▬ there is no one like me.

Quand Gabriel faisait quelque chose, il ne le faisait pas à moitié. Elle voulait un prince sur un cheval blanc, elle allait avoir un prince sur un cheval blanc -bon d‘accord sans le cheval- . Mi Kyung allait bientôt le découvrir sous un autre jour, eh oui encore un. Dans un sens, même si il ne voulait pas spécialement lui faire plaisir, il était persuadé qu’elle allait apprécier. Parce qu’elle était une fille, et que n’importe quelle fille rêverait que leur copain prévoit le même genre de sorties que celle qu’il s’apprêtait à lui offrir. Alors quel était son objectif dans ce cas ? Bonne question. Il faut le dire, un homme ne réalise pas tout ça sans avoir une idée derrière la tête. En avait-il une ? Disons qu’il allait aviser selon le déroulement de la soirée. Il avait prit une bonne petite heure à se faire beau pour Mi Kyung. Il portait de nouveaux vêtements que son père lui avait envoyé et qu’il avait reçu le matin même. Il était allé chez le coiffeur, faire une nouvelle teinture. Et par-dessus tout, avait acheté un nouveau parfum ainsi qu’un splendide bouquet de roses rouges qui avait coûté exactement le même prix que le flacon d’ailleurs.

À 18h59 très précisément, il était devant la porte de l’appartement de Mi Kyung. Le bouquet à la main, le portable dans l’autre, attendant qu’il soit pile l’heure pour sonner. Il rangea son cellulaire juste trois secondes avant que ce soit le cas, et de son index, appuya sur le bouton de la sonnette. Une fois, deux fois, trois fois. Il rangea sa main libre derrière son dos, poussant un petit soupire. Oh, il n’était pas stressé. Pas du tout voyons. Il avait l’habitude. Ce genre de soirées lui servait autrefois à conclure avec une fille, même si là, il avait fait beaucoup plus fort que les autres fois. La porte s’ouvrit enfin sur Mi Kyung, et Gabriel ne se gêna pas pour la reluquer de haut en bas, inspectant le moindre détail. « Tu as rempli ta part du marché. » Fit-il avec un léger sourire en coin avant de lui tendre le bouquet de roses. « Dépêche toi de le mettre dans un vase, une limousine nous attend. » Oui, il avait loué une limousine pour la soirée, ou plutôt un chauffeur puisque le véhicule appartenait à son père. Rien de grandiose en soi, étant donné le milieu dans lequel vivait la plupart des élèves à Yonsei, mais c’était quand même pas mal.

Here you go

Toute la journée elle s’était demandé où est-ce qu’il allait l’amener. Mais ce n’était pas évident lorsqu’on ne connaît pas la personne en ce sens. Du coup, cette ignorance l’avait fait longuement hésiter sur ce qu’elle devait porter. Chic ou sexy ? Une robe ou un jean propre ? Pendant un long vingt minutes elle avait sorti des vêtements pour les ranger et finalement les ressortir pour les re-ranger. Des soupirs nombreux s’étaient fait et l’impatience se présentait de plus en plus. Au final, elle opta pour quelque chose qui était un peu passe-partout. Avec tout ça, Mi Kyung jeta un coup d’heure à l’heure trouvant que celui-ci avançait trop rapidement. Et dans le temps de terminer de se pomponner la sonnette se fit retentir. Il était à l’heure, c’était déjà ça. Elle ferma donc les lumières de sa maison, rangea vite fait ce qui traînait et prit le pas rapide jusqu’à sa porte. Elle l’ouvrit. Tout comme lui, elle dévisagea de haut en bas le jeune homme. « Tu as rempli ta part du marché. » Elle sourit. Encore heureux ! Bien qu’elle aurait trouvé cela bizarre qu’il décide de la laisser chez elle juste parce qu’elle ne se serait pas vêtu à son goût. Dans tous les cas, la demoiselle s’apprêta à sortir de sa maison, mais voilà que Gabriel lui sorti de derrière son dos un bouquet de roses. Et pas n’importe lesquelles; juste comme elle les aimait. Pas besoin de dire qu’elle eut un instant de surprise. Faut dire qu’elle ne s’y en attendait pas. D’ailleurs, elle se sentie un peu nulle car avec ça, elle n’avait rien pour lui. Sans plus attendre, elle s’empara du bouquet, le remerciant. « Dépêche toi de le mettre dans un vase, une limousine nous attend. » À nouveau, elle le regarda étonnée. Une limousine ? Vraiment ? Elle s’étira vite fait le cou pour voir qu’il ne blaguait pas. Et il ne blaguait pas. Hors, elle fit demi-tour et alla mettre les roses dans de l’eau pour finalement quitter son appartement aux côtés du garçon.

Ce fut donc agréablement surprise qu’elle monta dans la limousine. Elle n’avait jamais embarqué dans ce genre de chose et pour être franche, elle adorait. C’était grand, spacieux et intime. Bien que le fait de savoir où ils allaient la titillait, Mi Kyung préféra se taire. Elle ne voulait pas embêter le garçon avec ça, même si c’était plutôt difficile de voir à l’extérieur à cause des vitres teintées. Comme à l’habitude, un silence de contemplation s’installa entre eux. La jeune fille amena donc ses mains à ce qu’il portait au cou afin de le lui replacer et avança son nez à son t-shirt pour finalement lâcher dans un petit sourire... « Tu sens bon… »

En fait, Gabriel avait en quelque sorte pris la chose comme un jeu. À savoir qu’il devait lui en mettre pleins les yeux, et visiblement pour le moment, il réussissait plutôt bien son coup. Mais Mi Kyung n’avait encore rien vu. La limousine n’étant presque qu’un simple amuse-bouche. Comme un véritable gentleman, il lui ouvrit la porte, la laissant entrer la première, avant de s’installer à ses côtés, prenant évidemment soin de coller sa cuisse à la sienne. Elle était véritablement belle ce soir, une toute autre jeune femme. Élégante, jolie, sexy sans être vulgaire. Totalement à son goût en fait. Il baissa les yeux lorsqu’elle approcha ses mains de son foulard pour le replacer. Discrètement, il les releva ensuite après quelques secondes, observant le visage de la jeune femme. Evidemment qu’il sentait bon, ce parfum avait coûté une petite fortune quand même. Un peu comme tout ce qu’il avait mis en place pour cette soirée d’ailleurs. Glissant sa main dans son cou, venant chatouiller sa nuque du bout des doigts, il l’invita ainsi à le regarder droit dans les yeux. « Tu es somptueuse, Mi Kyung. » Souffla-t-il avec un sourire enjôleur. Le jeu reprenait. Il se pencha vers le côté, appuyant sur un bouton qui fit sortir d’un petit meuble deux coupes en cristal, il ouvrit ensuite la porte juste en-dessous et prit une bouteille de champagne. Avec adresse, il l’ouvrit, et remplit les deux verres. Il en donna un à Mi Kyung et prit le sien. « Si ta soirée n’est pas parfaite, je fais ce que tu veux et ça durant une semaine entière. » Il leva son verre, et ils trinquèrent ensemble. Gabriel était sur de gagner, c’était bien pour ça qu’il lançait ce petit pari.

