[END] Ou l'endroit où il ne faut pas être à ce moment précis ...

(Bon, j'en peux plus, il faut que j'rp parce qu'après, je me sens mauvaise Troublemaker. ;o;)

Ou l'endroit où il ne faut pas être à ce moment précis ...

Mets de l’eau dans ton vin, que mon père m’avait dit l’autre jour. Comme s’il était lui-même le genre de personne à faire ça. Amuse-toi pendant qu’il en est encore temps et tout le blabla, vous voyez ? Et si je le pouvais, je le ferais sans hésitation … je le ferais entièrement, du moins. Je ne me privais pas sur les fêtes, ni sur les coups des Troublemakers ; mais j’avais toujours cette réticence quant à ouvrir mon cœur. Je sais que ça sonne comme un discours de jeune-fille en fleur, mais c’est ce qui cloche chez moi.

Et bim. Comme d’habitude, dans les jours où ça ne va pas, je ne fais qu’aggraver les choses en enchaînant les merdes. Et un genou, un ! Pour une fois que j’étais décidé à faire un peu de footing dans le parc, il ne manquait plus que ça. En plus ça me fait un mal de chien, bordel. Je me relève et avance en direction d’un petit banc à deux pas de là, histoire de voir combien je m’étais amochée cette fois-ci. Rien de grave, j’avais franchement vu pire, mais comme dirait mon père, les plus forts sont les plus douillets (a) et je devais avouer qu’un antiseptique n’aurait pas été de trop. La flemme avait bien trop de pouvoir sur moi à ce moment. Alors je profite du son de mes écouteurs, de ma musique, d’une des seules choses qui sait m’apaiser aussi bien … que Tan. Et dire que je t’évite, je me désole moi-même ; mais tu n’avais qu’à pas me rendre si dépendante de toi. Je me soigne, mais dès que je vois ton petit sourire, c’est comme si tous mes efforts tombaient à l’eau.
Alors pour passer le temps, je m’en prends aux gens qui n’ont rien fait, à ceux qui ne demandent rien : à ces couples insouciants et amoureux, ceux qui connaissent cet amour qui me fait tant envie. Je m’en prends même aux gens qui marchent tranquillement, c’est pour dire combien ça me tracasse. Ca doit être les hormones.

« Tu ne peux pas t’assoir ailleurs ? Tu ne vois pas que c’est occupé ? »

Pauvre personne qui s’est assise à côté de moi, j’aurais été toi, je serais parti à la première occasion.

Inspirant profondément, le jeune homme ne savait pas s’il devait le faire ou pas. L’angoisse était si palpable chez lui, qu’il avait l’impression que celle-ci l’oppressait de toute part. Il avait du mal à respirer tellement il était inquiet. « Que faire ? » C’était la question qu’il se posait depuis quelques heures déjà. Il ne savait pas du tout comment agir, ce qu’il devait tout simplement faire. Le regard totalement concentré, il semblait réfléchir à une vitesse affolante. Quelques gouttes de sueurs perlèrent sur son visage & ses mains tremblaient légèrement. Sa vie était quelque peu en jeu. Enfin, c’était certainement une exagération mais c’était proche d’être le cas. II déglutit plusieurs fois difficilement. Il devait prendre la meilleure solution, il devait faire le bon choix. Il avait tellement peur de se tromper, de faire une erreur. S’il faisait le moindre faux pas, il risquait de perdre la chose la plus précieuse à ses yeux. De toute manière, c’était la seule chose qui lui restait, enfin pas tant que ça. Tout dépendait de comment le destin était avec lui aujourd’hui. Généralement, il était plutôt chanceux dans ce domaine, mais il arrivait où le malheur frappait subitement à sa porte & lui rendait la vie totalement impossible, enfin légèrement. Réfléchissant une dernière fois, tous les yeux semblaient braquer sur lui, comme s’il avait la possibilité de changer le cours du temps. Tout le monde attendait sa réponse. L’atmosphère était de plus en plus difficile & tout le monde semblait être en proie à une peur intense. Prenant une grande inspiration, Scotty lança un regard de défi à ses adversaires & dit dans un simple souffle « Tapis ». Tous les yeux furent immédiatement braqués sur les cartes qui venaient d’être placées sur la table. Soudainement un cri de joie perça les oreilles de chacun & Scotty commença à faire un sourire totalement sarcastique. Ses yeux reflétaient sa satisfaction. Il prit les quelques billets & objets divers & les placèrent dans sa poche. Il se leva donc doucement & leur lança à tous un regard froid & dénué de tout sentiment. Il avait gagné au poker & ce n’était pas la seule fois. Heureusement qu’il avait continué, en plus, le pauvre, il n’avait absolument pas d’argent en ce moment car il refusait l’aide de ses parents. Il voulait être totalement indépendant d’eux. Il allait enfin pouvoir s’acheter de nouvelles partitions & vêtements. Le coréen sortit donc calmement de la salle, un sourire machiavélique & heureux sur ses fines lèvres. Lorsqu’il fut hors portée de vue il poussa un cri de satisfaction. Éreinté il se reposa donc sur le seul banc qui était proche de lui. Il était tellement de bonne humeur qu’il n’avait pas entendu de suite que la jeune femme, sur le même banc que lui, venait de s’adresser à lui. Il lui haussa des sourcils & la regarda d’un air dédaigneux.

