C’est ainsi qu’il se retrouva à embrasser Mi Kyung, alors que les conséquences de cet acte parvenaient au fur et à mesure à son cerveau. Il n’était tout sauf certain de prendre la bonne décision. Devait-il saisir cette seconde chance de cette manière ? Aurait-il dû juste s’excuser et reprendre une relation amicale des plus normales avec elle ? Pas vraiment, il voulait plus. Il ne pouvait pas être juste ami avec elle, après tout ce qui venait de se passer entre eux c’était tout bonnement impossible. Les caresses de la jeune femme lui apportaient du courage. Il fallait qu’il ose. Pourtant, il n’était pas du genre timide non ? Il lui vola donc un deuxième baiser, juste pour trouver la force de continuer.
Il ne put s’empêcher de rire légèrement lorsque Mi Kyung lui demanda où il voulait en venir -un rire nerveux bien sur-, c’est vrai qu’il n’avait pas vraiment été clair sur ce coup. Mais il fallait le comprendre, il avait encore moins l’habitude de faire ça. Habituellement, il disait juste oui, ou non, ou alors il envoyait chier la personne. Là, il était celui qui devait s’exprimer, s’expliquer, ce qu’il ne faisait que très rarement. « Ce que je veux dire c’est que, .. je tiens à toi. » Commença-t-il avant de se mordre la lèvre. Pourquoi avait-il l’impression de trahir Min Seok en faisant ça. Rah, vite, que ces pensées dégagent, elles lui embrouillaient les idées plus qu’autre chose. « Je veux me faire pardonner. » Il l’embrassa du bout des lèvres, quelques petites secondes. « Et te prouver que je ne t’ai pas menti. » Il posa ses mains sur ses hanches, passant ses doigts sous son t-shirt pour toucher sa peau. Et il vint cette fois-ci l’embrasser avec plus de tendresse, jouant avec ses lèvres comme il savait si bien le faire. « Tu me laisses essayer ? » Murmura-t-il son visage encore proche du sien.

Décidemment, elle ne devait juste pas essayer de comprendre. Il y a encore quelques minutes il faisait comme si elle n’existait pas et voilà que maintenant il n’arrêta pas de l’embrasser, de chercher à avoir à nouveau le genre de contact qui avait causé toute cette embrouille. Évidemment, ce n’était pas pour lui déplaire, au contraire. Seulement, c’était à se demander si tout ça lui avait fait prendre conscience de quelque chose ou s’il avait agit de la sorte pour se prouver autre chose. Et c’est pourquoi elle lui avait demandé d’être plus explicite. Parce que cela sonnait pour elle comme une déclaration et elle ne voulait pas penser que c’était le cas si ce ne l’était pas. Il lui avoua qu’il tenait à elle et cela la rassura. Car pendant un instant, ce n’était pas ce à quoi elle aurait cru. « Je veux me faire pardonner. » Elle afficha un petit sourire. Le simple fait qu’il lui dise ça, signifiait pour elle qu’il était à présent sérieux. Néanmoins, elle ne dit rien voyant qu’il semblait avoir autre chose à ajouter. « Et te prouver que je ne t’ai pas menti. » Elle se pinça les lèvres. Ainsi donc, lorsqu’il disait qu’elle était différente et unique, c’était parce que c’était vrai ? Elle y avait très bien cru au début pour finalement réaliser qu’en fait cela n’avait peut-être été qu’une façon de la manipuler. Mais non. Son instinct ne s’était pas trompé. Il lui arracha un frisson lorsque ses mains passèrent sous son t-shirt. Mh, ça lui avait manqué, même si cela ne datait pas de très longtemps encore. Elle l’enlaça aussi de son côté, entourant ses hanches avec ses bras pour le rapprocher d’elle, ne lâchant pas ses lèvres. « Tu me laisses essayer ? » Elle revint caresser son visage. « Seulement si tu me promets de ne plus me rabaisser de la sorte et de ne plus me faire regretter la confiance que j’ai en toi. » Elle revint l’embrasser avant de le laisser à nouveau prendre la parole.