Le trajet dura une bonne dizaine de minutes, peut être plus. Quand enfin le véhicule s’arrêta, Gabriel se dépêcha de sortir le premier, de faire le tour afin d’ouvrir lui-même la porte à Mi Kyung. Ils étaient devant un restaurant assez réputé de la ville, pas le plus cher ni le plus connu, mais tout de même, il fallait réserver pour avoir une table normalement. Mais Gabriel savait faire jouer de ses relations et de celles de son beau-père. « Nous y voici, princesse. » Ils pénétrèrent ensemble dans le restaurant. Nouvelle surprise. Celui-ci était totalement vide. Aucun client. Juste les serveurs derrière le bar. D’ailleurs, Gabriel les salua un à un, avant d’aller de lui-même à la table qui leur était destiné. Il tira sur la chaise pour que Mi Kyung s’installe, avant de prendre place en face d’elle. Il posa ses coudes sur la table, joignit ses mains pour y faire reposer son menton et ancra son regard à celui de son amie. « Alors ? »

« Tu es somptueuse, Mi Kyung. » Elle avait fixé son sourire lors de quelques seconds seulement, histoire de ne pas rougir à nouveau, même si cela lui arracha aussi un sourire en retour. Si elle avait des sentiments pour Gabriel ? Pas forcément. Disons plutôt une forte attirance physique, comme lui aussi semblait en avoir. Ou du moins, comme elle croyait qu’il en avait. Parce que mine de rien c’était difficile à dire. Toutefois, dans le temps de se remettre d’une surprise, une autre apparaissait comme celle des coupes et du champagne. Vraiment, il faisait tout pour qu’elle ne sache pas quoi dire à tout coup. « Si ta soirée n’est pas parfaite, je fais ce que tu veux et ça durant une semaine entière. » Elle ne dit rien, attendant qu’ils trinquent et boivent une gorgée avant de dire quoique ce soit. « C’est déjà au-delà de mes attentes. » Pour être franche, Mi Kyung n’avait jamais vraiment eu de traitement de la sorte. Hors, il était un normal qu’elle se sente un peu mal à l’aise dans tout ça. Mais cela allait certainement lui passer. D’autant plus que même s’il lui avait dit qu’il n’y avait aucune raison précise pour qu’il fasse tout ça pour elle, au final, elle était convaincue que c’était faux. Elle ne saurait toutefois dire quoi, mais disons qu’elle ne s’attendait pas vraiment à ça de la part de quelqu’un qu’elle connaît à peine.

Elle pouvait sentir la limousine ralentir de plus en plus et c’est là qu’elle se dit qu’ils devaient sans doute être arrivés à destination. Destination dont elle ignorait toujours. Gabriel se dépêcha alors de sortir de la limousine tandis que celle-ci fouilla rapidement dans son sac pour s’assurer que tout ce qu’elle avait apporté y était toujours. Puis lorsque la porte s’ouvrit, elle sorti à son tour. Devant eux se trouvait alors un restaurant qu’elle connaissait de nom seulement. Disons qu’il avait une certaine réputation. Elle sourit dans le vide. Évidemment, un souper ! Mais encore, avec tout ce qu’elle venait de voir de sa part, elle doutait que cela n’allait pas être un souper normal. Ainsi donc, ils prirent le pas ensemble et à sa plus grande surprise, celui-ci était vide. D’accord, il avait réservé le restaurant pour eux deux. Puis sans plus attendre, elle prit place sur la chaise qu’il venait de tirer pour elle. « Alors ? » Elle se mordit la lèvre avant de le regarder. « Alors ? Mhhh…… je vais te dire franchement comment je me sens. D’abord, je suis agréablement surprise, parce qu’on ne se connaît pas encore beaucoup et que je m’attendais plutôt à une soirée ordinaire. Alors cela m’amène à croire qu’il y a probablement une raison pour laquelle tu fais ça. Mais en même temps, ça me met un peu mal à l’aise, parce que moi je n’ai rien à t’offrir de la sorte. Tout ça me donne l’impression qu’on sort ensemble, parce que c’est hyper galant et… romantique. Mais je sais que ce n’est pas le cas. Alors en gros, j’apprécie énormément, même si je ne suis pas trop sûre de comprendre. »

Gabriel avait le don pour mettre les jeunes femmes comme elle dans l’embarras. Comme dit, c’était un petit tour qu’il avait réservé à bien d’autres, mais cette fois-ci, c’était légèrement différent parce que beaucoup plus exagéré et surtout, pour une fois son objectif n‘était pas de la mettre dans son lit. Ah, heureusement qu’il avait un compte en banque bien rempli grâce à papa, sans quoi, il ne pourrait pas autant s’amuser. La soirée promettait d’être riche en émotions, il avait hâte qu’ils arrivent à la deuxième partie de celle-ci d’ailleurs. En attendant, il décida de demander à Mi Kyung ce qu’elle pensait de tout cela. Était-ce trop ? Ou alors pas assez ? Si ce n’était pas assez, Gabriel pouvait toujours s’arranger pour en rajouter. Il l’écouta attentivement, son menton toujours posé sur ses mains et son regard toujours aussi pénétrant sur elle. Il avait donc réussis son premier but, la perturber au plus haut point. Elle ne savait pas ce que cette soirée voulait dire mais en même temps elle ne pouvait qu’aimer. « Tu découvriras très vite que je ne suis pas ordinaire. » Si ce n’était pas déjà fait. Avec l’étrange jeu qu’ils jouaient ensemble, elle devait déjà avoir réalisé qu’il était un jeune homme un peu particulier dans ses relations avec les autres. Un coup c’est oui, et l’autre c’est non. Tout ça pour garder éloigner, pour rester protégé. Il marqua une pause pendant que le serveur venait apporter leurs apéritifs, à savoir deux beaux cocktails. Mi Kyung ne pourrait pas choisir le plat de ce soir, c’était Gabriel qui l’avait commandé la veille. Quand l’inconnu s’en alla, il baissa les yeux vers son verre tout en demandant tout à fait normalement « Cela te plairait qu’on sorte ensemble ? » Gabriel n’avait pas peur de poser ce genre de questions, de peut être la mettre encore plus mal à l’aise. Il n’avait pas non plus peur qu’elle prenne cela pour une proposition, car bien sur, ça n’en était pas une.

Leurs cocktails descendus, Gabriel leva la main pour appeler le serveur afin qu’il serve le vin, et surtout l’entrée. Les plats arrivèrent, en même temps que la bouteille. Deux serveurs s’occupant désormais d’eux. Tandis que l’un servait le vin, l’autre posait les assiettes, tout ça sous l’œil très critique de Gabriel. Ils savaient que le jeune homme était un client à ne surtout pas décevoir. Pour être sur que cela plaise à Mi Kyung, Gabriel avait demandé un repas coréen. Alors il lui fallait sortir les baguettes, ce avec quoi il n’était malheureusement pas très à l’aise. Il se débrouillait bien, mais cela se voyait qu’il n’en avait pas l’habitude. « Dis-moi n’importe quoi sur toi, ce que tu veux. » Il voulait en savoir un peu plus. « Si tu es sage, je te dirais quelque chose sur ma personne. »