- Pardon ! Ah oui. . . . .le banc est effectivement occupé . . . par moi ! ça te pose peut-être un quelconque souci ? Si c’est le cas, tu n’as qu’à aller voir ailleurs. Il y a d’autres bancs à ta disponibilité donc tu peux très bien te déplacer !

Je pense sincèrement que ce que vient de dire cet homme est une illusion, une grosse blague. Comment osait-il s’adresser à moi de cette façon ? Pas que j’eus envie de me prendre pour quelqu’un d’important, mais n’importe qui dans cette situation – sauf peut-être un abruti bien atteint – aurait été abasourdi à ma place. Ce mec venait de s’asseoir sur mon banc, et il me demandait de dégager. Que j’aie engagé la conversation ou non, je n’en avais absolument rien à faire ; il me laissera ce banc, no matter what.

« Comme si j’allais te faire cette fleur, non mais je rêve ! Je te signale que j’étais assise ici bien avant toi. Tu n’as qu’à te trouver un autre banc toi-même, parce que ne crois pas que je vais te laisser celui-ci. »

Quelle têtue je fais. Je crois que je tiens ça de mon père, mais le pire, c’est que je n’ai rien à gagner en emmerdant ce pauvre gars. M’enfin ‘pauvre gars’, c’est vite dit : avec le sourire qu’il affiche, on le croirait le plus heureux du monde. Abruti. Avec sa dégaine, on dirait un Headlight. Je fis la moue à la pensée de ce clan de têtes d’ampoules basse consommation, et à la hauteur de mes vannes les plus pourries de la journée. Je dois avouer qu’en cette matière, il y avait des jours meilleurs, mais je devais sûrement souligner une fois encore qu’aujourd’hui est un jour … sans. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas vraiment envie de rire aujourd’hui, mais plutôt de m’allonger, d’être tranquille. Chose que cette personne n’avait décidément pas souhaité m’offrir.

« Alors va t’en ! »

J’aurais donné beaucoup de choses pour n’avoir le banc que pour ma petite personne, mais sûrement pas mon temps. Alors ce dernier aurait mieux à faire que de me laisser seule. Et rapidement. Comme si j’avais tout mon temps, moi ; sûrement pas pour lui en tout cas. Et puis, ça pique.