Elle avait du mal à croire que tout ça l’avait rendue nerveuse. De la bonne et de la mauvaise nervosité. Car encore en ce moment-même, son cœur battait la chamade. Seulement là, ce n’était pas à cause des nerfs. Mi Kyung vint alors s’emparer de la main du garçon et la déposa sur sa poitrine, juste là où il y avait son cœur. « Juste comme ça… c’est l’effet que tu me fais en ce moment, Gabriel. »

C’est étrange comme tout peut basculer d’une seconde à l’autre, pas vrai ? Il y a quelques minutes, Gabriel faisait de son mieux pour l’ignorer, pour la blesser afin qu’elle passe à autre, qu’elle le zappe de sa vie et que par la même occasion il fasse de même. Et là, il lui demandait en quelque sorte une seconde chance, il voulait essayer de construire une jolie petite histoire avec elle, mais doucement hein. Il ne fallait pas aller trop vite. Gabriel n’avait pas eu de relations sérieuses depuis un bon moment maintenant. En même temps, que des échecs. À croire qu’il ne connaissait pas la bonne recette pour faire en sorte que cela marche. C’était pour cela d’ailleurs, qu’il avait décidé d’abandonner, de juste profiter de la vie et de se faire plaisir. Enfin, il allait essayer de se donner à fond, puis surtout là, il espérait juste que Min Seok ne lui ferait pas une crise de malade, parce que sinon, il ne donnait pas cher de sa peau. Puis après tout, il avait le droit de s’engager, non ? Enfin, les paroles de la jeune femme décrochèrent un sourire au jeune scientifique et il répondit à son doux baiser. Il n’était pas très doué pour les promesses, mais celle-ci, il allait essayer de la tenir. « C’est promis, Mi Kyung. » Il reprit possession de ses lèvres. À présent, il n’aura plus besoin de se priver, n’est-ce pas ?
Ayant quitté ses lèvres, il leva un sourcil lorsqu’elle prit sa main pour la poser à l’endroit de son cœur. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Il se mordit ensuite légèrement la lèvre. Il battait plutôt vite tout de même, juste à cause de lui alors ? Pourtant, il n’avait rien fait de spécial là. Ah pauvre Gabriel, les sentiments et lui, ça faisait décidemment deux. Peut être qu’un jour il se décidera à s’ouvrir un peu. Il aimerait bien lui faire sentir le sien, mais il lui semblait qu’il ne s’affolait pas autant, alors en guise de réponse, il lui vola un énième baiser, et mêmes plusieurs petits bisous avant qu’il ne se mette à rire légèrement. « On va faire en sorte de le préserver ce petit cœur, hm ? » Sa main chercha celle de la demoiselle, et il entrelaça ses doigts aux siens avant de déposer un bisou sur le bout de son nez. Mon dieu, ses potes allaient se foutre de lui et ne pas le croire en plus. Quant à Min Seok, euh, mieux valait ne plus y penser du tout, parce que ça le mettait mal sérieux.

Côté relation amoureuse, Mi Kyung n’était pas forcément mieux. Rien n’avait jamais duré bien longtemps elle n’avait pas énormément d’expérience non plus. Alors, cela allait leur donner l’occasion d’apprendre à découvrir quelque chose ensemble. Du moins, ce n’était pas forcément officiel à l’instant même, mais disons qu’ils étaient plutôt bien alignés pour que ça le devienne. Et puis rien n’était à pressé; jusqu’ici, hormis la prise de tête qu’ils ont eu, Gabriel avait pas mal toujours respecté la demoiselle et vice versa. Il lui fit alors la promesse de par lui-même et elle ne pouvait pas demander mieux. S’il savait seulement tout ce que cette deuxième chance voulait dire, mieux valait effectivement prendre certains risques plutôt que de rester là à se questionner et à hésiter. Il semblait néanmoins surpris de la voir lui faire sentir les battements de son cœur. Et pourtant, cela résumait plutôt bien la situation. Car il y a des moments où même Mi Kyung avait du mal à s’exprimer. Heureusement pour elle, son cœur parlait à sa place. Ils s’échangèrent un baiser tout doux qui cette fois la fit sourire. « On va faire en sorte de le préserver ce petit cœur, hm ? » Elle hocha positivement de la tête élargissant son sourire. Oui, c’était mieux. Et Gabriel allait sans doute être là pour l’aider à ce niveau aussi. Lorsque leur main se joignirent ensemble, Mi Kyung fit en sorte que sa joue vienne caresser le dessus de sa main à lui, sentant sa peau douce contre la sienne. Elle leva ensuite son regard vers lui, n’échangeant qu’un simple sourire, un silence s’installant à nouveau. « Ça m’a manqué. » lui murmura-t-elle alors. « Mais je dois avouer que tu me surprends. De la façon dont tu m’as parlé de toutes tes aventures… je ne sais pas… tu m’as semblé comme un mec qui ne veut pas s’attacher, ni même s’engager. Et voilà que maintenant, tu viens défaire toutes mes impressions à ton propos. Ce n’est pas pour me déplaire… c’est juste… je ne sais pas… je vais vraiment commencer à croire que je suis spéciale. » ajouta-t-elle en faisant référence à ce qu’il lui avait dit plutôt. Car oui, le fait qu’il lui dise qu’il était attaché à elle l’avait en quelques sortes surprise. Car pendant un moment, elle avait cru qu’elle n’était qu’une parmis tant d’autre. Elle sourit légèrement amusé à sa dernière phrase avant de venir nicher son visage contre lui. Elle ferma les yeux, écoutant son cœur battre.