Mi Kyung n’avait pas peur de dire les choses non plus. Au contraire, elle aurait très bien pu avouer à Gabriel que c’était une soirée parfaite et qu’elle était la plus contente des jeunes femmes. Mais cela manquerait de réalisme et c’est pourquoi elle avait préféré lui dire franchement. De toute façon, il n’y avait rien de blessant ni de méchant. Juste beaucoup de confusion. Et à ce point, elle pouvait maintenant dire que c’était ce qu’il semblait vouloir car il aurait été très claire, autrement. Ainsi, il lui avoua qu’il n’était pas ordinaire. Ça, Mi Kyung l’avait déjà remarqué et ce n’était pas forcément pour lui déplaire. Du coup, elle afficha un air lui disant qu’elle avait bien compris que ce n’était pas le cas. Certaines personnes étaient beaucoup plus faciles à déchiffrer que les autres, mais Gabriel n’en faisait pas parti. Suivi ensuite l’arrivé de l’apéritif qui consistait à être des cocktails, quelque chose qu’elle aimait bien. Elle prit alors une gorgée dans le sien tandis que son regard se posa sur Gabriel, voyant qu’il reprenait parole. « Cela te plairait qu’on sorte ensemble ? » Elle s’étouffa avec sa gorgée, s’emparant rapidement de la serviette à sa disposition pour la mettre devant sa bouche. « Quoi ? » En fait, non, elle avait bien compris. Seulement, pourquoi cette question ? Parce que là, ça lui paraissait vraiment bizarre qu’il lui demande ça alors qu’ils se connaissaient à peine. Et encore une fois, elle était complètement dans l’embarras. « Selon tes impressions, est-ce que j’ai l’air d’une fille qui veut sortir avec toi ? » dit-elle en buvant une seconde gorgée, les yeux toujours rivés sur lui. Elle préférait lui renvoyer la question sous une autre question, car elle était convaincue que c’était une sorte de question piège. Et puis, cela lui permettra peut-être de voir ce qu’il pense d’elle.

Par la suite, ce fut leur repas qui arriva ainsi qu’une bouteille de vin. Elle attendit alors qu’on enlève le couvercle de sur les plats pour finalement voir que c’était un plat Coréen. Elle sourit. Déjà, l’odeur du plat à ses narines lui donnait davantage l’appétit. « Dis-moi n’importe quoi sur toi, ce que tu veux. Si tu es sage, je te dirais quelque chose sur ma personne. » Elle hausse les sourcils et gonfla à nouveau les joues. Lui dire quelque chose sur elle… C’était difficile à quelque part, parce qu’elle ne savait pas exactement ce qu’il voulait entendre et surtout à en rapport avec quoi. Voulait-il quelque chose de personnel ou juste… une anecdote ? « Mh… je me suis déjà fait mettre dehors de mon lycée à cause de l’arrogance que j’ai eu avec un professeur. Mais ça date. J’ai pas mal changé depuis. » Elle continua de regarder Gabriel. Cela faisait parti de ses folies de jeune adolescente et si c’était à refaire, elle ne le referait pas. Disons qu’elle avait eu sa leçon ce jour-là. « À toi. »

Bingo ! Sa petite question avait eu l’effet escompté. D’ailleurs, il ne put s’empêcher de rire, se cachant avec sa main pour pas qu’elle ne le prenne trop mal. Si elle avait une telle réaction, c’était bien qu’il lui plaisait, sans quoi elle se serait contentée de lui balancer au visage qu’il était fou ou tout autre chose du même genre. De toute façon, Gabriel ne doutait pas de son pouvoir de séduction, plus encore, il adorait s’en servir. Néanmoins, il ne s’attendait pas à ce que la demoiselle lui renvoie aussi facilement et aussi bien la balle. Cela ne le déstabilisa pas pour autant, il était juste un peu surpris. Trop habitué à ce qu’elle se mette juste à rougir et à bafouiller. Là, elle venait de le remettre en quelque sorte à sa place. « Toutes les filles aimeraient sortir avec moi. » Il marqua une pause, s’adossant contre sa chaise. «  Rien que pour tout ça. » Il faisait ici allusion à tout ce qu’il avait organisé pour elle. Quant au fait qu’il se vantait ouvertement, et bien, cela aussi faisait parti de son caractère. Il était assez sur de lui, et savait parfaitement que son physique était plus qu’avantageux. Alors il n’allait pas nier.

Leur soirée débutait calmement, l’entrée venait d’arriver, et histoire qu’un lourd silence ne s’installe pas - même si entre eux aucun silence n‘était vraiment gênant - , Gabriel lui demanda de raconter n’importe quoi sur elle. Si déjà il dépensait de l’argent pour ses beaux yeux, autant en savoir plus. Les quelques discussions qu’ils avaient à bibliothèque n’étant pas du tout suffisantes pour cela. Il l’écouta donc raconter sa petite anecdote. C’était mignon. Enfin, se faire virer de cours n’avait rien de mignon, mais il trouvait cela ainsi parce qu’il avait extrêmement de mal à l’imaginer arrogante alors qu’il avait tant de facilités à la dérouter. « J’ai quelques difficultés à imaginer la scène, mais pourquoi pas. » Il haussa les épaules, portant son verre de vin à ses lèvres, buvant plusieurs gorgées avant de le reposer. Il reprit la dégustation de son plat, feintant d’avoir oublié qu’il devait lui aussi se dévoiler un peu. Chose qu’il n’aimait pas faire bien évidemment. Alors il ne disait que le stricte minimum. « Je suis né en France et j‘y ai toujours vécu, d‘où mon prénom. J’ai la double nationalité en fait. » Il haussa les épaules, comme si c’était quelque chose de normal. Mais le fond de l’histoire était floue, et en général, il ne l’expliquait pas.

« Toutes les filles aimeraient sortir avec moi. Rien que pour tout ça. » Elle commença à manger quelques bouchées. C’est vrai qu’il ne devait pas laisser bien des filles indifférentes. Qui n’aimerait pas être traité comme elle l’était en ce moment ? Déjà ça, il avait bien de l’avance sur d’autre, mais… « En tout cas, si je sortais avec toi, y aurait plus que juste « ça » comme raison… » fit-elle tout innocemment avant de se replonger dans son plat, l’air de rien. Oui, elle aimait bien être mystérieuse aussi de temps à autre, histoire de le laisser être pensif comme elle l’était depuis le début. Quant à elle, disons que son physique aussi l’avantageait. Toutefois, cela avait aussi ses désavantages comme le fait que de nombreux garçons la fréquentaient simplement pour son physique. Disons qu’elle était plus que juste une belle fille, mais il semblerait que le reste passait trop souvent inaperçu.