Scotty était loin d’être le stéréotype de l’homme totalement serviable, qui était courtois avec la gent féminine. Pour lui, la femme était comme un homme, dans le sens où tous les deux, ils devaient être considérés de la même manière & il ne voyait pas pourquoi il devait être aimable avec les femmes & pas avec les hommes. Beaucoup de femmes criaient haut & fort qu’il y avait discrimination entre les deux sexes, mais elles devaient déjà enlever tous les signes qui pouvaient rentre distincts les deux genres. C’était pour cela que Scotty se comportait de manière identique avec les hommes, comme avec les femmes. Enfin, il était vrai qu’il était tout de même plus doux avec les femmes & qu’il n’allait certainement pas se battre avec une femme, car il y avait tout de même une différence de force considérable. Tout cela pour dire, que même si la personne assise près de lui était une femme, ce n’était pas une raison valable selon lui pour faire le moindre mouvement, pour changer d’endroit. Il aurait pu changer de banc & il l’aurait fait, juste pour éviter d’entendre les jérémiades de la jeune femme, mais malheureusement, quand on s’adressait à lui de manière aussi peu raffinée, il avait tendance à rester sur ses positions. Malheureusement, la jeune femme n’avait pas été très aimable avec lui pour lui dire de changer de banc & par conséquent, il allait faire exprès de la pousser à bout.
Elle n’était pas non plus une princesse & elle devait bien comprendre que tout le monde ne pouvait faire ce qu’elle désirait, tout le monde n’obéissait pas à la petite princesse. Elle était tombée sur la mauvaise personne & il n’allait sûrement pas se laisser faire, bien au comprendre. Elle avait commencé, il allait donc finir. Il la regarda donc avec un air hautain & misérable, comme s’il était devant une bestiole totalement insignifiante.

- Tu as trouvé où ton humour ? dit-il de manière sarcastique ; certes tu as été la première sur ce banc, mais je ne vois pas pourquoi est-ce que je changerai de banc ! A ce que je sache celui-ci ne t’appartient pas & tout le monde a le droit de s’asseoir où il veut !

Si elle pensait qu’il allait se laisser faire, elle se trompait lourdement. Quand une personne commençait, Scotty continuait & c’était certainement pour cette raison qu’il avait régulièrement des altercations avec les autres étudiants, enfin c’était exagéré de dire ça mais presque.

- Tu veux ce banc ! Je veux ce banc ! Donc maintenant si la petite chieuse a un souci avec ça elle n’a qu’à partir !

Il fit un signe de main, comme pour lui dire « du balai ».

Moi, Jade, ne put me retenir de rire lorsque ce gars eut l’audace de me parler comme il venait de le faire. Outrée ? Pas vraiment. Agacée ? Carrément. Le seul truc qui m’avait fait jouir depuis qu’il avait incessamment fait son discours, c’était sa douce appellation à mon égard : « la petite chieuse. » Magnifique. On sent qu’il avait été cherché loin pour trouver la perle rare, celui-là. Quoiqu’il en soit, ça ne pouvait pas durer plus longtemps, j’avais affreusement besoin de ce banc. Et je pense même qu’il prenait un malin plaisir à ne pas bouger d’un poil, l’imbécile, comme si ça lui faisait quelque chose de bien de me faire chier de la sorte. Aussi collant qu’un anti-moustique ou qu’un mioche, je n’y crois vraiemnt pas. Je ne savais pas qu’il restait de tels énergumènes dans les environs ; c’en est presque désespérant … « Tu veux ce banc, je veux ce banc. » Honnêtement, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Je veux ce banc, j’y étais et je l’aurais, un point c’est tout.

« Est-ce que je rentre dans un fast-food, m’assieds à côté de quelqu’un que je ne connais ni d’Adam, ni d’Eve, et mange dans son sandwich ? Je ne sais pas si tu as d’aussi absurdes manières, mais une chose est sure : ne t’accapare pas ce banc si vite. »

Avait-il un minimum de dignité, celui-là ? Je ne lui vole pas son argent à la source, non ? Bien que je devrais vraiment. Mais bon, le pauvre, il avait tellement l’air d’en avoir besoin. Il n’avait qu’à aller prier les Headlights ou quelque chose comme ça, sinon, ce serait un plaisir pour moi de le dépouiller totalement. D’ailleurs, quand j’y pense, ça fait un bon bout de temps que je n’avais pas vu un sale Peeker dans le coin. Ils devaient sûrement manigancer quelque chose de louche, les pervers.

« Et puis tu commences sérieusement à me gaver, là. Va te poser sur le banc d’à côté, il est libre et tu n’y agaceras personne. Maintenant, pars ! »

Il n’avait rien à faire de mieux que de pourrir la vie des gens, ce mec, ou quoi ?

