"Non d'un p'tit canard en sucre... t'es toujours aussi sexy babe". Oui, les longs jours de cours s'étaient enfin achevés sur celui du vendredi. "Regarde ce joli poney bleu! oh et cet hippopobrador!". Il était temps, parce que ça commençait à nuire gravement à ce mec là... "je suis Michel Polnareff et je viens te réveiller!". Grande pièce, vaste, excessivement éclairée pouvant sans grand problème nuire à la vue d'un shooté ou peut être à un des petits vampires s'étant échappé de twilight à cause du scenario tellement pourri. Volets complètement ouverts, p'tit chant des tites tutures et des p'tits klaxon provenant de dehors, réveil qui sonne depuis belle lurette et qui manque de faire une surchauffe à cause du disque qui n'arrête pas de tourner en boucle... ainsi sont reconnus les samedis matins légendaires de chun. Le jeune étudiant qui venait à peine de prendre ses trois jours de repos avait déjà misé le gros lot la veille. Après une telle cuite, impossible de savoir s'il allait pouvoir s'en remettre. Fallait dire aussi que dès qu'il y avait une Vodka dans les parages c'était mauvais et que le nombre de bouteilles vides n'allait pas se contenter du chiffre des unités. « tin' la ferme je t'ai entendu! ». Le réveil avait fait le saut de l'ange à travers la pièce comme à son habitude avant de se ramasser contre la porte de sa chambre. Ne jamais réveiller la bête qui sommeille en lui. Surtout après une cuite, et surtout le matin. Enfin, le matin... il était juste une heure moins le quart. Tout en se démêlant de ses draps, il avait relevé la tête et avait constaté sans aucune surprise qu'il était encore dans une position; non pas suspecte mais encore très originale. « GRRRRRR ». Son estomac criait famine. Oui, la picole s'était bien, mais il aurait peut être du penser à se ravitailler. Chun mit ses chaussons et parti direction la cuisine laissant toujours valdinguer le stupide réveil tueur de sommeil par terre. C'est avec la tête là où nous le pensons tous qu'il préparait son américano et qu'il jonglait avec ses tartines de beurre. Il n'avait pas vraiment eu le temps de ranger son appart' à cause de ses trop nombreuses heures de cours, mais il comptait bien le remettre à jeune dans la journée. Enfin, c'est ce qu'il se disait jusqu'à ce qu'il se souvienne, quelques minutes plus tard, qu'il devait aller rendre visite à Yun Ho dans moins de deux heures. Pas le temps pour les biscottes et la caféine, il aurait tout le temps de manger comme un gros cochon le soir venu, et dans tous les sens du terme. Pour l'instant il devait s'occuper de son logement car s'il ne le faisait pas là, il ne le ferait jamais.

« Ah! ça ça ressemble à un appartement ma foi ! ». Fier de tout avoir relooké de font en comble et ce, en un temps record comparait aux autres fois, il avait donc décidé qu'il allait mené la vie dure à son ami pour le restant de la journée. Tyran ? C'est son surnom oui, mais faut pas croire, c'est une forme d'amour chez lui. Ça l'avait mit de bonne humeur et Yunnie ne devrait blâmer que son appartement pour s'être déranger comme par magie. Il s'était ensuite dirigé vers sa penderie pour enfiler une de ses tenues favorites. Un effort vestimentaire ne tue jamais quelqu'un. Il fit sa toilette "matinale", prit son sac et ses clés puis parti pour rejoindre l'habitation de son hôte qui l'abriterait pour plusieurs heures facile. (...) Après avoir fait une entrée fracassante dans le couloir du dortoir c, il resta appuyé sur le bouton de la sonnette qui marquait 'chambre 102'. Pauvre ami, pourquoi avait-t-il décroché ? Il aurait du comme à son habitude descendre, car oui, rester appuyé sur le bouton, c'est signé chunnie. Signe de reconnaissance. Hormis ça, il l'avait salué comme tout snob l'aurait fait... « WAZAAAAAAAA ! »