Il parvint à lui décrocher un sourire lorsqu’il lui dit qu’il avait du mal à s’imaginer la scène. C’est vrai qu’en y repensant, elle avait l’impression que ce n’était pas d’elle qu’il s’agissait, et pourtant… elle avait gardé un peu de ce caractère encore aujourd’hui. Gabriel n’en avait simplement pas encore vue la présence et cela n’en était pas nécessaire. « Je suis né en France et j‘y ai toujours vécu, d‘où mon prénom. J’ai la double nationalité en fait. » À son tour, il lui révéla quelque chose aussi. Bon, ça, elle savait qu’il n’était pas totalement d’ici puisque le nom Gabriel n’était en rien un nom de ses origines. Elle grimaça. « Je m’attendais à quelque chose de plus… excitant que ça. Là, tu me prouves que t’es ordinaire mh mh. » fit-elle de façon légèrement provocante, histoire de l’embêter un peu. N’était-il pas celui qui tout à l’heure disait ne pas être un garçon ordinaire ? Elle bu un peu de son vin, ses yeux le fixant toujours. Elle s’était attendue à ce qu’il se reprenne mais ce ne fut malheureusement pas le cas. « Allez, dis-moi quelque chose de moins évident sur toi. Quelque chose d’un peu plus personnel, comme moi. Ce n’est pas juste sinon. » Le tout fut dit avec un petit sourire. Elle réalisa alors que peut-être n’aimait-il pas parler de lui, mais tout de même, juste lui dire quelque chose de drôle ou de gênant n’avait rien de mal non plus. Finalement, elle tenta de commencer à en dire un peu plus sur elle, peut-être qu’après ça, il lui dira autre chose à son tour. « Je viens d’une famille recomposée. On est sept enfants, dont quatre frères et deux pestes de demi-sœurs. Et si j’ai fuit le nid familiale c’est parce que j’avais envie d’avoir ma liberté. »

Gabriel leva un sourcil, dommage que la demoiselle laisse autant sa phrase en suspend. Il aurait aimé connaître les autres raisons qui faisaient qu’éventuellement, elle apprécierait le fait de sortir avec lui. Ainsi, il aurait pu toutes les détruire mentalement. Parce que Gabriel avait beau la traiter comme un petite princesse, la vérité, c’était que quand il était comme un couple, il oubliait totalement le romantisme et la galanterie. Peut être que d’ailleurs, c’était une des nombreuses choses qui faisaient que les filles partaient, trop déçues par son attitude. Mais il ne promettait jamais rien pourtant. Pas de mots doux, pas de « je t’aime », très peu de preuves d‘amour, rien qu‘une fille ne puisse apprécier en somme. Surtout que c’était en total opposition avec sa façon de séduire. Comme là, il pouvait être très tactile avec Mi Kyung, mais si ils se mettaient à sortir ensemble, comme un vrai petit couple, il ne la toucherait presque plus. « Ai-je le droit de connaître certaines de ces raisons ? » Demanda-t-il histoire de continuer dans son jeu, et de la laisser croire que cela l’intriguait. Parce que dans le fond, il s’en fichait. Il savait qu’il était irrésistible.
Malheureusement pour la belle, si elle s’attendait à plus que ça, c’était raté. Gabriel ne dévoilait jamais, ne serait-ce qu’un tout petit détail, de plus que cela. Il ne supportait pas de parler de sa famille, ces gens qui lui avaient menti. Et surtout, en le faisant, il avait l’impression d’être faible. Car oui, sa plus grande faiblesse était là. Dans son passé, dans son présent, et un peu dans son avenir aussi. Dans toute sa personne en fait. Alors il baissa les yeux alors que la jeune femme en réclamait plus. Il ne les releva que lorsqu’elle se mit à parler d’elle. Il sourit très légèrement, alors il y en avait d’autres des cas bizarres comme le sien ? Il soupira doucement, sentant que la balance était déséquilibré. Il termina son verre de vin d’une traite, et tout en jouant avec la nourriture de la pointe de ses baguettes, reprit la parole sans même lever les yeux vers Mi Kyung. « Mon père est mort avant que je sois né. Et celui que je pensais être mon géniteur, n’est qu’en fait un imposteur. » Il souffla, un voile de tristesse semblait s’être glissé sur ses yeux sombres. « Quant à ma mère, elle est décédée d’un cancer il y a de ça quatre ans. Alors inutile de me dire que tu es désolée. » Il releva son visage vers la jeune femme, se força à sourire et termina. « Sinon, j’ai une grande sœur, et un grand frère. » Rien de mieux pour plomber l’ambiance, pas vrai Gabriel ? Alors pour que tout passe, il se dépêcha de finir son repas, de renfiler son masque de jeune homme insensible et demanda le plat principal.

Ils furent servis une petit demi-heure plus tard. Ils mangèrent dans le calme, et Gabriel avait recommencé son petit jeu de regard. Un de ses pieds s’était même avancé, jusqu’à être entre ceux de la jeune femme. « On va en boîte après. » Et non, elle n’avait pas le choix. C’était une affirmation, et ça devait se passer ainsi depuis le début. Alors souriant doucement, il ajouta. « On va boire aussi. » Il plissa les yeux. « Beaucoup boire. » Ayant terminé son assiette, il la poussa très légèrement sur le côté. « Est-ce que tu vas tenir le coup ? » Bah oui, ils avaient déjà bu une coupe de champagne chacun, un cocktail, du vin. Si en plus après Gabriel rajoutait une couche, ça allait mal finir. Et pour tous les deux d’ailleurs.

Les autres raisons ? Cela pouvait paraître étrange, mais il ne fallait pas s’attendre à ce que ces raisons soient des plus positives. En fait, si en général les filles aimaient les mecs tendres, attentionnés et tout le tralala, Mi Kyung elle, préférait les garçons un peu plus… bad boys. Était-ce le cas de Gabriel ? Pas tout à fait. Seulement, elle ne pouvait vraiment dire les mots exacts pour décrire ces raisons. Parce que c’était plutôt complexe. D’accord qu’à ce point de vue-là, Mi Kyung était différente. Les relations trop parfaites la lassaient en fait. Elle aimait le romantisme et la galanterie, certes, mais pas quand il ne s’agissait que de ça. Et heureusement, ce soir lui donnait déjà une bonne dose. « Ai-je le droit de connaître certaines de ces raisons ? » Elle se pinça les lèvres en affichant un petit rictus. Puis comme à l’habitude lorsqu’elle faisait mine de réfléchir, sa bouche se tordit. Finalement, elle haussa les épaules. « Malheureusement… » Quoi ? Elle se devait bien de garder certaines choses pour elle.

Légèrement pensive, elle profita de ce tout petit instant de silence pour terminer son repas qui était d’ailleurs un vrai délice. Faut croire que le garçon avait été très exigeant sur le coup. Enfin, sur la soirée en elle-même. Les fleurs, la limousine, le champagne et tout… elle n’avait absolument rien demandé. Et elle était consciente que de nombreuses filles auraient souhaité être à sa place en ce moment. Mais bon, c’était sa soirée, pas la leur. Son repas terminé, la demoiselle se cala dans sa chaise, posant son regard sur le garçon qui n’avait pas tout à fait terminé. Elle s’était bien aperçue de son changement d’air soudain, mais au final, elle eut raison; lorsque l’on se confie à quelqu’un, cette personne est ensuite plus apte à se confier à nous. Une sorte de confiance aveugle. « Mon père est mort avant que je sois né. Et celui que je pensais être mon géniteur, n’est qu’en fait un imposteur. Quant à ma mère, elle est décédée d’un cancer il y a de ça quatre ans. Alors inutile de me dire que tu es désolée. Sinon, j’ai une grande sœur, et un grand frère. » Elle l’écouta, le laissant parler. Elle regretta presque de lui avoir demandé, mais s’il n’avait pas voulu lui parler de ça, il aurait tout simplement choisi de lui dire autre chose. Car après tout, elle lui avait simplement demandé de lui dire un truc sur lui, elle n’avait pas spécifié en rapport avec sa famille. Et juste pour ça, un petit sourire apparu. Un sourire un peu triste qui consistait plutôt à supporter le garçon. Quoiqu’il en soit, elle n’en demanda pas plus, ni même ne posa de question. Ce serait idiot de le forcer.