Borné. Il l’était. Fier. Il l’était encore plus. Il restait tout de même modeste, mais il n’était pas du genre à perdre sa fierté aussi facilement, par conséquent, s’il laissait cette femme lui dictait ce qu’il devait faire, il perdait entièrement sa fierté. Il aurait pu se laisser faire, docilement. Il serait parti tranquillement de son côté, laissant la jeune femme seule, avec son banc. C’était ce qu’il aurait dû faire & c’était ce qu’il aurait fait dans d’autres circonstances, mais il ne savait pas pourquoi, il avait l’irrésistible envie de rester sur ce banc, à cause de la jeune femme. Il ne fallait pas se méprendre, il n’était absolument pas intéressé par elle & il n’était même pas du genre à s’approcher des femmes, c’était juste qu’elle croyait vraiment qu’il allait partir, qu’il allait céder, sauf qu’il ne voulait pas. En plus, il trouvait ce banc soudainement confortable & le panorama était plutôt pas mal de là où il se trouvait. Le coréen resta donc assis, sans bouger d’un pouce & il se mit à rire quand la jeune femme exposa sa « thèse ». Il ne comprenait pas pourquoi elle comparait un banc à un sandwich, ce n’était absolument pas la même situation. Comme il l’avait dit avant, ce n’était pas son banc, hors si cela avait été son repas, ça aurait été différent. Elle l’aurait acheté, par ses propres moyens, donc il n’aurait certainement pas mordu soudainement dans son sandwich alors qu’il ne la connaissait ni d’Adam, ni de Eve. Son raisonnement était totalement infondé.

II déposa son regard un moment sur elle, quand elle lui parla de manière étrange pour lui dire de partir. Elle n’était pas non plus son chien. Comme s’il allait partir, vu la manière dont elle s’adressait à lui. C’était lui ou elle prenait les autres de haut, sauf si ce n’était qu’avec lui & parce qu’elle lui tapait sur le système. Il fit un léger sourire & fixa le vide pendant un moment. Cette femme était décidément. . . .Il ne savait même pas comment la qualifier. Il n’y avait aucun mot pour le faire. Il poussa un long soupir, se leva doucement & au final, il s’installa plus confortablement sur le banc, fermant un moment ses yeux & observant le ciel. Il reporta soudainement son attention sur elle.

- Si tu avais eu un sandwich, je n’aurai absolument pas mordu dedans & tu sais pourquoi, parce que c’est toi qui l’aurais acheté, avec ton propre argent, le sandwich aurait été à toi. Par conséquent, je n’aurai pas eu le droit de manger un bout dessus, succulent soit-il.

Il lui lança un regard, pour voir si elle comprenait ce qu’il disait ou pas. Il ferma de nouveau ses yeux & poussa un long soupir, satisfait, un sourire au coin.

- En plus je suis bien sur ce banc ! & puis si tu me demandais plus gentiment de partir, alors peut-être que . . . ! Mais je doute que tu saches le faire . . . ne ?

En général, je ne parle pas beaucoup mais il est vrai que celui-ci arrivait à me faire faire de longs discours : sûrement parce qu’il m’énervait, énormément. Plus je suis agacée, plus j’ai tendance à évacuer ma colère en parlant beaucoup et très vite. Mais vous le verriez aussi ! Son sourire narquois, sa pose nonchalante et son air à demi supérieur. Il s’amuse, je crois. Ca doit le faire marrer de jouer avec mes nerfs comme ça, de se lever et de se rasseoir, mon dieu … Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter de tomber sur un tel énergumène ? Il le fait exprès, il le fait exprès, il le fait exprès. Ca m’exaspère, je commence vraiment à avoir envie de tabasser quelqu’un. « En plus je suis bien sur ce banc ! & puis si tu me demandais plus gentiment de partir, alors peut-être que ... ! Mais je doute que tu saches le faire ... ne ? » Ne ? Ca veut dire quoi ça … Il est japonais, niais ou quelque chose comme ça ? Bref, la seule chose qui me parvient, c’est son attaque : ai-je vraiment l’air si hautaine ou antipathique ? Il ne semble pas, je lui ai seulement demandé de laisser ce banc (ainsi que moi) tranquille. Ce n’est tout de même pas la lune. Bon, la diplomatie est toujours reine.