Tenue

« Noona! Noona, je m'excuse, d'accord? Ouvre la porte! Noona, mianhe!» Les mains appuyés sur la porte, Yun Hoo frappait doucement sur le bois, mais avec de moins en moins de force. Évidemment, après deux heures, le jeune homme était épuisé. Il était près de quatre heures du matin maintenant, et il était encore assis dans le corridor à la supplier de le laisser rentrer. Min Ki l'avait foutu dehors, encore une fois, pour une raison obscure. Il n'avait ramené personne – oui bon, à part peut-être Chunnie et Hyunnie... - dans leur chambre depuis des jours, du moins pas depuis le fameux épisode de la blonde qui leur avait valu une réconciliation assez intense. Cette nuit-là, il s'était réveillé au sol en train de se faire tirer la jambe par sa noona, à moitié nu, et il avait terminé hors de la chambre, sans vêtements hormis une paire de boxers qui se cachait pas grand chose. Oh certes, Yun Ho aurait pu décider d'aller squatter quelque part, mais il n'avait pas osé, du moins pas habillé comme ça. Pas que ça aurait déplu à certaines personnes, mais bon. Il fini par s'endormir adossé contre la porte et n'ouvrit les yeux que lorsqu'il s'étala sur le dos quand Min Ki décida qu'il était temps de le laisser revenir. Yun Ho ignorait combien de personnes l'avaient aperçu, mais il se précipita à l'intérieur et compléta ses dernières heures de sommeil enfoui sous une tonne de couvertures. Il se réveilla vers midi, pris une douche bien méritée, s'habilla et se fit à déjeuner. Sa coloc était quant à elle introuvable, probablement sortie raconter l'événement de la veille à qui voudrait bien l'écouter...

Il n'avait rien à faire et ne comptait rien faire non plus avant l'arrivée de Lee Chun, préparant seulement le matériel dont ils auraient besoin et quelques recettes originales prises sur internet. Ils s'essayaient parfois à autre chose que des mets Corée et franchement c'était hilarant bien que très formateur pour Yun Ho qui malgré leurs erreurs et les séances qui se terminaient parfois – voire tout le temps – en quelque chose de fort plus intéressant. En tout cas, le reste de la journée compenserait pour sa lâcheté à se cuisiner quelque chose en se réveillant. Lorsque la sonnette annonçant Chunnie résonna à travers l'appartement – car oui, il avait une façon de s'annoncer très particulière – Yun Ho déposa la télécommande sur la table basse et se précipita pour ouvrir. Comme à son habitude, il eut droit à un WAZAAAAA très bien senti de la part du jeune homme, et il l'invita à entrer en levant les yeux au ciel. Le Coréen se rendit jusqu'à la cuisine, après tout son estomac criait famine et il n'avait pas l'intention de perdre une seconde supplémentaire. De l'autre côté du comptoir se trouvait maintenant Lee Chun, un peu fatigué à première vue mais qui aurait tôt fait de se réveiller dans les heures qui suivraient... « T'as faim j'espère, parce qu'on est là jusqu'à ce soir minimum! » dit-il l'air enthousiaste en lui refilant son tablier noir tandis qu'il enfilait celui de Min Ki... rose avec des motifs fleuris. « Omo! J'ai l'air beaucoup trop viril! » rigola-t-il en jetant un coup d'oeil à son reflet dans le grand miroir du salon. Il savait bien qu'elle avait fait exprès de choisir le plus horrible au magasin lorsqu'il lui avait dit qu'il s'en servirait peut-être quelques fois. D'ailleurs, il s'en servait plus qu'elle...

Ce qu'il aimait particulièrement chez Yun Ho, c'était sa connerie légendaire. Il n'y avait qu'à voir la scène qui se présentait sous leurs yeux pour la contempler avec stupéfaction, sans trop grande surprise pour Chunie qui était depuis, habitué. Avant de partir de son appartement, il avait prit le soin de prendre son sac bandoulière accompagné d'un ou deux livres de cuisine qu'il avait feuilleté quelques jours plus tôt. A la carte, cuisine Scandinave et Alsacienne. Récemment, c'est sa cafétéria qui lui avait permit de gouter à une pareil cuisine. Il avait adoré. C'est ce qui l'avait inspiré et il ne comptait pas décevoir son cher ami dans leur combat de coq. Après avoir passé le seuil de la porte, Chun vit un intérieur toujours aussi soigné. Soit Min Ki, l'ex petite amie était derrière tout ça, soit son ami gérait la fougère. Le tablier mit, il contempla Yunie devant sa glace tout en prenant une pose féminine. « oh yeah! Trop viril mon chou! et moi ? ne suis-je pas trop viril comme ça ? ». Il s'était retourner pour donner un petit coup de fessier dans le vent avant de repartir en direction du comptoir où il ouvrit la fermeture éclaire de son sac pour saisir un de ces bouquins empruntés à la bibliothèque de Yonsei. Il avait laissé un marque page à celle qui affichait comme titre 'Krumkaker' soit une recette de gaufrette en cornet. En toute normalité et logique, les ingrédients se résumaient à trois œufs, cent cinquante grammes de sucre, de beurre, de farine, et à une demie cuillerée de café de cardamome, bien sûr, comme d'habitude Chunie avait rajouté sa part de fantaisie avec du coulis de fraise, des marshmallow, et deux boules vanilles, mais pas que. La règle fondamentale de la charte Chunie mentionne bien que quand on parle cuisine avec Yun Ho, il fallait évidemment rajouter des ingrédients tout particulier à l’assiette de son partenaire. Alors il avait pensé à apporter ... du choux fleur mixé et ... du thon pas loin d'être périmé.