Ce n’était pas franchement gagné cette histoire. De toutes les relations officielles qu’il avait eu, aucune n’avait duré bien longtemps, et chose étrange, il avait toujours été celui qui se faisait largué. On pourrait croire à l’inverse pourtant non ? Mais les gens avaient tendance à s’ennuyer du mystère qui l’entourait, de ses silences, de son manque d’explications face aux questions qu’on pouvait se poser et par-dessus tout de son manque d’investissement dans la relation. Mi Kyung pour le coup avait un léger avantage, car il la considérait déjà comme une bonne amie, alors il se lâchait un peu en sa présence. Rien de fou, ce n’était pas comme quand il était avec sa petite bande, mais c’était déjà énorme comparé aux autres fois. Leurs mains liés, comme un petit couple. Gabriel n’arrivait pas à croire qu’il avait fait, qu’il voulait faire ça. Cela ne lui ressemblait pas. C’était comme si il voulait se convaincre de quelque chose, mais de quoi exactement ? Il eut un léger sourire lorsqu’elle lui dit que cela lui avait manqué. À lui aussi. Il n’eut pas le temps de le dire d’ailleurs car la jeune femme enchainait sur autre chose. Il se pinça alors les lèvres, qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire de plus sans en dire trop, sans prendre de risque ? « On va dire qu’il faut un début à tout, pas vrai ? » Et elle sera son début. Il replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, avant de croiser une nouvelle fois son regard.
C’était tellement étrange, tellement nouveau pour le jeune Jang qu’il était même légèrement gêné. Il ne savait pas ce qu’il devait faire, ce qu’il voulait faire. Il avait juste envie de rester un peu avec elle, avant que son prochain cours ne commence. « Tu es une sacré chanceuse, je te l’avais dit. » Souffla-t-il avant de pouffer de rire. Il espérait qu’elle réalisait qu’aucune de ses paroles n’avait été mensonge. Pour une fois, il avait tout pensé. C’était peut être cela aussi qui effrayait le jeune homme. Il avait l’impression de perdre le contrôle de la situation. Mais peut être était-ce une bonne chose ? Alors qu’elle nichait son visage contre lui, il posa une main derrière sa tête, caressant ses cheveux, posant un baiser dessus et la serrant un peu plus fort.