« Et bien, pourrais-tu gentiment changer de banc, s’il te … Ecoute, je n’ai vraiment pas envie de faire cet effort pour toi, » lui dis-je en secouant la tête lentement, comme pour lui signifier mon désespoir. « Mais si tu veux, je peux te payer un sandwich pour que tu t’en ailles, après tout, tu peux croquer dans un sandwich qu’on t’offre avec grâce, n’est-ce pas ? » finis-je avec un petit sourire à mi chemin entre bonté et narquoiserie.

Je mets les mains dans mes poches et fouille un peu pour y trouver quelques billets de 1000 wons. Autant dire que je n’avais pas grand-chose sur moi, mais bon, vous prenez beaucoup de choses sur vous quand vous allez faire votre jogging ? Comme ma journée avait si bien commencé, il était évident que je n’en avais toujours pas terminé avec les gaffes : un billet tomba sur le sol et le vent l’emporta un bon mètre devant moi. Le réflexe humain me fit me lever et me baisser dans la foulée pour l’attraper : oubliant totalement ce genou qui était devenu un calvaire en un instant.
Le tout était de revenir ni vu ni connu à ma place de départ sans laisser percevoir ma faiblesse ou encore pire, ma douleur. Pas facile.

Le jeune homme fut surpris de voir à quel point la jeune femme avait réellement envie qu’il quitte ce banc, certainement pour la laisser surtout tranquille. La pauvre. Quelque part, il la plaignait. S’il avait été à sa place, il n’aurait pas agi avec autant de « sagesse », il aurait tout simplement utilisé l’art de lancer un regard haineux à une personne, pour bien lui stipuler le fond de sa pensée, ou alors il aurait agi en finesse en essayant de rendre mal à l’aise la personne. Il n’aurait même pas essayé de parler, il aurait simplement observé la personne, avec une certaine haine dans les yeux. Généralement, son regard froid & son côté distant, avaient tendance à faire fuir les personnes, ou alors il suffisait qu’il prononce un seul mot, peu aimable & de suite, la personne fuyait. Enfin, c’était une manière de parler, d’expliquer ce qu’il se passait. Ce n’était absolument pas de sa faute s’il n’était pas un être particulièrement social. Il n’aimait pas la compagnie des autres, point final. Beaucoup de personnes, en plus de cela, trouvaient qu’il avait quelques ressemblances avec le sous-chef d’un des clans de l’école, ce qu’il niait totalement. Il n’était pas du tout comme ces personnes qui avaient assez de temps à perdre pour fonder une sorte de clan. Il n’était pas fait pour être dans un groupe, ou en tout cas, pas de suite.

Il se mit donc à sourire doucement quand il entendit la jeune femme lui faire du chantage. Elle était prête à lui payer un sandwich pour qu’il parte, alors qu’il n’avait pas du tout faim. En plus de cela, il ne voyait pas en quoi cela pouvait être un marché, un chantage. Enfin il ne voyait même pas comment le sandwich était arrivé à prendre la place de « troc ». Si elle lui donnait de l’argent, il devait partir. Elle avait vraiment de l’argent à dépenser pour lui donner subitement cela. & puis de toute façon, de un il n’avait pas du tout faim & de deux il ne voulait pas manger un sandwich. Ce qui lui faisait le plus rire c’était que soudainement, elle faisait comme si elle était la fille la plus aimable du monde qui offrait à qui le désirait de l’argent. Il avait du mal à imaginer la chose. Il la regarda donc pendant un lapse de temps, de manière plus ou moins étrange, voir totalement bizarre. Il n’avait jamais vu une femme capable d’échanger de l’argent contre une place de banc. De toute manière, il n’était pas non plus du genre à accepter de l’argent qui venait d’un inconnu, il ne savait pas d’où l’argent pouvait provenir. Il allait donc répliquer quand la jeune femme se leva subitement, partant à la poursuite de son billet qui avait volé. Il sourcilla pendant un moment, remarqua soudainement qu’elle semblait avoir mal quelque part. C’était peut-être pour cela qu’elle voulait qu’il parte, elle n’avait pas envie qu’il la voit dans un tel état, ou alors, ça devait avoir un rapport. Il la laissa donc revenir vers lui.