Il avait bien sûr pensé à tout, c'est à dire à acheter les ingrédients avant de venir et avait même embarqué quelques petites babioles pour la déco. Etant un futur décorateur d'intérieur, il n'avait emmener de la sous merde. C'était de la marchandise pure et dure. Il se retourna une nouvelle fois vers son ami prit un air assez... comique et lui dit tout en lui lançant un rouleau à pâtisserie. « J'pense que t'es habitué à force... ça va être la guerre men ! ». Il se mit à courir dans l'appartement, poche surgelée à la main, se dirigeant vers le congélateur pour pouvoir mettre les aliments au frais pour conserver tout leur bon gout puis retourna vers son ami. « je sais que tu le sais mais ... là, je suis gonflé à bloc, prépares-toi à te prendre une raclée. » dit-il tout en lui sautant sur le dos et en lui donnant des coups de pieds tel un cheval.

C'était bien évidemment Yun Ho qui gérait la fougère côté entretien ménager. Min Ki avait bien essayé, mais ce n'était définitivement pas un domaine où elle excellait, et bien souvent ses tentatives provoquaient des catastrophes. Comme la fois où en passant la balayeuse, la jeune femme avait aspiré le devoir de quinze pages de son colocataire. Bref, depuis ce moment Yun Ho lui avait interdit de toucher à ne serait-ce qu'un chiffon, et s'occupait tout seul de la propreté de leur espace vital. Il aimait bien ça, et faire la cuisine était un réel plaisir pour lui. Il s'était d'ailleurs donné comme mission de transformer son ex copine en petit cordon bleu d'ici la prochaine année. Les conseils de Keisuke portaient leurs fruits puisqu'il s'était définitivement amélioré depuis qu'il connaissait l'homme, mais Yun Ho appréciait particulièrement ses moments culinaires avec Lee Chun. Pourquoi? Parce que les conneries qu'ils pouvaient inventer étaient infinies, et que ça se terminait chaque fois par des fous rires incontrôlables et des câlins au chocolat. Prenant des poses dans leurs très sensuels tabliers, Chunnie fini par lui demander si lui aussi était viril, tout en se déhanchant allègrement et quittant son poste pour aller vider son sac. « Moi évidemment! Les fleurs sont très tendance, demande à Hyunnie! » Yun Ho faisait vraiment petite femme au foyer avec son tablier, qui d'ailleurs qui allait comme un gant niveau longueur. Le sien était un peu trop grand et lorsqu'il cuisinait il lui arrivait souvent de porter celui de Min Ki. Lorsqu'il était seul, bien évidemment. Voyant que comme à l'habitude, son ami s'était chargé de tout, Yun Ho se contenta d'ouvrir quelques armoires pour en sortir les bols et les ustensiles dont ils auraient besoin, se retournant juste à temps pour attraper le rouleau à pâtisserie qu'il avait risqué de se prendre en pleine tête. Il voulut répliquer en lui balançant une orange, mais Lee Chun l'avait devancé, plus enthousiaste que jamais, en lui sautant sur le dos.

Yun Ho n'était pas faible mais le poids du garçon lui fit presque perdre l'équilibre, mais il se retint sur le comptoir et se remis sur deux pieds avant de les faire tous les deux tomber. Il ne put s'empêcher d'éclater de rire, tout en continuant de préparer la table. « Mais c'est qu'on manque gravement de respect à son hyung, mon petit! » fit-il mine de s'offusquer en se penchant vers l'arrière pour le faire tomber. Puis il lui pinça une joue en lui tirant la langue, lui faisant signe de se concentrer sur la recette. « Alors... le gagnant a droit à quoi aujourd'hui? » demanda-t-il d'un ton malicieux en le regardant brièvement. La pâtisserie semblait facile à faire, mais connaissant Chunnie et ses viles manigances, il pouvait tout aussi bien se retrouver à manger un truc qui goûtait le pipi de chat... alors mieux valait que le prix soit intéressant, sans quoi il pouvait bien faire son Krumkaker tout seul!