Quelques instants plus tard, ce fut le plat principal. Bien que son appétit commençait à être contenté, elle se força tout de même pour manger la moitié de celui-ci. À ce moment-là, elle sentie le pied de Gabriel entre les siens. Et si sur le coup elle croyait qu’il l’avait simplement accroché en changeant ses jambes de position, elle réalisa que ce ne fut pas le cas. Il lui avoua alors qu’ils allaient aller en boîte. À quelque part, elle s’en était douté puisque normalement, c’est ce que les jeunes de leur âge aiment faire lorsqu’ils sortent. « On va boire aussi. » Elle hocha de la tête en guise d’accord. Le contraire l’aurait surprise. « Beaucoup boire » Son regard se releva vers le sien tandis qu’elle fronça les sourcils. Le fait qu’il insiste lui paraissait tout de même un peu étrange. « Est-ce que tu vas tenir le coup ? » Personnellement, Mi Kyung n’était pas le genre de fille qui buvait énormément en tant normal. Lorsqu’elle sortait c’était souvent deux verres, voir trois. Plus que ça c’était plutôt rare. Bien que là, elle avait atteint la limite de ce qu’elle buvait en général. « Tu veux vraiment que je sois soûle ? » Parce qu’avec ce qu’il venait de lui dire, c’était tout comme.

À sa dernière question, Gabriel hocha la tête de bas en haut. Oui, il comptait réellement la faire boire jusqu’à ce qu’elle soit ivre. Non pas dans le but de profiter d’elle, juste parce qu’il était curieux. Encore une fois. Il voulait savoir si la jeune femme était aussi sage qu’elle ne le paraissait ou si elle avait un petit côté sauvage bien caché. En fait, dans les deux cas il trouverait ça terriblement mignon. Il leva un peu la main pour demander au serveur d’apporter le dessert. Un dessert qu’ils dégustèrent en papotant de tout et de rien. Gabriel passait une bonne soirée, malgré l’épisode où il avait parlé de sa famille. Pourquoi avait-il fait cela d’ailleurs ? Allez savoir. En tout cas, il sentait que leur petite virée en boîte allait être plus qu’amusante. Il comptait bien s’éclater un maximum. Et pourquoi pas danser collé serré avec la belle Mi Kyung ? Ça ne fera de mal ni à l’un, ni à l’autre.

Lorsque le repas fut terminé, il se leva, et dit au revoir à tous les serveurs, les remerciant. Ils sortirent, et rejoignirent immédiatement la limousine qui allait les conduire vers un autre endroit. Une fois sur la banquette arrière, Gabriel se laissa tomber sur le côté, posant sa tête sur les cuisses de Mi Kyung. Gêné ? Gabriel ne savait pas ce que cela voulait dire être gêné. « Y-a-t-il eu beaucoup d’hommes dans ta vie ? » Demanda-t-il tout en la regardant d’en bas. Encore une fois, c’était une question un peu étrange, mais il voulait réellement savoir. Était-elle une petite fleure bleue ou pas du tout ? Gabriel se rendait compte que décidemment, ils ne se connaissaient que très peu.
Ils arrivèrent à destination assez rapidement. Comme précédemment, Gabriel fit le tour pour ouvrir à son amie. Cette fois-ci, au lieu de juste marcher à ses côtés, il lui prit la main et l’entraina avec lui. Il ne fit pas la queue comme tous les autres, il n’avait pas besoin de cela lui. Il passa directement devant les vigils, et ils entrèrent dans l’endroit bondé de monde. La musique était extrêmement forte, comme dans toutes les boîtes de nuit. Alors d’un signe de tête, il désigna le bar à Mi Kyung. Deux verres pour commencer, deux. Gabriel prit le sien, le vida d’une traite comme il le faisait toujours, n’incitant néanmoins pas Mi Kyung à faire de même. Comme il y avait du bruit, ils devaient se tenir très proche pour parler, et pour tout dire, Gabriel n’avait toujours pas lâché la main de la jeune femme. Il se pencha à son oreille, et éleva la voix pour qu’elle l’entende. « Tu es à moi ce soir. » Il l’embrassa juste derrière son oreille avant de lui sourire. Cette phrase avait beaucoup de sens différents. Gabriel en était parfaitement conscient, c’était voulu, et peut être même pensé. Les verres s’enchaînaient, et après quelques minutes, il était temps d’aller danser. Alors vidant un petit dernier, il tira sur la main de Mi Kyung l’emmenant au centre du dancefloor. Pas timide pour un sous, Gabriel passa une main dans le bas de son dos, l’attirant contre lui dans un geste un peu brusque.

Le dessert avait été le moment le moins long. Peut-être parce que tout deux commençaient à avoir envie de bouger un peu et de faire autre chose. Et tout comme lui, elle se demandait bien comment il était lorsqu’il abusait de l’alcool. En ce qui la concerne elle, elle avait pas mal toujours été raisonnable. C’était plutôt elle qui raccompagnait ses amis chez eux ou qui s’occupait d’eux lorsqu’ils avaient trop bu. Faut dire que même si elle aimait faire la fête, elle ne la faisait malheureusement pas très souvent. Et qu’en tout, elle devait avoir été soûle que deux fois. Et ces deux fois furent à son anniversaire où ses amis ne cessaient de lui payer des cocktails. Avec la pression, elle se sentait obligé d’agir.

Ils s’étaient finalement rendus dans la limousine, prêts à aller vers la boîte en question. En attendant, Mi Kyung regardait à l’extérieur. Ou du moins, en direction de l’extérieur puisqu’elle ne pouvait pas vraiment voir. Sa tête changea automatiquement de direction alors qu’elle sentie le garçon déposer sa tête sur ses cuisses. Par réflexe, la demoiselle vint simplement lui jouer dans les cheveux avec l’une de ses mains, les entremêlant dans ceux-ci. « Y-a-t-il eu beaucoup d’hommes dans ta vie ? » Son regard se reporta vers l’extérieur. Malgré le nombre de garçon qui lui tournaient autour, il y en avait eux que deux qu’elle pouvait qualifier comme relation amoureuse. Et en ce qui concerne les aventures d’un soir ? Une seule qui fut avec son meilleur ami alors qu’elle n’était même pas majeur. Tous les autres, elle les avaient rembarrés pour diverses raisons. Qu’on ne vienne pas dire ensuite qu’elle était une fille facile. « Deux relations amoureuses et une seule aventure d’un soir. » Si elle avait honte d’un chiffre si bas ? Pas du tout. Au contraire, cela prouvait qu’elle avait des valeurs et qu’elle ne se rabaissait pas à n’importe qui. « Et toi ? »