- Écoute ! Ce n’est pas avec de l’argent que l’on peut m’acheter. & puis l’argent, ce n’est pas quelque chose dont j’ai besoin ! donc si je veux prendre un sandwich, je peux très bien utiliser mon argent.

Il la regarda d’un air outré, choqué, comme si elle le prenait pour une sorte de personne malveillante ou il ne savait quoi d’autre encore. Il n’était pas de la mafia & puis ses parents étaient riches, donc l’argent n’était pas une chose qui manquait, même s’il ne dépendait absolument pas de sa famille.

- Est-ce que tu veux que je parte à cause de ton genou ? Parce que la manière dont tu marches est vraiment laide !

Il ne fallait pas voir là de la pure méchanceté, c’était juste pour lui dire qu’il avait compris pour son genou & que quelque part, elle devait faire plus attention. C’était par la méchanceté que l’on finissait par avoir un résultat & puis Scotty était ainsi, il était méchant, même quand c’était pour aider.

Cet homme osait contester ; il osait dire qu’il ne cherchait pas d’argent. Bon, c’est vrai, je ne sais pas pourquoi j’avais mis des billets sur le tapis, mais je ne voyais que cela. Pourquoi prenait-il autant de plaisir à m’énerver ainsi ? Je ne lui avais rien demandé et avant qu’il s’asseye, il avait sûrement dû voir que j’y étais déjà présente. Je ne pensais sûrement pas lui demander la lune en lui soumettant l’idée de se décaler, de changer de banc, non ? Apparemment, il avait du mal à le comprendre. « Est-ce que tu veux que je parte à cause de ton genou ? Parce que la manière dont tu marches est vraiment laide ! » Ah, voilà. Je ne pus retenir un petit rire soufflé, comme outrée. Je le regarde avec des yeux noirs, toujours avec ce petit rictus figé aux lèvres. Alors là, c’est le pompon, monsieur a eu l’audace. Laide ? Si je ne m’abuse, ça n’a rien avoir avec lui ! Et même si ça aurait pu avoir l’air d’une gentille attention (en modifiant sa phrase du tout au tout, j’entends), rien de tout cela ne m’atteint alors. Se prenait-il pour un héros de drama à l’eau de rose ? Qu’il range sa guitare et ses violons …

« Tu ferais mieux de te regarder dans un miroir, car rien ne peut être plus laid que ton visage, goujat ! »

Je pense que je commence un peu à m’emporter ; surtout que ce n’est pas l’endroit pour faire une scène et surtout pas le moment. Des jeunes filles passent par là et n’hésitent pas à sourire, voire à glousser un peu. Toujours avec mon air noir, froid et meurtrier – qui ne leur était pas vraiment destiné à la base – je les fixe et on aurait pu traduire ce regard par : ‘fuyez vite avant que je ne vous étripe vous aussi’. Le monde est définitivement rempli de gens sans but, qui ne font que gaspiller leur temps en emmerdant les honnêtes personnes telles que moi.

« C’est ça, c’est mon genou, alors va voir ailleurs si j’y suis ! » lui dis-je de façon accélérée et énervée.

Non mais je rêve … Ce mec a intérêt à déguerpir et vite, car mes nerfs ne vont sûrement plus tenir très longtemps.

Scotty ne pouvait pas mentir, mais la jeune femme, qui était installée près de lui, lui tapait sur le système. Certes, il n’était pas non plus un homme très attentionné, très gentil & il avait tendance à énerver bon nombre de personnes, mais tout de même. Il ne savait pas pourquoi mais la jeune femme sur le banc était à la fois marrante & pas du tout. Il regrettait presque d’être resté assis sur ce banc, à ses côtés, même si c’était pour la pousser à bout. Il était vrai qu’il aimait voir les gens souffrir, pas dans le sens propre du terme, mais dans le sens où les personnes tentaient de se contrôler mais elles n’y arrivaient jamais & quelque part, cela était frustrant. Vouloir quelque chose & ne pas l’avoir, c’était particulièrement fâcheux. Le coréen avait tout de même essayé d’être sympathique avec elle, juste pendant un lapse de temps, même si cela ne se voyait absolument pas. Il avait essayé de lui faire comprendre qu’il avait compris pour son genou, qu’elle ne devait pas se sentir très bien & pour l’aider en quelque sorte, il lui avait bien fait comprendre que sa démarche n’était absolument pas harmonieuse. Mais il fallait croire que Scotty aurait mieux fait de se taire car la jeune femme le prit plutôt, voire très, mal. Il avait juste essayé une once d’amabilité, mais cela n’avait absolument pas fonctionné. La prochaine fois, il allait savoir. Il était préférable qu’il soit froid que doux, même si dans sa douceur, il était froid. Au final, il restait froid, quoiqu’il pouvait arriver.