Quelques heures plus tôt, quand le cadet s'était levé du pieds gauche comme à son habitude, il avait lancé un sourire d'enfer en voyant le nom de son ami marqué en fluorescent jaune accompagné d'un petit cœur sur le côté sur son emploie du temps. Surprenant ? Nullement. Déjà, dans un premier temps s'était son meilleur ami, et puis de deux, ensemble, plus con qu'eux tu meurs. Alors certes, il avait sa propre définition du terme 'meilleur ami', mais il le restait quand même. Dans la famille Parkienne, la tradition impliquait la connerie à longueur de temps. Les deux fous n'appliquaient que la ôh grande sacrée tradition. Rien d'autre. Du genre, 'ôh notre bon samaritain de la connerie nous ordonne de nous en mettre pleins la face', ou encore 'Ôh le dieu de la connerie voudrait que nous nous battions à coup de poêles ancestrales'. C'était aussi normal pour eux d'être aussi déjantés que de se faire la bise par exemple, et si la ôh grande loi n'était pas appliquée, ça valait au moins quatre mois de thérapie. Pourquoi un tel effet ? Allez savoir. Ce qui est certain, c'est que Chunie ne manquerait pour rien au monde une petite séance lancé de poêle avec Yunie. Seigneur dieu, non.« les fleurs ? tendances ? les motifs à poids tant que t'y est ! ». Erf, avec Hyunie, c'était quasiment sur que la mode allait déteindre sur son ami mais de là à lui faire dire que les fleurs s'était tendance... soit c'était un bien joli f*ck, soit la diva était parvenue à lui faire subir un lavage de cerveau. Si c’était le cas, ce serait bien malheureux à voir.

Catastrophes ambulantes ? Je vous l'accorde. Non mais franchement. Yunie avait-il déjà visité une salle de muscu' auparavant ? Pas qu'il soit faiblard hein, la preuve au lit... hum, enfin, non, il ne l'était pas, mais soit il était vraiment fatigué soit il avait vraiment rien dans les biscotos parce qu'on peut pas dire non plus que chunie pèse trois tonnes. Affalés sur la table basse du salon, les deux garçons riaient à ne plus en pouvoir. Sérieusement, chunie en pleurait presque sans oublier que la tête de son hyung était hilarante. Certes par la même occasion il lui déformait le visage mais ça lui importait peu. Il se releva quelque peu sonné et désorienté puis se contenta de sortir « Ohhhhh ! Yunie yunie yunie ! je vois des étoiles ! non, des poussins ! » avant de se ramasser sur le comptoir. Après avoir reprit ses esprits, le jeune homme fouilla une nouvelle fois dans son sac avant de ressortir quelque chose de son sac similaire à la caverne d'alibaba. Il se retourna avec sa spatule et pointa du bout de l'objet son ami. Il prit un air semi sérieux ce qui était assez drôle à voir généralement et lui dit avec enthousiasme « Ce que le gagnant gagne hein ? hum laisse moi bien réfléchir ». Il se retourna une nouvelle fois face au comptoir. Il était pensif. Peut être était-il en train de réfléchir à la manière dont-il allait gagner, à la manière dont il allait lui en faire baver, ou peut être encore pensait-il à la récompense. On ne sait trop. La machine infernale nommée Transforchunie se remit en mouvement. Il ne changea pas de position et se contentait seulement de fixer son ami avec un regard vicieux, à la limite du regard forcé pervers. « J'ai vraiment pensé à tout ne ... celui qui gagne ... pourrait avoir le droit de faire joujou avec ... ceci ? ». 'Maitre corbeau tenait en son bec un fromage' ça ferait en version YunChun 'Maitre Chunie tenait en sa main un mettre de corde'. Et oui, ces deux-là vont même jusqu'à marquer la littérature.

