La soirée était particulièrement fraiche, d’ailleurs Saori n’avait pas la foi de sortir en cette nuit glaciale. Elle demeurait ainsi confinée dans sa chambre, la chaleur superficielle que produisait le chauffage ambiant lui suffisait à se sentir bien. Le tout accompagné d’un bon livre et voilà comment occuper une soirée lorsqu’on est seule. C’était sans compter sur les coups qui résonnèrent contre la vitre. Plongée dans sa lecture, la jeune femme releva la tête quelques secondes plus tard, incertaine d’avoir entendu un bruit ou non. En effet elle était tellement concentrée que le son lui était parvenu comme lointain. Sceptique, son regard se posa sur les rideaux qui couvraient les portes vitrées. Tout de même… c’était étrange.

Ses pas se dirigèrent jusqu’aux rideaux qu’elle balaya légèrement afin d’apercevoir une silhouette. Un léger sursaut la prit suite à la surprise qu’avait provoquée la présence d’une personne extérieure se trouvant de l’autre côté de la vitre. Qui avait bien pu avoir une idée pareille ? La réponse à la question fût vite trouvée lorsque Saori distingua la carrure mais aussi la chevelure de Shin à défaut de voir son visage colorié par l’obscurité.
Une vague d’air frai frappa son visage lorsqu’elle ouvrit la fenêtre, celui-ci affichait un doux sourire. La façon dont il s’y prenait pour lui rendre visite était surprenante mais pas des moins déplaisantes. Cependant ce sourire s’effaça lorsque, grâce à la lumière de la pièce, les blessures du nippons furent visibles.

- Shin… qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?! Rentre, rentre, dépêche-toi !

L’homme qui se trouvait en face d’elle était dans un mauvais état et, étrangement, des milliers de réflexions lui traversaient l’esprit. Visualisant l’état du corps de Shin, la jeune femme le précipita vers l’intérieur avant de s’empresser de fermer la porte derrière lui. Figée face à son « invité », la main toujours posée sur la poignée de la fenêtre, ses yeux le fixait. Il lui était toujours apparu comme quelqu'un de profond bien qu'il lui paraissait quelque peu torturé; au fond il avait un peu l'âme d'un artiste. Pour elle il était quelqu'un de cultivé et d'intéressant avec une capacité de réflexion étonnante.

- Laisse moi te dégager de ça.

Allant le dégager de son manteau, Saori pu ainsi apercevoir l'importante blessure qui apparaissait sous ses cotes tandis que le silence était maître; plus pour longtemps cela dit. Ses yeux s'arrondirent.

- Mais... C'est... tu t'es littéralement fait agressé! Et comment tu as fait pour monter jusqu'ici en étant blessé comme ça?! Tu aurais dû aller à l’hôpital ou quelque chose comme ça, je n'ai que du premier secours je ne peux pas te soigner ça! Attend-moi là je reviens... Enfin tu peux t'assoir si tu veux.

La panique l'avait quelque peu envahie, ainsi son éternel sang-froid l'avait trahie. Ainsi, elle effectua un aller-retour afin d'aller se procurer les seuls soins qu'elle pouvait offrir à Shin.