Quelques dizaines de minutes plus tard, ils furent finalement arrivés à destination. Encore une fois, Gabriel sorti plus vite qu’elle et vint lui ouvrir la porte tel un gentleman. Elle le laissa lui prendre la main pour ensuite l’amener à l’intérieur tandis que ses yeux s’attardaient à la file. Vraiment, il devait avoir de nombreux contacts pour que tout se passe de la sorte depuis le début. Ou alors, il était un très bon dealer lorsque vient le temps de faire des ententes. Ils venaient donc de franchir la porte et la musique venait enterrer le moindre bruit, comme à l’habitude. Cela faisait un moment déjà qu’elle n’avait pas dansé dans un tel endroit. N’empêche, elle qui croyait qu’ils allaient d’abord sur la piste de danse se retrouva finalement devant le bar. Elle ne fit que se mettre légèrement derrière lui alors qu’il commanda, histoire de montrer au barman qu’ils étaient ensemble. Puis en à peine une minute, la demoiselle se retrouva avec son premier verre – qui constituait en fait à être son quatrième considérant les trois autres d’avant – de la soirée. Elle écarquilla les yeux en le voyant tout gober d’un coup. Qu’il ne s’attende pas à ce qu’elle fasse ça. Pas avec un quatrième verre. Elle prit une première gorgée dans celui-ci. « Tu es à moi ce soir. » Elle afficha un nouveau petit sourire, ne cherchant pas trop à comprendre le sens. De toute façon, elle ne comprenait déjà pas pourquoi toute cette galanterie tout à l’heure alors… La jeune fille regarda ensuite son ami enchaîner les verres alors qu’elle avait presque fini celui de tout à l’heure. Puis dans le temps de le finir, elle se fit entraîner sur la piste de danse sur laquelle elle se fit brusquement attirée contre le garçon. Si Mi Kyung ne se laissait pas autant aller en alcool, elle le faisait toutefois en dansant. Des mouvements de hanches, des vagues, des petites mains baladeuses, là-dessus, elle savait comment charmer avec son corps.

« Je ne les compte plus. » Souffla-t-il, détournant son regard vers les vitres teintées qui laissaient vaguement apercevoir les rues illuminées de Séoul. Gabriel pensait que quelque chose n’allait pas avec lui, que personne n’était capable de le comprendre, de le prendre tel qu’il est. Tout le monde se lassait du mystère qui l’englobe, de son manque d’attention, et de son mauvais caractère. Depuis le temps, cela ne lui faisait plus rien. Quand la personne le laissait tomber, il souriait presque en se disant que ce n’était qu’une de plus à ajouter sur la liste. Pour cette raison, depuis quelques temps il enchainait les relations d’une nuit, c’était beaucoup plus simple. Il releva son regard vers la jeune femme, elle lui semblait si pure à côté de lui. « Je suis loin d’être l’amant idéal. ». Par là, il lui soufflait de ne surtout rien attendre de lui. Jamais. Parce qu’il ne donnera rien, il ne fera que prendre.

Quand Gabriel n’était pas en cours, il était très loin d’être l’élève modèle. Ce soir, il ne fumerait rien d’illicite, parce qu’il ne voulait pas abuser, mais sinon, il l’aurait probablement fait. Alors la seule chose qui lui montera à la tête, ce sera l’alcool. Il lui en fallait beaucoup pour le mettre à terre, alors il se fichait du nombre de verres qu’il avalait. C’était le moment de réellement profiter. Le moment de découvrir encore plus son amie et ce d’une toute autre manière que précédemment. Il l’emmena avec lui sur la piste, se serrant contre elle, prenant soin de la garder contre son corps. Gabriel n’était pas ce qu’on pouvait appeler un étalon, il était plutôt mince, sans trop l’être tout de même. Par contre il était grand, un peu plus grand que la moyenne. Il était quelque peu surpris de la voir autant se lâcher, et surtout d’être aussi charmé. Il en vint même à se mordre la lèvre en sentant ses mains quelques peu baladeuses sur son corps. Alors elle était capable de ça aussi ? Plus qu’intéressante cette jeune fille. Elle l’épatait de plus en plus. Néanmoins il n’était pas question de perdre le contrôle, mais bien de continuer à jouer avec elle.
Sa main se nicha habilement dans le creux de ses reins, tandis qu’une autre se glissa dans sa nuque, approcha son visage du sien de manière à ce que leurs fronts soient collés. La bouche entre-ouverte, Gabriel respirait de façon irrégulière et son souffle tapait contre les lèvres de la jeune femme. Il eut un léger sourire, allez savoir pourquoi, mais cela lui plaisait énormément de danser avec elle. Peut être qu’il jouait avec le feu en agissant de la sorte, peut être qu’il allait se perdre à force de jouer. Après tout, c’était toujours risqué d’agir de la sorte, c’était ouvrir une porte et laisser quelqu’un rentrer au risque qu’il se sente chez lui et détruise tout. Seulement si cela arrivait, Gabriel n’hésiterait pas à la mettre dehors. Ses lèvres s’amusaient à frôler les siennes, et ce fin sourire y était toujours imprimé. La main dans sa nuque remonta jusque sa joue, tandis que l’autre se logea sur sa hanche. À nouveau sa bouche frôla la sienne, cela pouvait paraître comme un accident tant ils étaient proches et bougeaient, mais évidemment, cela ne l’était pas. Sinon, sa lèvre du bas ne resterait pas accroché à celle du haut de la jeune femme. Puis son visage vint se cacher dans son cou, où là il n’hésita pas à déposer quelques baisers plutôt appuyés, remontant jusqu’à son oreille. Il revint face à elle, gardant la proximité de précédemment, lui souriant d’un sourire plus que charmeur.

En effet, elle avait vraiment l’impression d’être pure à côté de lui. Mais cela n’avait rien d’étonnant pour elle puisqu’aujourd’hui ils étaient nombreux dans son cas à lui. En fait, ce qui était plus rare étaient plutôt les personnes comme elle. Dans tous les cas, il disait ne pas être l’amant idéal. Et cela l’intriguait un peu. Probablement était-il du genre à éviter ses conquêtes ensuite, tout le contraire d’elle. Ou alors, il était le genre de mec typique à ce niveau et préférait recevoir sans ne rien donner en retour. Ou alors c’était autre chose. Mais quoiqu’il en soit, Mi Kyung avait un peu peur du comment allait se finir leur soirée.

Elle était réceptive et pouvait donc s’apercevoir que le garçon semblait en demander un peu plus. De toute façon, n’importe quel homme ayant une fille dansant comme ça à ses côtés jouerait le jeu lors d’un petit moment. Et elle ne savait pas trop pourquoi mais le fait de voir le jeune homme se nicher dans son cou et se mordre la lèvre, l’amusait. Cela l’amusait parce que pour une fois, ça voulait dire qu’elle avait une sorte de contrôle sur lui. Elle continua à danser, jusqu’à lever les yeux vers lui lorsqu’il déposa sa main moite sur sa joue. Son souffle frôlant sa peau ainsi que ses lèvres touchant légèrement les siennes vinrent soudainement lui arracher de long frisson. Puis elle s’arrêta de danser quand celui-ci vint déposer des baisers dans son cou. Elle n’avait peut-être pas bu beaucoup pour lui encore, mais l’alcool avait le temps de commencer à déjà lui donner certains sens plus développés, comme celui du toucher. Automatiquement, sa main vint se poster dans ses cheveux qu’elle caressa du bout des doigts pour ensuite la laisser tomber le long de son corps lorsqu’il se redressa un peu. « J’ai soif… » lui lança-t-elle avant de se retourner pour se diriger à nouveau vers le bar. Là, elle commanda deux trucs pour elle qu’elle but plus rapidement que tout à l’heure. Le truc avec les boîtes c’est qu’il fait très chaud et que l’on devient assoiffé assez souvent, alors on se retrouve à commander de l’alcool. Bref, ses deux verres terminés, elle retourna se trouver une place avec Gabriel sur le plancher. Une place tout près d’un mur, parce que c’est là qu’il y avait suffisamment de l’espace. Mi Kyung se retourna donc vers lui pour se remettre à danser. Elle colla son dos contre le mur, se laissant alors glisser pour ensuite remonter contre celui-ci en se déhanchant, plusieurs fois, avant de sourire au garçon. Par la suite, elle vint coller son dos contre le torse du jeune homme, faisant glisser ses mains le long de ses cuisses à lui au fur et à mesure qu’elle dansait. Celles-ci remontèrent ensuite et vinrent s’emparer de ses mains qu’elle amena sur son ventre, laissant les siennes par-dessus. De cette façon, ils pouvaient suivre le rythme ensemble. Sa tête lourde se laissa tomber par en arrière pour finalement se retrouver dans le cou du garçon. Ce qui par conséquent, lui donnait une très belle vue de son décolleté. De toute façon, elle assumait le fait de danser d’une façon qui pouvait lui être provocatrice, parce que c’est ce qu’elle essayait de faire.