Ce que Yun Ho avait apprécié tout de suite chez Lee Chun, c'était son sens de l'humour remarquable et assez particulier. Alors que lui en temps normal rigolo, son meilleur ami était lui fou à lier, et ce, dans tous les sens du possibles du terme. Il aurait été carrément impossible pour le garçon d'oublier l'un de leurs fameux moments culinaires puisque c'était ces jours-là où il se sentait le plus heureux, et surtout, où il pouvait se laisser aller sans crainte d'être jugé. Parce que Chunnie était non seulement deux fois plus cinglé que lui, mais ils s'entendaient si bien lorsqu'ils cuisinaient que ça leur créait d'inoubliables souvenirs. Combien de fois étaient-ils arrivés au local du CAC avec une vingtaine d'anecdotes hilarantes à mimer et à raconter à leurs camarades? Combien de fois avaient-ils terminés leurs rencontrés écrasés l'un contre lui à même le sol, cherchant leur souffle à force d'avoir trop rit? Yunnie tenait à son amitié avec Lee Chun et Hyun Min plus qu'à n'importe quelle autre, mais tous les deux différents. L'un lui montrait à s'habiller, l'autre lui lançait de la farine au visage... au final, ils auraient dû sortir ensemble tous les trois et former un groupe d'hommes aux foyer exemplaires... ou pas.

Ils se retrouvèrent rapidement affalés sur la table basse du salon, Yunnie ayant perdu l'équilibre à cause de son incontrôlable fou rire qui le plia en deux. Essayant de prendre trop de bouffées d'air en même, le jeune homme fini par être sur le point d'hyperventiler et dû s'accrocher à Lee Chun en tentant de retrouver une respiration régulière. Si lui voyait des étoiles, Yun Ho lui ne voyait plus rien du tout, sa vision noircie par le manque d'oxygène dans son corps. Se tenant le ventre à deux mains, il se releva avec peine et suivit son ami jusqu'à la cuisine pour reprendre ce pour quoi ils étaient là, c'est-à-dire cuisiner. Sachant déjà très bien qu'il allait perdre à cause de la ruse du CAC, l'étudiant avait fait dévié la conversation vers le prix accordé au gagnant, espérant que Lee Chun se monterait clément envers sa pauvre victime qui le regardait fixement, attendant le moment où son instrument de torture lui serait révélé. De la... corde? Non, vraiment, Yun Ho ignorait à quoi pensait Lee Chun en sortant ça de son sac, mais il ne réagit pas pour autant. Un défi était un défi, et qu'il perdre ou qu'il gagne, il se plierait aux règles, tout simplement. Et puis bon... ça ne serait pas si terrible, nae? « Tu sais quoi Chunnie... j'ai vraiment envie de te laisser l'emporter. » le nargua-t-il avant de rire. Lee Chun était tordu, mais Yun Ho l'était aussi, à sa manière. Ils étaient comme ça, ils aimaient se taquiner, chercher à provoquer l'autre. Ça ne voulait pas dire pour autant que leur relation était ambiguë, au contraire. À leurs yeux tout était déjà très bien défini. « Bon, on le fait notre krumkraker? Parce que personne ne fera joujou avec personne si on ne met pas la main à la pâte. Aller, hyung a parlé, au boulot jeune padawan! » Il divisa un peu mieux les ingrédients sur la table et attendit que monsieur Park prenne les choses en main. Yun Ho avait beau rêver d'être chef plus tard, reste qu'il aimait bien se faire ordonner par Chunnie. C'était toujours hilarant de le voir se donner un air important...

Si on avait eu l'idée de baser une série américaine sur la vie des deux jeunes hommes, elle aurait certainement fait un carton. Non mais imaginez un peu le résultât qu'on aurait obtenu ? Des stéréotypes. Si ces deux-là étaient les personnages principaux, on aurait une chance sur deux pour qu'ils soient représentés en tant que tordus, pervers et ... pervers. Regardez Yunie avec Min Ki... Mais au fond, comme dans les séries américaines, ils ont vécus des choses pas jolies donc on comprend bien qu'ils se lâchent un peu nos deux cocos. D'ailleurs en parlant de se lâcher, y en avait deux qui se lâchaient un peu trop puisqu'ils en oubliaient leur principal but : cuisiner. Où en étaient-ils d'ailleurs ?