Tout ce qu’elle espérait c’était que ce qui c’était passé il y a quelque minutes, ne soit justement que du passé. Qu’ils repartent sur le bon pied, ne gardant en tête que cette nuit n’aura maintenant été que le début d’une soi disante nouvelle aventure avec lui. Et puis, c’était à eux de faire en sorte que leur relation soit maintenue. C’était à eu d’être honnête l’un envers l’autre, de ne rien se cacher et de prendre des risques à deux. Et ce genre de chose allait sans doute les aider à mieux se connaître et à mieux se découvrir. Elle acquiesça lorsqu’il lui dit qu’il fallait un début à tout, avant de sourire contre lui. Une sacrée chanceuse… alors là oui et cela allait de même pour lui, car Mi Kyung valait beaucoup en tant que personne. Mais ça, il le découvrira plus tard s’il ne l’avait pas déjà découvert. Elle vint le caresser sous son t-shirt, le bout de ses doigts frôlant sa peau. Puis elle lâcha un soupir en voyant des élèves commencer à sortir de classe. Ah oui, elle avait presqu’oublié qu’elle avait un cours dans quelques minutes. Mais allez savoir pourquoi elle n’avait aucunement envie d’y aller. Non, elle préférait de loin rester avec Gabriel. Son visage à moitié enfouie contre lui, elle le releva légèrement, le regardant de bas, son menton restant appuyé sur son torse. « T’as pas vraiment envie d’aller à ton cours, dis-moi ? » fit-elle en affichant une moue toute mignonne et piteuse, comme pour le convaincre que non, il n’en avait pas envie. « Je suis sûre que tu as plus important, mh ? » Pas besoin de préciser qu’elle parlait d’elle. En fait, Mi Kyung avait envie de passer le restant de l’après-midi avec lui, autre part qu’à la bibliothèque. À nouveau un silence s’installa tandis que les deux jeunes ne faisaient que se contempler, la demoiselle se perdant dans ses yeux. En fait, plus elle était avec lui et plus elle réalisait que son attirance pour lui n’était pas seulement que de l’attirance. Et même si elle voulait nier ce fait, elle n’y était pour rien; on ne choisit pas les gens de qui on tombe amoureux. De ce fait, elle baissa un moment la tête pour dire tout bas, comme si elle murmurait pour elle-même … « Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi. »… tout de même assez fort pour qu’il puisse l’entendre, cela dit. Puis l’air de rien, elle releva la tête vers lui.

Il posa son menton au-dessus de son crâne, fermant les yeux tout en poussant un long soupire. Vous savez, quand tout s’arrange, quand les choses se tassent et que vous vous sentez un peu plus léger qu’à l’habitude, même si, pour Gabriel, il restait un certain poids sur son cœur dû à la culpabilité qu’il ressentait par rapport à son meilleur ami. Mais il avait décidé de ne plus y penser, il était assez grand pour prendre ses propres décisions, pour faire ses propres choix, bons ou mauvais. Pour le moment, il ne pouvait pas s’avancer sur le pronostique. Peut être que tout se passera bien, peut être que non. Il frissonna en sentant ses doigt sur sa peau, avant d’afficher un léger sourire. Que faisait-elle hein ? Il recula son visage au moment où elle releva le sien vers lui. Qu’elle était mignonne comme ça. Elle avait l’air d’une petite fille, s’il le pouvait, il la croquerait. Malheureusement pour la demoiselle qui semblait vouloir sécher des cours, Gabriel n’était pas du tout de ce genre là. Un grand fêtard oui, mais jamais au grand jamais il ne faisait passer les études après. Pour tout dire, il n’a jamais manqué un seul cours, il était capable de s’y rendre même malade comme un chien. Alors se mordant la lèvre, un peu désolé de refuser sa proposition il lui répondit avec un léger sourire. « Dommage princesse, mais je ne peux me permettre de rater une leçon. » Voulant se faire pardonner, il l’embrassa sur le front, puis sur la joue, et enfin dans le cou.
Alors qu’un nouveau silence pas gênant du tout s’installait entre eux, Mi Kyung reprit la parole. Cette fois-ci, ce qu’elle lui dit, l’effraya un peu. C’est bien connu, les hommes et ces choses là, c’est pas leur fort. Gabriel encore plus. Il se força à garder le sourire, mais ne trouvant rien à lui répondre, prit son visage entre ses mains et l’embrassa avec douceur. Que vouliez-vous qu’il dise ? Il n’allait pas lui mentir. Se détachant de ses lèvres, il souffla. « J’ai cours, alors je vais devoir te laisser. » Mais, il n’allait pas la quitter comme ça bien sur. Il pressa son corps contre le sien, s’empara à nouveau de ses lèvres dans un baiser plus passionné que les précédents tout en glissant ses mains sur ses fesses. Sa langue joua un moment avec la sienne, jusqu’à ce qu’il mette fin à tout ça avec un tout petit bisou. Il se sépara d’elle, tourna les talons et s’enfuit en direction de sa prochaine leçon lui adressant tout de même un dernière sourire.