Il ne s’attendait réellement pas à la voir se déhancher sur de la sorte, et fut plus que choqué lorsque soudainement elle le délaissa pour aller se chercher à boire. Il fit quelques pas pour pouvoir la regarder de loin, souriant doucement en la voyant descendre beaucoup plus rapidement deux verres qu’elle venait de commander. Dans ces moments là, Gabriel se disait qu’ils n’étaient jeunes qu’une seule fois, alors qu’ils devaient en profiter un maximum, même si cela signifiait se mettre dans des états pas possible. Que ce soit par alcool, par drogue, par passion et tout ce qui s’y rapporte. La voyant revenir, il la laissa l’embarquer dans un coin de la piste où il y aurait suffisamment d’espace pour eux deux. Et mince, comment était-ce possible ? Après ce qu’il avait tiré comme conclusions sur elle, à savoir qu’elle était terriblement gentille, affreusement mignonne et tellement pure, comment pouvait-elle savoir se déhancher de la sorte ? Oser même le faire. Gabriel était totalement subjugué. Il ne voulait pas rester plus longtemps loin d’elle, et heureusement elle revint se coller à lui. Voilà longtemps que danser avec une femme ne l’avait pas autant émoustillé. Il était dans un tel état qu’il avait besoin de laisser ses lèvres entre-ouvertes pour pouvoir respirer. La mauvaise idée avait été de mettre un haut à manches longues. Sentir son visage dans son cou lui arracha un sourire, et il baissa les yeux vers la jeune femme, puis un peu plus bas, ne se gênant nullement pour se rincer l’œil. Au point où ils en étaient de toute façon.
Il avait pourtant pensé qu’il aurait plus de mal à l’entrainer de la sorte, qu’elle serait plus coincée. C’était une surprise plus qu’agréable pour le jeune Jang qui ne pouvait qu’apprécier le moment qu’il passait avec elle. Il devait faire bien des jaloux. Malheureusement pour les autres, cette nuit, elle lui appartenait. L’attrapant par le poignet, il l’invita à se retourner à nouveau face à lui, l’attirant immédiatement contre son corps. Ses mains glissèrent le long de son dos, s’arrêtant dans sa chute de reins. L’alcool leur montait à la tête, c’était sur. Une de ses mains remonta pour se glisser dans la chevelure de la jeune femme, et à nouveau Gabriel approcha son visage du sien, reprenant le même jeu que précédemment. Mais cette fois-ci, ses lèvres glissèrent sur son menton, qu’il embrassa, descendant lentement jusqu’à son cou, empiétant sur son décolleté. Lorsqu’il revint à hauteur de son visage, il la poussa très légèrement, jusqu’à ce que le dos de la demoiselle rencontre le mur. Leurs bouches à nouveau terriblement proche, les deux jeunes gens à bout de souffle. Gabriel attrapa sa lèvre inférieur entre ses dents, une délicieuse morsure, puis sa bouche frôla à nouveau la sienne. Il souriait contre ses lèvres, il souriait parce qu’il n’allait pas lui offrir ce baiser dont lui-même mourrait d’envie. À la place, il se pencha à son oreille et parla assez fort pour qu’elle l’entende. « Je vais me chercher à boire. » La seconde suivante, il s’était déjà séparé d’elle pour s’éloigner vers le bar et commander une énième boisson alcoolisée.

Le garçon avait voulu voir un autre côté d’elle et il était servit. Et c’était seulement dans ces moments-là qu’il pouvait se rendre compte qu’elle était loin d’être seulement celle qu’il croyait. Si au début, elle avait été dans l’incertitude et dans la prudence en ce qui concernait la fin de cette soirée, là, elle ne s’en souciait plus, préférant se laisser aller. Ça ne pouvait pas vraiment lui faire de mal. Tout à l’heure, elle disait qu’elle n’avait rien à lui offrir de la sorte qu’il avait fait avec elle. Et bien à quelque part, c’était faux. Si l’on se fiait à ce qui se passait en ce moment, il y avait bien ça qu’elle pouvait se permettre. Après tout, il le méritait. Elle ferma les yeux en ralentissant sa danse alors qu’il vint reprendre son jeu. Et plus ce jeu avançait, plus elle aimait. Au bout d’un moment, elle sentie à nouveau son dos rencontrer le mur. S’il savait tout ce que la proximité de leur bouche provoquait chez elle à l’instant… Elle pouvait tenir le coup et ne pas céder, pour le moment. Ses yeux se réouvrirent immédiatement alors qu’à son tour il alla se chercher à boire. En attendant, la demoiselle continua de danser toute seule, sous le regard de deux autres mecs qui ne cessait de la dévisager. Mh, si seulement ils savaient que Gabriel n’était parti que pour quelques secondes… Elle put les voir s’approcher doucement en sa direction pour finalement lâcher prise lorsqu’il revenu vers elle. Là, elle força Gabriel à se pencher vers elle afin de lui dire au creux de l’oreille « Ne me laisse plus seule, parce que je crois que y a d’autre prédateurs qui me veulent en proie. » fit-elle en regardant en direction des deux autres pour reposer son regard dans les prunelles du plus jeune. La musique jouant toujours, Mi Kyung continuant de danser. Seulement cette fois, elle se mit à lui tourner autour en faisant toujours des mouvements de hanches. Puis elle se repositionna devant lui, amenant ses mains dans le bas de son dos. Elle les laissa lentement glisser jusqu’à ses fesses pour les lui empoigner une fois et les remonter dans son dos, sous son chandail. En même temps, son regard n’avait pas lâché le sien. Elle ramena ses mains vers l’avant, afin que celles-ci ne se retrouve sur son torse, sur lequel elle les fit glisser jusqu’à ses épaules pour reprendre une cadence plus rythmé en dansant. Elle lui lança un sourire avant de se déhancher en descendant au sol, tout juste face à lui. Puis dans le même rythme, remonta et rapprocha à nouveau ses lèvres de son oreille. « J’ai envie de prendre l’air. »