« petit coquin ! » dit-il tout en lui tirant la langue. Lui aussi avait envie de l'emporter et l'espérait de tout cœur. Déjà pour sa petite fierté, et puis.. c'était une expérience risquée. Il s'y tenterait parce que Yunie tout simplement. Ce n'était pas un pédophile, encore moins un sadique sexuel, et puis il faut le dire, avec chunie, plus l'amitié est 'violente' plus elle est puissante. Il avait beau en faire baver à son hyung, c'était la preuve de son amour. Il le respectait et l'admirait depuis longtemps et ça ne risquait pas de changer. Enfin, si. Si il se mettait à devenir un sadique sexuel (oO) mais ça ne risquerait pas d'arriver. « Oui hyung, retournons à nos moutons sinon on pourra faire une croix sur notre petit plaisir personnel et on sera forcés de regarder le téléthon ! ». Ce serait horrible... Il retourna alors fouiller dans le congélateur ressortant les aliments nécessaires à la préparation du Krumkaker. Il prit tout d'abord le soin de se remonter les manches connaissant si bien sa maladresse légendaire en matière culinaire. Casser les œufs : fait. Les battre, oh que c'est vilain : fait. Yunie et lui avaient pour mauvaise habitude de faire la cuisine accompagnée de hard rock ce qui les poussaient à faire de la cuisine digne ... peut être d'un débutant ? Mais au final, leurs plats était exquis. Les preuves vivantes. A la base : trois œufs pour un Krumkaker. Au final : 5 œufs utilisés. Le premier ayant était explosé par le coude de Chunie et le second ayant fait le saut de l'ange à cause de Yunie et de son solo de gratte. De vrais gosses. De vrais gosses adorables. Ils avaient continués par maltraiter ces pauvres œufs dans un saladier de l'enfer tout en s'éclatant sur des grands classiques de rock du genre Queen, Métalica, U2 et tant d'autres alors qu'au final, ils dansaient ensembles le tango avec le saladier entre les mains. « Jeune maitre, c'est de pire en pire ! On est de pire en pire ! Le beurre et la farine ont besoin de nous ! Volons à leur secourt ! »

Avec Chunie, il pouvait explorer un aspect de lui-même qu'il montrait peu en temps normal. En fait, c'était uniquement la présence de son ami qui réussissait à se lâcher autant et redevenir un gamin, voire pire que ça encore. Yun Ho ne se serait pas permis d'avoir l'air aussi mentalement atteint avec quelqu'un d'autre que Lee Chun qui ma foi remportait haut la main la palme de celui aux idées les plus saugrenues... il avait beau être plus vieux que lui, c'était Chunie qui menait chaque fois les opérations et Yun Ho le secondait comme tout bon camarade. Leur conversation était sans queue-ni-tête, tout comme les événements qui s'en suivirent. Lorsque Yunie les ramena à l'ordre, son acolyte exprima son désarroi face à la possibilité que personne ne remporte le fameux prix du meilleur cuisinier, et il réussi à lui arracher un fou rire incontrôlable qui força le garçon à s'appuyer sur le comptoir pour éviter de s'étaler sur le sol. « HAHAHAAA... téléthon... HAHAHAAAAAHA. » Le chiot n'en pouvait plus tant les souvenirs d'il y a six mois lui revenaient en tête, ceux de la soirée où ils avaient mis le téléthon pour la lutte contre... en fait Yun Ho ne se souvenait aucunement de la cause mais ce dont il se rappelait c'était cette nuit qu'ils avaient passé à rire à gorge déployée tant ils étaient saouls. La moindre coiffure rigolote, et même les « bonjour » déclenchait des crises de rire un peu folles frôlant l'hyperventilation. Non, vraiment, mieux fallait-il qu'ils se concentrent sur leurs krumkakers, et puissent se régaler par la suite... tandis que Chunie s'attaqua – littéralement – aux œufs, Yunie choisit de faire fondre le beurre puis s'occupa de mêler le cardamome à la farine dans un grand bol, envoyant valser un œuf lancé par son ami au passage.