La regardant intensément il fronça les sourcils lorsqu’elle lui dit qu’il devait se regarder dans le miroir. Très peu pour lui, il le faisait déjà plusieurs fois dans une seule journée. Il n’était pas narcissique, c’était juste qu’il aimait voir son reflet, il trouvait l’invention du miroir totalement ingénieuse. Il secoua sa tête quand elle lui fit comprendre qu’il était certainement l’être le plus laid au monde & que même son apparence était beaucoup plus admirable.

- Avant de tenir de tels propos, achètes-toi des lunettes ! Tu verrais alors que je ne suis pas l’être le plus laid au monde, mais je ne dis pas non plus que je suis le plus beau, donc prends des lunettes, ça serait mieux pour ta vue.

Il était presque fatigué d’être à ses côtés. Il se leva donc soudainement & lui lança un regarda dénué de tout sentiment.

- Ce n’est pas en réagissant de la sorte, que tu auras des amis, quoique faut-il que tu en ais.

Il lui fit un sourire & lui fit un signe de la main, tout en partant devant.

- Ciao Bella !

Derrière cet affreux personnage, il y avait un petit garçon qui jouait avec son chien. Il est vrai que les chiens et les enfants ne m’étaient guère familiers, voire que je ne les aimais pas vraiment. Mais leur vue était bien plus agréable que celle de cet étudiant qui m’avait pourri une bonne demi-heure de ma journée. Mais n’étant pas du genre irrespectueuse (qu’est-ce que vous croyez ?), je me mis à le fixer une nouvelle fois, comme si ses paroles rentraient par une oreille avant d’en ressortir par l’autre. Autrement dit, je n’avais absolument pas suivi ce dont il parlait ; les seuls mots qui m’atteignirent furent : lunettes, monde, beau, amis.
Amis ? Savait-il au moins ce que ce mot signifiait vraiment ? Depuis peu, j’avais moi-même appris le véritable sens de ce petit mot qui veut tant dire. Un ami est près de toi. Un ami ne te juge pas, mais te conseille. Un ami te donne, mais n’attend rien. Un ami fait tant de choses cul-cul qui ne le choquent mais plus. Tan est un ami. Ai-je le droit de dire que Tan est mon ami ? Et Ciel ?
Ca s’appelle ‘partir loin’, ce que je venais de faire. Comme planer en plein jour de pluie, vous voyez ? Et pendant ces moments d’absence, vous vous coupez du monde, vous oubliez l’endroit où vous êtes, ce que vous faisiez, avec qui vous le faisiez … Avant de voir un abruti vous sourire et vous faire un salut de la main en vous lançant un « Ciao bella~ » Ne me dites pas que .. Je n’y crois pas, ce gars vient de se lever, il vient de partir ! Alors là, j’étais partagée entre immense joie et atroce joie : une si grande difficulté de choix. Je ne pus m’empêcher de lever l’avant-bras et l’agiter de la même façon qu’il le faisait, bye bye.

« Enfin … » dis-je en soufflant un bon coup.

La journée était loin d’être terminée et genou cassé ou pas, il me fallait me préparer pour l’évènement orange qui approchait à grand pas. En fait, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai fait ce cinéma à ce pauvre mec, car en réalité, ce banc ne m’intéresse pas plus que cela … C’est ce à quoi je pensais en boitant tant bien que mal vers mes appartements, abandonnant délibérément ce banc.

FIN
il me semble (a)

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» Chambre 206 # Être sur de son choix. |Pv|

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