Evidemment, Gabriel aurait dû se douter que la jeune femme n’enflammait pas que lui en se déhanchant de la sorte, c’est pourquoi en voyant deux hommes s’approcher dangereusement d’elle, il se dépêcha de terminer son verre pour revenir prendre sa place à ses côtés. Il foudroya littéralement du regard les inconnus qui avaient osé tenter une approche. Gabriel n’était pas costaud du tout, et il n‘avait pas pour habitude de se battre, cependant son regard était si froid qu’il en décourageait souvent plus d’un. Ils reprirent par la suite leur danse là où ils l’avaient laissé un peu plus tôt. Force de constater que Mi Kyung avait encore beaucoup de choses à lui montrer. Si au début, Gabriel menait totalement, il semblait peu à peu se perdre. La faute aux sublimes mouvements de la jeune femme, et à ses mains qu’il pouvait à présent sentir sous son haut, puis sur son torse, ses épaules. Elle était en train de le rendre fou, et encore, c’était peu dire. La voyant descendre jusqu’au sol sans cesser de bouger de façon plus qu’indécente, il se mordit l’intérieur de la joue. Ce n’était pas possible, cette fille-là, c’était le jour et la nuit en même temps. Incroyable. Gabriel avait chaud, tellement chaud à cause d’elle, de la salle, de l’alcool. Et apparemment il n’était pas le seul, alors qu’elle lui avoua avoir envie de prendre l’air, il lui attrapa la main afin de se faufiler avec elle entre les gens.
Une fois dehors, Gabriel lâcha la main de Mi Kyung et prit une grande respiration, avant de se frotter très légèrement les yeux. L’air frais de l’automne lui faisait le plus grand bien pour une fois. Il fixa un point non-existant droit devant lui pendant de longues secondes, se demandant ce qu’il devait faire maintenant Il tourna la tête vers son amie, lui adressant un petit sourire. Il s’approcha d’elle, passant ses mains dans son dos. Il colla son front au sien, fermant les yeux et laissa le silence s’installer. Si vous lui aviez dit la veille qu’il passerait une telle soirée, il ne vous aurait probablement jamais cru. Mi Kyung, sa compagne dans les études. Cette nuit était étrange, vraiment étrange. « Je te ramène chez toi ? » Evidemment qu’il crevait plutôt d’envie de la ramener chez lui, mais bizarrement, il ne se voyait pas la prendre comme une autre. Car déjà là, il risquait de prendre très fortement ses distances avec elle, alors il ne voulait pas à avoir besoin de l’ignorer et éviter de se rendre à la bibliothèque pour ne surtout pas la croiser. Pourtant, Dieu sait comme il voudrait encore profiter de cette belle nuit avec elle.

Y avait pas mieux à dire qu’à l’instant, l’air frais lui faisait un grand bien. Certes, il faisait plutôt froid, mais elle avait eu tellement chaud qu’elle était bien pour l’instant. Elle s’était adossée à un mur de la bâtisse, tout près de l’entrée aux côtés de Gabriel. Gabriel qui vint coller son front au sien pour ensuite lui arracher de nouveau frisson alors que sa main se posa dans son dos. « Je te ramène chez toi ? » Elle recula un peu le visage pour le reculer. Déjà ? Non, il était beaucoup trop tôt. Et sans doute que lui non plus ne voulait pas que tout se termine là. « La nuit est encore trop jeune. » Et c’était vrai. D’habitude, c’était à cette heure-là qu’elle sortait. La main de Mi Kyung vint se déposer sur l’une de ses joues qu’elle caressa doucement. « Et puis... Peut-être que toi, tu m’as donné beaucoup sans que je n’ai rien demandé, mais moi… je suis convaincue que tu n’as pas eu tout ce que tu désires. » lâcha-t-elle lentement dans un murmure. « Et ce que tu désires… » Elle amena lentement son index sur ses lèvres qu’elle vint caresser avec le bout de celui-ci. Par la suite, son visage se rapprocha doucement du sien tandis que ses lèvres vinrent s’emparer des siennes lors de quelques secondes. Un baiser furtif, histoire de le rendre un peu fou. Ce fut par la suite qu’elle reprit sa phrase. « … je crois le désirer aussi. » À ce moment-là, elle s’empara à nouveau de ses lèvres, lui offrant un baiser beaucoup plus fougueux et un peu plus long que le précédent. Puis après une dizaine de secondes, elle recula son visage, se repositionnant devant lui. Son regard était néanmoins toujours planté dans le sien. Ce n’était pas vraiment une question de sentiments, mais plutôt de désire physique, d’attirance. Depuis un moment il n’avait cessé de la provoquer en étant très tactile, alors il fallait bien que le reste sorte quelque part. Elle haussa les épaules. « Mais si tu préfères qu’on rentre chacun de notre côté… » Ses yeux se plissèrent un peu avant qu’elle ne se décolle du mur. Elle prit d’abord un pas lent, puis un second, puis un troisième, pour se retrouver à quelques mètres de lui ensuite. Alors, Gabriel, la balle est dans ton camp. Retiendra, retiendra pas ? Tu sais aussi bien que moi que tu la désires.

Visiblement, il n’était pas le seul à penser que cette nuit ne devait pas encore se terminer, et surtout qu‘elle leur appartenait. Il l’écoutait attentivement, comme hypnotisé par sa voix. Gabriel, n’avait pas fait tout ça dans le but de l’amener dans son lit, par contre, peut être bien qu’il l’avait fait pour la séduire. Mais n’était-il pas en cet instant l’arroseur arrosé ? Tout aussi épris du charme de la demoiselle, qu’elle ne devait l’être du sien. Après tant de jeu, tant de frustration, leurs lèvres se rencontrèrent réellement une première fois. Gabriel en frissonna, mettant cela sur le compte de la température extérieure plutôt fraiche. Puis il sourit doucement à l’aveu de la jeune femme, alors tant mieux si ils étaient deux, cela faciliterait les choses et il ne se sentirait pas coupable. Ou presque pas en tout cas. Il remonta ses mains jusqu’à ses joues, encadrant son beau visage, profitant pleinement des sensations qui s’offraient à lui. Les lèvres de la jeune femme avait encore le goût de l’alcool, et ça n’en était que plus enivrant finalement. Le plaisir fut de courte durée, puisqu’elle s’éloigna. Gabriel leva un sourcil, se demandant à quoi elle jouait. Oui, c’était lui qui se demandait ça, le plus joueur des deux. Il eut un léger rire en entendant ses dernières paroles. Comme si il allait refuser, comme si un homme normalement constitué refuserait. Alors sans un mot, Gabriel lui prit la main, et marcha jusqu’à la limousine qui prendrait du service pour la dernière fois de la soirée.
Il claqua la porte derrière eux, et ne perdant pas une seule minute, attrapa la jeune femme par la nuque, l’amenant contre lui, écrasant ses lèvres contre les siennes. Il s’était beaucoup trop retenu, il était temps de tout lâcher, et surtout de profiter. En plus, il était très légèrement en manque ces dernières semaines, ses cours empiétant sur sa vie privée. L’autre main de Gabriel se logea sur sa cuisse, remontant très légèrement en-dessous de sa robe, et du bout des doigts il caressait sa peau, dessinant des cercles. Ses lèvres jouaient sensuellement avec les siennes, l’embrassant avec une lenteur qui se voulait calculer et quelques fois la pointe de sa langue chatouiller les deux morceaux de chair. Le trajet n’était que de quelques minutes, peut être que le chauffeur se rinçait l’œil à chaque feu rouge, mais peu importe. Plus rien ne comptait.