Les deux amis ne faisaient plus qu'un non seulement avec la musique mais également avec leur recette qui malgré leurs tango et leur salsa ainsi que leurs solos de «  whip my hair back and forth ». Puis Chunie, qui s'était tellement concentré sur son massacre de coquilles semblait avoir oublié que Yunie s'était occupé pendant sa transe. Lui dévoilant le beurre fondu maintenant quelque peu refroidi ainsi que le bol avec le mélange de farine, il bomba le torse, fier d'avoir bien avancer pendant que l'autre s'occupait de la partie la plus risquée. Parce que oui, mieux valait que Yun Ho évite de toucher trop d'oeufs quand du hard rock résonnait dans son appartement. C'était non seulement dangereux, mais carrément suicidaire pour leur recette. « À toi l'honneur, jeune apprenti! » annonça-t-il tandis que son visage s'attendrissait devant Chunie qui s'exécutait en avec enthousiasme. C'était presque agréable de le regarder avec des yeux soudainement concentrés, bien que ça ne dure que quelques secondes ça eut pour effet de faire sourire le plus vieux qui s'accouda sur le comptoir en appuyant son menton sur sa paume. « Tu pourrais m'épouser et devenir ma femme au foyer, qu'est-ce que t'en dis? Ton air sérieux te rend vraiment sexy... » le taquina Yunie qui avait beaucoup plus le profil d'une femme au foyer que son meilleur ami. Et dire ça en portant un tablier rose ne rendait pas non plus la situation très sérieuse. Il rigolait pour la première partie, bien sûr... pour la deuxième, par contre... disons que le regard pervers qu'il lança à Chunie lorsque ce dernier tourna les yeux vers lui voulait tout dire. « Ça dit qu'on doit attendre une heure avant de les gaufrer... qu'est-ce qu'on fait? » dit-il en relevant la tête du livre de recette.

Ceux qui ne connaissent pas Chunie peuvent flipper avec ses airs menaçants, tyranniques et sadiques, pourtant, vous pouvez demander à tous ses très proches amis, il n'est pas tout à fait comme ça. Il garde évidement ses traits de tyran, mais c'est dans sa nature ça alors exception, car au fond, il est tout sauf méchant et n'est pas la pourriture qu'il est quand on le rencontre pour la première fois. Non, entrer dans son cercle d'ami c'est accepter certains points de sa personnalité, mais c'est aussi s'assurer une place très importante dans son cœur. Des points qui peuvent se montrer parfois assez flippant, je l'avoue. Déjà, c'est accepter la connerie légendaire du jeunot car sans elle, il n'est rien. C'est aussi supporter son humeur de pile électrique et de tyransadiqueperv. Sans compter, qu'il faut supporter ses blagues. Alors oui, c'est pas quelqu'un de tout repos, mais avec lui, vous avez une bonne étoile au dessus de votre épaule. Ça devait être d'ailleurs pour ça que Yunie était aussi ... naturel avec lui. Il savait parfaitement que la connerie faisait partie du contrât Lee Chun, donc il se lâchait. Quoi de plus normal ? « Non mais sérieusement, si on doit encore se taper le téléthon ... je fais la danse des canards au ralenti. » omo, ça devrait être comique à voir. Lui aussi se rappelait la fois où ils avaient regardés ce foutu programme tv. Une HORREUR. Combien de fois il avait regretté son pari stupide avec Yunie ? Ils devaient déterminer qui des deux était le plus résistant à l'alcool, ça s'est terminé par une égalité mais c'était vraiment moche à voir. Ils avaient limite détournés l'appartement de Chunie, il avait fait fuir son chat Sangha, ils avaient fait les cons jusqu'à ne plus être en état de respirer ... non, de très bon souvenirs. Sauf pour le passage téléthon où là ils ont faillit piquer une crise de fangirlsisme version ... hater. But no comment men.

« Tu pourrais m'épouser et devenir ma femme au foyer, qu'est-ce que t'en dis? Ton air sérieux te rend vraiment sexy... ». Ils avaient bien avancés jusque-là et maintenant ce crétin venait tout perturber ? On enlève pas la concentration de Mr. Park. Oh non grand fou. « Et bien chéri, désolée mais tu viens de me l'enlever cet air. » dit-il tête penchée grand sourire contradictoire aux lèvres. Bien sûr il rigolait, d'ailleurs, il s'était retourné, l'avait regardé avec de grands yeux de chats avec les cils qui papillonnaient et l'avait bombardé de farine. C'était leur spécialité les batailles de farine mais, il s'était contenté d'une seule poignée because son amant voulait dire quelque chose. « Ça dit qu'on doit attendre une heure avant de les gaufrer... qu'est-ce qu'on fait? ». Il s'appuya le coude sur le comptoir, le fixa d'un air félin et le griffa mais dans le vide laissant échapper un grrr. « Faudrait peut être te débarbouiller non ? a moins que tu es une meilleure idée (aa) » dit-il tout en lui tirant un petit bout de sa langue.